Category Archives: BCPST

De la lecture en Anglais pour les vacances

Comme tous les ans, je signale à mes chers petits l’existence du site de l’université de Yale (donc pas tout à fait le premier site venu) consacré à l’environnement. On peut y voir des vidéo ou lire des articles en Anglais sur de multiples thèmes consacrés à la planète. Les derniers articles sont sur : la fermeture des centrales au charbon en Allemagne, la sécheresse en Californie, les causes des inondations en Inde, les projets pour construire un complexe hôtelier sur une des dernière île vierge des Caraïbes.

C’est vraiment passionnant et accessible en permanence à partir du bandeau à droite sur ce site : https://e360.yale.edu

Programme de lettres 2015 – 2016

Le programme de lettres paru officiellement en juin a pour thème :

Le monde des passions

Avec un thème pareil, on aurait pu s’attendre à des oeuvres un peu hardies (pour ne pas dire olé-olé), mais il n’en est rien. Au menu donc, et comme chaque année, un roman, une pièce de théâtre et un essai, donc un livre étranger. Les deux premiers sont disponibles pour pas chers dans la collection folio de Gallimard ou chez Garnier-Flammarion.

– Un roman absolument passionnant (c’est un peu facile, mais tellement tentant) : La cousine Bette de Balzac. Aucun souvenir, pourtant je l’ai lu …

Book

– Une excellent pièce de théâtre (et pour ceux qui ne sont pas sensibles à la langue, les pauvres ! au moins c’est court) : Andromaque de Racine.

Book

– L’essai est de David Hume : Dissertation sur les passions dans la traduction de Jean-Pierre Cléro.

Book

Pour les futurs étudiants de la BCPST du lycée Fénelon, il est indispensable d’avoir lu et de préférence un peu assimilé ces trois livres AVANT la rentrée, car ce n’est pas pendant l’année que vous aurez beaucoup le temps de lire, et si vous le faites (ce que je vous souhaite), ce sera sûrement pour vous détendre plus que pour travailler.

Résultats de la BCPST du lycée Fénelon aux concours 2014

La présentation des résultats de la BCPST du lycée Fénelon est faite ici non pas en considérant les intégrations finales des étudiants dans les écoles, mais plutôt en considérant les écoles qu’ils auraient pu intégrer. Par exemple, une élève de la classe avait un rang final lui permettant d’entrer l’ENGEES, une très bonne école du concours G2E, mais a refusé cette intégration pour s’orienter vers une autre voie. En comptabilisant les seules intégrations, cette élève serait considérée comme un échec de la formation, alors qu’en considérant les intégrations possibles, il est clair que le parcours de cette élève en classe préparatoire a été couronné de succès !

L’effectif de la classe était de 47 en 2013-2014, et tous les étudiants ont passé au moins un concours. Sur ces 47 candidats, seuls 4 n’ont d’admissibilité à aucun concours (soit moins de 10%). Parmi ces élèves, 2 redoublent et 2 décident de continuer leurs études à l’université, où ils sont admis en L3 (ce qui revient à dire qu’ils ont validé leurs deux années de classe préparatoire).

Les 43 élèves admissibles à au moins un concours se sont tous vus proposer au moins une intégration, ce qui porte la réussite globale de la classe à plus de 90%. Cependant 3 élèves démissionnent des écoles qui leur sont proposées pour redoubler en 5/2 dans l’espoir d’une meilleure intégration (en école vétérinaire entre autre), une démissionne (quoiqu’admise à l’ENGEES) pour se réorienter vers une autre formation (l’ESIEE à Marne-la-Vallée) et un démissionne pour poursuivre dans un cursus universitaire. En définitive, 38 élèves de la classe intègrent effectivement une école ouverte aux différents concours de la filière.

Concours ENS

Sur la poignée d’élèves qui ont présenté le concours, 3 sont admis à l’ENS de Lyon, et 2 intègrent effectivement cette école, le troisième préférant intégrer une école vétérinaire.

Concours Agro

Sur les 47 élèves inscrits, 43 sont admissibles (plus de 90%). Au regard du classement final:
– 9 élèves ont la possibilité d’intégrer l’AgroParisTech (soit près de 20% de la classe),
– 16 élèves ont la possibilité d’intégrer une agro majeure (Toulouse, Montpellier, Rennes), soit 1/3 de la classe,
– 27 élèves ont la possibilité d’intégrer l’ENSAIA de Nancy (près de 60% de la classe),
– 41 élèves ont la possibilité d’intégrer une école (soit un peu moins de 90% des inscrits).
En définitive, seuls 24 élèves intègrent effectivement une école Agro, les autres démissionnant pour une école d’un autre concours. En outre 1 élève intègre une école du groupe Polytech qui recrute sur ce concours.

