Albert Cotton est mort. Vous ne le connaissez pas, mais c’était un grand chimiste. Il a débuté dans l’équipe du professeur Geoffrey Wilkinson, et a participé, dans les années 50, aux travaux qui ont valu le prix Nobel à Wilkinson en 1973 (partagé avec Otto Fischer). Ces recherches, sur les complexes de type métallocène, ont été une véritable révolution dans la chimie des métaux de transition.
Albert Cotton était américain, mais il était francophile et parlait Français comme vous et moi. J’ai eu le plaisir d’assister à un de ses cours (dans un Français parfait), et il était en plus un remarquable pédagogue.
Il était en outre un défenseur passionné de la chimie. Je renvoie à un article paru en 2001 dans l’Actualité chimique, où il évoquait l’importance de la chimie, ses craintes quant à son avenir (du fait de l’incapacité des autorités et du public à comprendre son caractère indispensable), et les défis que les chimistes doivent maintenant relever.