Diverses attaques contre le GIEC, et ça n’est surement pas fini …

Un ancien ministre, dont le nom ne mérite pas d’être cité ici (du moins pas pour ses opinions sur le climat, car en d’autres domaines et en d’autres temps, il a été un spécialiste mondialement reconnu), a récemment pondu un livre dénonçant le « système mafieux » du GIEC.

Je n’ai pas lu ce livre, et je n’ai pas la moindre envie de dépenser un centime qui irait dans la poche de ce monsieur. A en croire quelques journalistes qui l’ont décrypté, il semble que l’auteur de ce livre se soit permis, disons, des imprécisions. Je vous renvoie donc à ces deux articles du Monde.fr. Le premier met en évidence quelques contre-vérités énoncées par cette personne (études qui n’existent pas, auteurs qui n’existent pas, etc), le second montre que le livre fait dire à des scientifiques reconnus ce qu’ils ne disent pas, et comment des affirmations de non-scientifiques sont mises au même niveau que des études sérieuses.

Je rappelle que le GIEC (Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat) est constitué de milliers de scientifiques qui travaillent sur les sciences de la Terre et de l’univers (océans, atmosphère, Soleil, etc…). Ils effectuent des travaux selon les normes scientifiques en vigueur (en particulier relecture par des scientifiques étrangers au travail avant la publication de celui-ci), puis élaborent régulièrement un rapport donnant les conclusions de leurs travaux, et les évolutions possibles du climat. Les travaux réalisés mettent en évidence, au-delà de tout doute raisonnable, que le réchauffement climatique est une réalité, qu’il est nettement plus rapide que ceux qui ont eu lieu dans le passé, et qu’il est dû aux activités humaines.

Des erreurs dans le dernier rapport du GIEC (en fait, UNE erreur, qui a été répétée et commentée ad nauseam), ont donné lieu à des attaques d’une violence inouïe contre lui. Par exemple, cet article, écrit par quelqu’un qui se présente comme un philosophe, qui parle de « terrorisme intellectuel » (le mot terrorisme peut être mis à toutes les sauces, les victimes d’attentats apprécieront), ou de « scientifiques de premier plan [suggérant de] criminaliser le révisionnisme climatique » (le mot révisionnisme peut aussi être mis à toutes les sauces). Face à une telle accusation, le moins du moins pour qu’on prenne ces paroles au sérieux serait de citer une référence : qui est le scientifique de premier plan qui a dit ça ? et quels sont exactement ses propos ? On n’est quand même pas tenu de croire sur parole le premier quidam venu, sous prétexte qu’il écrit une tribune dans Le Monde !
Les dernières lignes lève le voile :  ce philosophe est le fondateur de l’Institut Hayek. Voyons, voyons, Friedrich Hayek ? ah oui ! le père de l’ultra-libéralisme économique. Cela rend d’autant plus savoureux l’appel de l’auteur de l’article à « renouer un débat sans arrière pensée politiques, idéologiques et financières ». Doit-on comprendre que les économistes qui se réclament de Hayek n’ont aucune arrière pensée politique ou idéologique (ils disent juste que sans Etat, tout irait mieux, mais ça n’est pas du tout de la politique, et ça n’est pas du tout idéologique). Quant à « aucune arrière pensée financière », est-ce que ça veut dire : « il est temps d’arrêter de financer les scientifiques avec l’argent public » ?
Et puis, admirons au passage le néologisme méprisant : le « réchauffisme ». Bien sûr, toute cette agitation sur le réchauffement climatique, c’est ces satanés intellectuels de gauche (« les sympathisants et tenants des idéologies étatistes », ça veut dire les communistes) qui, depuis la disparition du bloc soviétique, n’avaient plus de grain à moudre. Alors ils ont trouvé un nouveau mensonge pour critiquer la bonne économie ultralibérale de papa Hayek. Et c’est cet auteur qui appelle à un débat sans arrière pensée idéologique ? C’est à mourir de rire à pleurer. Lecteurs-lectrices, si vous êtes inquiets du réchauffement climatique, sachez qu’en fait vous êtes manipulés par des krypto-communistes !
On avait déjà eu droit à l’insulte : « droits de l’hommistes » (c’est vrai, franchement, défendre les droits de l’homme, c’est dépassé, voire irresponsable), maintenant on pourra qualifier de « réchauffistes » ceux qui se posent des questions sur l’avenir de la planète. Je rappelle que l’auteur de cet article souhaite un « débat ouvert, honnête et digne de ce nom ». Le moins qu’on puisse dire est qu’il n’en prend pas le chemin.