Concours Véto

Sur les 22 élèves inscrits, 6 sont admissibles puis admis à l’issue de l’oral, soit un peu plus de 1/4 des inscrits. En définitive, 5 élèves entrent effectivement dans une école vétérinaire (dont un qui renonce à l’ENS Lyon), et 1 démissionne pour entrer à l’AgroParisTech.

Concours G2E

Sur les 44 inscrits au concours, 39 sont admissibles (presque 90%) et 25 sont classés à l’issue de l’oral avec possibilité d’intégrer une école (55% des inscrits) :
– 15 peuvent entrer à l’ENSG de Nancy (35% des inscrits, avec tout de même un étudiant classé 2è du concours et un autre classé 15è !),
– 24 peuvent entrer à l’ENGEES (50% des inscrits)
– 10 peuvent entrer à l’ENTPE dans le cursus fonctionnaire (dont le 1er du concours!) et 18 dans le cursus civil.
En définitive, 6 élèves intègrent une école du concours.

Conclusion générale

Le rapport entre élèves auxquels une école est proposée et élèves ayant présenté le concours est donc de presque 90% au concours Agro et 55% au concours G2E. Dans les intégrations finales, 20 élèves intègrent une école de tout premier plan (Véto, AgroParisTech, ENSG et ENS Lyon). C’est dans l’ensemble un résultat très satisfaisant, et nous félicitons l’ensemble de cette promotion pour leur réussite.

Remise des IG-Nobel

Les prix IG-Nobel (se prononce « ignoble » en Anglais) ont été remis comme chaque année par la fondation Improbable Research à des scientifiques qui « font d’abord rire et ensuite réfléchir ». Il s’agit donc de récompenser des travaux dont l’intitulé est farfelu, mais dont la scientificité est indubitable.

Le cru 2014 est visible ici.

La cérémonie a lieu en présence de vrais prix Nobel chargés de remettre les récompenses, et a lieu dans une franche bonne humeur. Généralement, les nominés sont ravis du prix et se précipitent pour venir le recevoir.

Cette année, plusieurs travaux passionnants ont été primés. En physique, par exemple, le prix est allé à une étude dont on s’étonne qu’elle n’ait pas été faite plus tôt : la mesure des coefficients de frottement entre d’une part une semelle et une peau de banane et d’autre part la même peau de banane et le sol. En santé publique, et sans vouloir viser personne dans la classe, les scientifiques récompensés ont sérieusement étudié le lien entre troubles mentaux et possession d’un chat (si la toxoplasmose ne vous dit rien, il est temps de vous informer avant de tomber enceinte). En psychologie, le prix a été remis à des chercheurs qui ont montré que les lève-tard sont en moyenne plus narcissique, plus manipulateurs et davantage psychopathes que les lève-tôt (pas de panique : maintenant que vous êtes en prépa, vous êtes du bon côté). Il semblerait également qu’on supporte bien mieux la douleur en regardant un beau tableau plutôt qu’une croûte (moi, ça ne m’étonne pas). Enfin, en économie, je suis ravi de voir que j’avais prévu le prix qui a été attribué au gouvernement italien suite à sa décision de gonfler le PIB du pays en prenant en compte l’économie illégale (activités mafieuses et prostitution principalement) ; c’est bizarre, aucun représentant du gouvernement italien n’est venu à la remise du prix. Pour finir, je reste quand même perplexe devant les travaux qui ont consisté à étudier le comportement des rennes face à des humains déguisés en ours polaires (je ne vois pas bien à quoi ça peut servir, mais bon).

Je vous invite à aller voir vous-même sur le site. C’est excellent pour votre Anglais, autant écrit qu’oral puisque la vidéo de la cérémonie est visible.

Programme de lettres 2014 – 2015

Le programme de lettres pour l’année 2014 – 2015 a pour thème :

La guerre

et s’appuie sur la lecture des trois œuvres suivantes :

  • Les Perses d’Eschyle, dans la traduction de Danielle Sommier aux éditions GF Flammarion
  • Le Feu de Henri Barbusse
  • De la Guerre livre 1 : Sur la nature de la guerre de Carl von Clausewitz, dans la traduction de Nicolas Waquet aux éditions rivages poche (pages 17 à 114)

Il est plus que recommandé d’avoir lu ces livres avant la rentrée, et de les connaitre un peu plus que superficiellement.

Nouvelle année

Je vous la souhaite à toutes et tous, pleine de réussite, tant scolaire que personnelle. Que les thèses soient soutenues, que les écoles soient intégrées, que les amours parfaites soient filées et les dieux du succès cléments.

Tout plein de bizoux à celles qui les méritent.

Déjà fini ?

Mes chers petit-e-s.

