Le physicien français d’origine polonaise Georges Charpak est mort il y a 3 jours. Spécialiste de physique des particules, il est l’inventeur d’un grand nombre de détecteurs divers et variés, les premiers destinés à suivre les trajectoires des particules dans les accélérateurs, et les derniers voué à l’imagerie médicale. Il a été récompensé par le Prix Nobel de physique en 1992.
La vie de Georges Charpak est presque un roman : né de parents émigrés qui ne parlaient pas un mot de français, il a été élève en classes préparatoires, admis à l’école des Mines de Paris, avant de s’engager dans la résistance, d’être déporté à Dachau (où, disait-il non sans humour, il avait surtout appris la physique de la pelle), de faire une thèse et d’être un inventeur génial au CERN. Il a été naturalisé Français en 1946. O tempora, ô mores ; de nos jours, on l’aurait probablement renvoyé chez lui par charter.
Georges Charpak est également connu pour son activité en faveur de la promotion de la science auprès du grand public. A la faveur de son Prix Nobel, il a lancé l’association La Main à la Pâte, destinée à introduire les sciences à l’école primaire. Il a en outre essayé de discuter de façon raisonnable et dépassionnée du nucléaire civil, dont il est un partisan. Malheureusement, ses prises de positions lui ont valu des critiques acerbes, et, comme chaque fois qu’on parle du nucléaire, le débat s’est avéré impossible (le nucléaire fait partie de ces sujets qui permettent de pourrir l’ambiance de n’importe quelle soirée).
Sur cette page, on peut télécharger le communiqué de presse de l’ESPCI (format pdf), avec des photos de G. Charpak.