A consulter également :
– le site de JM Jancovici (je ne me lasserai pas de le répéter),
– le site de Tomroud, je mets un lien vers un des ses derniers articles sur le réchauffement climatique.

7 replies on “Diverses attaques contre le GIEC, et ça n’est surement pas fini …”

  1. jipebe29 dit :

    Une seule erreur; vraiment? Non, de graves fautes commises sciemment : HimalayaGate, MalariaGate, AmazonGate, NederlandGate, AfricaGate, SealevelGate, AntarcticGate, TemperaturesGate, HurricaneGate….

    Un détail ? Non, une volonté de manipulation pour satisfaire aux objectifs de l’UNEP , qui impose au GIEC de travailler sur le Réchauffement Climatique ANTHROPHIQUE et ses implications.

    Un étonnement? Non, car le travail du GIEC est pollué par les gouvernements qui amendent et valident ensuite le SPM (résumé pour les politiques), avant publication et imposent que le rapport scientifique soit mis en conformité avec le SPM.

    Mélanger politique et science ne peut qu’aboutir à des résultats non crédibles.

    • NiCl2 dit :

      Concernant les « graves fautes commises sciemment » par le GIEC, ces accusations sont les vôtres, pas les miennes. Et puis, ça ne mange pas de pain de rajouter -gate à la fin de quelque chose pour augmenter le discrédit.

      Que le GIEC ait été chargé de travailler sur le réchauffement climatique anthropique me parait une évidence, et je ne vois pas où est le problème. S’interroger sur les conséquences de notre activité sur la planète, j’ai beau y réfléchir, je n’arrive pas à m’indigner qu’on ai chargé des scientifiques d’y travailler.
      Le but de ce groupe était de mettre en évidence si oui ou non il y a réchauffement climatique, si oui quel est le rôle des activités anthropiques, et quels sont les scénarios possibles.
      Moi je veux bien que le GIEC soit une fumisterie, mais ce ne sont sûrement pas les affirmations comme quoi on ne se promène pas en short l’hiver qui m’en convaincront. Reste évidemment l’hypothèse que le réchauffement climatique n’existe pas, mais là, autant abandonner tout de suite le débat.

      D’autre part, même s’il était prouvé que les activités anthropiques ne sont pas responsables du réchauffement climatique, mais que ce soit l’activité solaire ou autre, cela n’empêche nullement de réfléchir aux conséquences. Je ne vois pas en quoi il est moins urgent de s’interroger sur une éventuelle montée du niveau de la mer si c’est dû à des causes naturelles plutôt qu’humaines. Pour ceux qui vivent sous le niveau de la mer, le résultat sera le même. Et comme on peut difficilement dire au Soleil de chauffer moins, cela n’invalide en rien les propositions de diminuer la teneur en gaz à effet de serre pour limiter le réchauffement. Que les humains essaient d’agir sur les paramètres qu’ils contrôlent, cela relève du bon sens.

      Le GIEC est « pollué par les gouvernements ». Je ne suis pas d’accord avec cette affirmation, sans compter que je ne vois pas bien ce que vous entendez par « pollué ». Il y a plusieurs niveaux dans le travail du GIEC : les études scientifiques réalisées par des scientifiques d’une part, et des rapports à destinations des non scientifiques d’autre part. Les rapports sont approuvés en assemblés plénières par les pays membres. Le fait que tous les pays membres, y compris les Etats-Unis sous la présidence Bush, aient approuvé les rapports du GIEC, me semble plutôt montrer le sérieux des travaux. Alors même que les Etats-Unis refusaient de s’engager sur le protocole de Kyoto, on comprend mal pourquoi ils auraient approuvé ces rapports s’il avait été si évident qu’ils ne fussent que des calembredaines.