Un grand merci à vous tous pour ce grand week end, pour votre bonne humeur, votre enthousiasme et votre gentillesse. J’apprécie particulièrement qu’il n’y ait eu aucun dérapage d’aucune sorte. C’est peut-être le voyage le plus réussi de la BCPST depuis que j’y suis.

J’attends une sélection de photos (il y en a plusieurs où je suis à mon avantage). A ce propos, les chauffeurs demandaient s’il était possible que vous mettiez en ligne un album photo. Si vous le faites, n’oubliez pas de leur faire parvenir l’adresse.

Freine ! un mammouth

J’avais signalé il y a quelques temps sur ce blog une vidéo qui montrait l’autopsie d’un bébé mammouth récupéré en Sibérie. Un des véto disait en blaguant qu’il y avait encore tellement de moelle dans les os qu’on aurait pu faire un pot-au-feu.

Il semble en revanche qu’on n’ait pas pu récupérer le génome complet de la bestiole. De quoi décevoir les rêveurs qui voudraient faire revivre un mammouth. Qu’ils se rassurent, tout n’est pas perdu, puisqu’on a fait revivre une espèce disparue de bouquetin et de grenouille (mais les petits n’ont pas survécu longtemps). C’est donc possible, et je ne doute pas que ce soit fait d’une façon ou d’une autre dans un avenir assez proche.

La seule question intéressante est : à quoi bon ? J’ai peine à penser que faire revivre des mammouths soit bien utile. Déjà qu’on a du mal à préserver les éléphants pas encore éteints … Et puis, que signifie ressusciter un animal alors même que son biotope n’existe plus ? Je vous invite à lire le billet de Pierre Barthelémy sur la question.

(Et merci à Pauline pour m’avoir signalé l’article)

Preuve scientifiques

Je vous recommande à tous la lecture de ce billet très intéressant de Fourrure, sur l’evidence-based medecine (médecine basée sur les preuves). Il remet les pendules à l’heure sur ce qu’on peut considérer comme des choses prouvées et ce qu’on doit regarder comme des croyances sans fondement. C’est bien évidemment une saine lecture pour les futurs vétérinaires, qui auront à prendre des décisions médicales, mais tous les autres sont aussi concernés car ce qui s’applique à la médecine vétérinaire est tout aussi valable pour la médecine humaine (et nous sommes tous des patients), et même à la science tout court (et vous êtes tous appelés à être des scientifiques ou des ingénieurs). J’en profite pour refaire mon boniment sur le site du laboratoire de zététique, qui démonte patiemment les élucubrations sur les ovnis, les revenants, les tables qui tournent et autres fariboles.

J’en profite pour recommander à tous les vétomaniaques de perdre un peu de temps sur le blog de Fourrure qui, outre qu’il écrit très bien, explique toutes les facettes de son métier. On y verra qu’on ne peut pas faire vétérinaire juste « parce qu’on aime les animaux » (même si c’est quand même un prérequis). Ce blog est en accès permanent par un simple clic sur la blogroll ci-contre à droite.

Le site du laboratoire de zététique est également accessible à partir de la blogroll.

Résultat du devoir en temps limité de chimie n°7

Le devoir n’a pas été réussi, avec une moyenne de 9,1/20. La moyenne est atteinte par seulement 16 élèves, et 1 a entre 9 et 10.

Chimie organique.

C’est la cause principale des mauvaises notes au devoir. C’était le troisième devoir sur la chimie organique, et il me semble que dorénavant quelques points devraient être acquis. L’époxyde de la première question comportait deux atomes de carbone asymétriques portant les mêmes substituants, et n’avaient donc que trois stéréoisomères de configuration au lieu des quatre attendus : l’un est le stéréoisomères meso achiral et de configuration RS. Je rappelle à ce sujet qu’un composé meso est un stéréoisomère particulier possédant des carbones asymétriques mais qui est achiral, ce n’est pas une molécule dont l’un des stéréoisomères est achiral comme beaucoup me l’ont écrit.

Le mécanisme de la formation de l’oxirane par action d’une base sur le 2-bromoéthanol a été plutôt mal traité et maltraité. D’une part, comment s’en sortir si on place les groupes Br et OH sur le même carbone ? D’autre part, je m’insurge qu’après 3 mois de chimie organique, on ose encore écrire des carbocations primaires. Que dois-je faire pour que ça cesse ? A moins de stabilisation particulière principalement par effet mésomère, un carbocation primaire est très instable.

La suite a été peu abordée, malgré la présence de questions tout à fait faisables.

Cinétique chimique.

