Les colles commencent la semaine prochaine, et c’est le moment d’expliciter un peu le principe du jeu.
Nombre de joueurs : 4 (trois élèves et un enseignant) de 17 à 67 ans.
Durée : environ 1 heure.
Lieu : n’importe quelle salle disposant d’un tableau assez grand, de préférence celle indiquée sur le colloscope.
Règle du jeu. Les élèves se placent au tableau, et s’attachent à répondre aux questions du colleur, qui peuvent revêtir la forme d’une interrogation sur le cours ou d’un exercice à résoudre. Il s’agit avant tout d’un entrainement à l’oral ; il ne s’agit donc pas d’un « écrit debout » où le tableau joue le même rôle qu’une copie. Sur le tableau, on peut noter les concepts utilisés (théorème, formules), les calculs (pas nécessairement tous les détails) et le résultat, l’ensemble devant ensuite être expliqué oralement au colleur, avec éventuellement davantage de détails, des remarques, des conclusions qualitatives. Une colle est donc avant tout un échange oral avec le colleur : apprendre à parler face à quelqu’un (même si on est timide, même si on n’est pas sûr de soi), expliquer et défendre un raisonnement. C’est aussi un exercice testant la réactivité du candidat : le colleur est là pour remettre sur la voie. Face à une erreur de raisonnement, il va poser une question, tendre une perche, que l’élève doit saisir et utiliser pour modifier son raisonnement ou ses conclusions. A la limite, un élève qui fait correctement un exercice classique intégalement au tableau sans jamais ouvrir la bouche fait une moins bonne colle qu’un élève qui se trompe un peu mais sait engager le dialogue avec le colleur et modifier son discours au fur et à mesure.
Fin du jeu : le décompte des points est effectué uniquement par le colleur, qui prend en compte les connaissances, la capacité de raisonnement, et bien entendu la qualité des échanges avec l’élève.
Quelques pièges à éviter.
– Se réfugier derrière ce qu’on a écrit au tableau. Il faut se forcer à parler et à s’expliquer.
– Que la colle soit un échange ne signifie pas qu’on doive submerger le colleur sous un flot de paroles ayant un rapport plus ou moins lointain avec le sujet. Ce n’est pas la quantité de parole qui est récompensée, mais sa qualité.
– Arriver en colle sans avoir appris son cours et commencer par dire « j’ai plein de questions sur le cours car je n’ai rien compris ». Ce n’est pas comme ça que ça marche. Ne pas avoir tout compris ne dispense pas d’apprendre les formules à connaitre, les unités, etc.
– Dans mon esprit, une colle n’est pas destinée à être une épreuve, mais une aide. Une colle est l’occasion simultanément : de faire le point régulièrement sur son travail et l’assimilation des notions vues en cours, de savoir si on travaille de façon efficace ou non, d’éclaircir des points un peu flous à l’occasion de l’échange avec le colleur (avoir un point de vue différent de celui de son professeur est parfois très éclairant), et bien sûr de s’entrainer à l’épreuve orale du concours. En conséquence, vous ne devez pas ressentir les colles comme un piège, une fatalité, un horrible moment à passer ou une rencontre avec un dangereux sadique, sans quoi d’une part votre année sera un enfer et d’autre part les colles ne vous apporteront rien.
Sans aller jusqu’à dire qu’il s’agisse du système parfait, n’oubliez jamais que les colles sont une des raisons de l’excellence de la formation en classe préparatoires. Profitez-en pleinement.