      Dernière chose, votre remarque sur le mélange entre politique et science est au mieux imprécise. Les savants ne sont pas des êtres éthérés vivants au-dessus du reste des mortels. Ils sont des acteurs de la société, et à ce titre, les activités de la science sont connectées avec les politiques publiques. A titre personnel, je ne me plains nullement qu’il y ait des débats politiques sur la recherche en génétique, qu’il y ait des politiques spatiales, qu’il y ait des programmes internationaux sur les océans ou la biodiversité. La science et la technologie ont des implications concrètes sur notre vie de tous les jours, et c’est de plus en plus vrai. Il n’y a donc aucune raison que la science ne relève pas du débat public, c’est-à-dire précisément de la politique.

      Note : j’ai bien reçu votre second commentaire. Comme il ne concerne pas mes publications, mais celles de JM Jancovici, je vous prie de bien vouloir en débattre avec lui.

  2. jipebe29 dit :

    Si l’on demande de travailler sur le changement climatique anthropique, cela présuppose que : 1° il y a changement climatique
    2° ce changement est d’origine anthropique
    Cette affirmation est une pure hypothèse, et il faudrait l’étayer par de solides arguments et des mesures crédibles . J’eusse préféré que l’on demande au GIEC de faire une étude sur les perspectives d’évolution du climat et sur la compréhension des subtils mécanismes qui régissent la machine thermodynamique terres / océans / atmosphère /espace/ soleil / planètes géantes.
    Par ailleurs, tout repose sur 2 éléments : la notion de température moyenne et l’effer de serre du CO2 atmosphérique.
    La température est une grandeur physique intensive, donc faire des moyennes pondérées de températures de diverses zones de la planète n’a aucun sens.
    La théorie de l’effet de serre du CO2 atmosphérique a été laborée en 1896 par l’excellent chimiste Arrhénius. Cette théorie a été fortement critiquée à l’époque et est tombée dans l’oubli. Elle est réapparue dans les années 60 et est devenue un paradigme (comme le fut, il y a un temps, l’éther). Première question :Comment fonctionne l’effet de serre dans une serre? Seconde question : est-ce qu’il est correct d’étendre le modèle de la serre à l’ensemble de la planète? troisième question: comment le CO2 atmosphérique, ayant absorbé des IR réémis par la surface, pourrait-il renvoyer de la chaleur vers le sol, qui est plus chaud? Cela violerait allègrement le second principe de la thermodynamique.
    Compte tenu de ces interrogations 2 physiciens théoriciens allemands, Gerlich et Tscheuschner se sont penché sur ces questions. Il ont publié , dans l’International Journal Of Modern Physics, un article, revu par les pairs, qui réfute la théorie d’Arrhénius. Et, en complément, un physicien américain, Miskolcsi, a publié un article (peer-reviewed) réfutant le modèle radiatif du GIEC.
    Pour finir, le projet CLOUD, qui se déroule au CERN, avec la participation de 65 scientifiques de divers pays, a pour objet de valider ou d’invalider la théorie de Svensmark, selon laquelle les rayons cosmiques solaires auraient un rôle important dans la formation de nuages bas, donc sur les températures et la pluviométrie..
    D’autres mesures ont été faites : les 3300 sondes océaniques ARGO et les satellites ARGO et TOPEX ont mesuré une légère baisse des températures océaniques – l’Institut allemand Wegener a mesuré l’épaisseur des glaces arctiques sur toute la surface du pôle nord: les glaces se reconstituent (sauf pour la partie ouest à cause des courants océaniques multidécennaux (AMO)).
    Pour conclure, je pense que nous connaissons encore bien mal les mécanismes climatiques et que, à ce jour , nul ne peut se targuer (ni les réchauffistes, ni les climato-sceptiques) de connaître la Vérité.La planète a connu des périodes de réchauffement de +0,7°C/siècle et de +1,4°C par siècle, et dans tous ces cas l’accroissement du taux de CO2 à suivi le rachauffement avec un retard de 800 à 4000 ans.. Les modèles du GIEC ne peuvent explique l’Optimum Médiéval C’est pourquoi les projections cataclysmiques du GIEC ne sont pas , en l’état actuel de nos connaissances, très crédibles. Nous devons travailler, mais sans à-priori comme ce fut le cas au GIEC et nous disposons de temps, car, comme le disent nos amis suisses, il n’y a pas le feu au lac….

    • NiCl2 dit :

      Quelques remarques sur votre commentaire.