Les trois premières questions, sur une réaction du premier ordre, étaient quasiment du cours.
Je constate que l’établissement de la loi cinétique est connue, mais je regrette que dans quelques copies, on ait voulu établir une loi générale avec un coefficient stoechiométrique α, qui n’a jamais été défini, et dont on se fichait éperdument. La notation a pour le coef stoechio du réactif n’est absolument pas universellement connue. Répondez à la question posée, et pas à une autre. La formule du temps de demi-réaction n’a pas non plus posé de problème particulier.

La détermination de l’ordre a en revanche été plus problématique. Les deux expériences diffèrent d’un facteur 2 (soit 100% de plus dans le bécher 2 par rapport au bécher 1) par la concentration initiale dans les deux béchers, et les temps de demi-réaction sont différents de 5s sur 550s, soit moins de 1%. Il est donc logique de considérer les temps de demi-réaction identiques dans les deux expériences. On peut alors conclure que c’est du premier ordre, et on a donc le droit d’appliquer la formule du temps de demi-réaction établie précédemment.
Tous ceux qui ont expliqué que le temps de demi-réaction n’était pas le même dans les deux béchers, donc qu’il dépend de la concentration initiale, mais qui ont quand même appliqué t1/2 = ln2 / k sont quand même gonflés, puisqu’ils appliquent une formule valable pour le premier ordre après avoir expliqué que l’ordre n’était pas 1. Il faut un peu de clairvoyance dans la lecture des sujets de devoir. Si on vous fait établir une formule de temps de demi-réaction pour le premier ordre, et qu’on vous demande après de trouver l’ordre à partir du temps de demi-réaction … je vous laisse conclure.
Notons que tous ceux qui ont calculé la constante de vitesse pour les deux expériences, et qui ont conclu qu’elle n’était pas identique n’ont pas appris correctement le cours. k ne dépend que de T, et est fatalement la même pour les deux expériences qui sont faites à la même température. Du reste, je peux dire la même chose de ceux qui ont conclu qu’elle était la même.

La détermination de l’énergie d’activation n’a pas été correctement faite par tout le monde, ce qui est navrant. Dans plusieurs copies, on m’a  prétendu que la pente d’une droite est obtenue par le rapport  Δx/Δy. D’autre part, moins d’un quart des élèves connait l’unité de l’énergie d’activation, ce qui est tout bonnement lamentable.

La seconde partie a été diversement abordée. Elle nécessitait d’avoir une vue d’ensemble de l’exercice. Tout le problème tend à montrer qu’il s’agit d’une réaction du second ordre, dont la vitesse fait intervenir la concentration de l’halogénoalcane ET du nucléophile. Cela fait penser à une SN2, dans l’étape cinétiquement limitante de laquelle les deux réactifs interviennent ; la réponse à la première question doit donc être en accord avec cette conclusion future, et il faut trouver le bon argument (ici : halogénoalcane primaire et bon nucléophile).
D’autre part, la résolution du problème nécessitait de se représenter concrètement la suite des opérations. Ainsi, l »éthoxyéthane peu polaire ne peut pas être invoqué pour discuter du mécanisme, puisqu’il est introduit à la fin de la réaction dans le mélange destiné à la stopper. De même, l’acide sulfurique n’est pas un catalyseur, mais bien destiné à stopper la réaction (en transformant l’éthanolate bon nucléophile en éthanol mauvais nucléophile). Il ne faut pas répéter comme un perroquet ce qui a été dit en TP : il n’y a pas de complexe qui se forme, ni de réaction rédox pour laquelle il y a des H+ à fournir.
Enfin, il faut bien distinguer les deux réactions : celle dont on étudie la cinétique (la SN) et la réaction de dosage qui sert à mesurer la concentration des ions chlorure (donc à mesurer l’avancement volumique de la SN).
Notons que le rôle de la température a été totalement incompris par la plupart d’entre vous. Préparer les ampoule à basse température ne sert pas à éviter une élimination (il n’y a pas de H en β), surtout qu’ensuite on porte les ampoules dans un thermostat. On prépare les ampoules à basse température pour que la réaction ne démarre pas ou peu, et on déclenche le chrono quand on porte les ampoules à une température plus élevée dans le thermostat.

Je me permets d’être surpris que la question 6 ait été si maltraitée. On a deux solutions, une de A et une de B, dont les concentrations sont connues. On prélève 9 mL de la première et 1 mL de la seconde et on les mélange. La réaction peut alors commencer. Ce qui est important c’est les concentrations de A et de B une fois le mélange fait quand la réaction démarre. Il s’agit d’un problème de dilution, qui relève du programme de seconde, qu’on ne va pas refaire en première année de prépa.

Peu d’étudiant ont établi l’équation différentielle, et seule une poignée l’a (correctement) résolue. Je n’ai eu la vérification de l’ordre et la constante de vitesse que dans 2 copies (où la réponse est d’ailleurs juste). On va dire que la cinétique était trop fraiche.