      1) Votre première phrase est non logique. Si on demande au GIEC de travailler sur le réchauffement climatique anthropique, rien n’interdit que la conclusion de ses travaux soit : « il n’y a pas de réchauffement » ou « il y a réchauffement, mais il n’est pas d’origine anthropique ». Les conclusions des travaux du GIEC, dans l’état actuel des connaissances, est qu’il y a réchauffement, et qu’il est d’origine anthropique.
      A ce compte là, il serait urgent de ne surtout pas étudier l’effet des ondes électromagnétiques sur le cerveau, car cela présupposerait qu’il y a un effet, ou de ne surtout pas étudier l’effet du taux de nitrate dans les eaux potables, car cela présupposerait qu’il y a un effet. Votre argument n’est pas valable.

      2) Dire que la température moyenne est une grandeur qui n’a pas de sens parce que la température est une grandeur intensive est pour le moins curieux. D’ailleurs, si la température moyenne de la planète n’a aucun sens, votre phrase « La planète a connu des période de réchauffement de +0,7°C et de +1,4°C par siècle » n’a donc pas de sens non plus. De la même façon, comment pouvez-vous invoquer une baisse des températures océaniques ? Elles ont un sens, elles ? Soit une grandeur a un sens, soit elle n’en a pas ; mais si elle n’en a pas, trouvez des arguments qui ne l’utilisent pas si vous voulez être convaincant. On ne peut pas dire une chose et son contraire.
      J’ai d’ailleurs du mal à comprendre qu’on puisse évaluer si oui ou non il y a réchauffement global sans considérer les températures moyennes. Répondre non revient à dire qu’on ne peut pas étudier l’évolution du climat, ce qui ne correspond pas à ce que vous eussiez préféré qu’on demandât au GIEC.

      3) Pourriez-vous indiquer les références de l’article de Gerlich et Tscheuschner, s’il vous plait ? Merci d’avance.

      4) Enfin, que des programmes scientifiques divers soient en cours au CERN ou ailleurs, n’est aucunement un signe que les travaux du GIEC sont tous à jeter à la poubelle. Le GIEC émet des conclusions scientifiques, et par nature, celles-ci sont réfutables ou améliorables. Le GIEC prédit un réchauffement, mais les fourchettes sont imprécises. Le travail continue, mais ce n’est pas une raison suffisante pour conclure que tout ce qui a été fait jusqu’à présent est sans valeur. A nouveau, votre argumentation est contestable.

      Cela dit, si demain il s’avérait que les travaux du GIEC étaient tous faux, ma foi, j’en serais tout à fait soulagé (je n’ai, à titre personnel, nulle aucune envie que les scénarios catastrophe se produisent). Mais en attendant, je continuerai à me fier aux conclusions du GIEC, qui reposent sur un large consensus scientifique. Ce large consensus ne veut pas dire que tout le monde est d’accord, et il ne veut pas dire non plus que là est la vérité.

    • NiCl2 dit :

      Après un petit temps de réflexion, je reprends mon commentaire de votre commentaire. Je crains que vous n’ayez pas compris le second principe de la thermodynamique. Il n’interdit en rien qu’il y ait réémission d’énergie vers la Terre, même si elle est plus chaude.
      Vous ne pouvez dire que le second principe est violé que si vous raisonnez sur la quantité TOTALE d’énergie qui est échangée dans un sens et dans l’autre. Or la quantité totale d’énergie qui va de la surface (chaude) vers l’atmosphère et l’espace (froids) est supérieure à celle qui va dans l’autre sens. L’effet de serre a pour conséquence que la différence entre les deux (énergie émise par la surface moins énergie reçue par la surface) diminue.

    • NiCl2 dit :

      Après quelques recherches sur les publications que vous citez, je vais clore ici les échanges avec vous, jipebe29, qui affirmez beaucoup de choses, sans jamais donner aucune référence, et ne répondez jamais aux questions et remarques (sur les températures moyennes, j’attends toujours).

      Le principe du débat est de donner des arguments circonstanciés, ce qui n’est pas votre cas. En science, cela consiste à citer ses sources, de préférence sans se tromper.

      L’article de Gerlich et Tscheuschner est ici (oh ! ce que vous dites semble être un bête copier-coller du résumé de l’article). Il a donc été publié dans un journal traitant de matière condensée, physique statistique et physique appliquée, donc pas du tout de climatologie. En conséquence, il a été revu par des scientifiques qui ne sont pas non plus climatologues ; en soi, c’est déjà suspect. Je ne sais pas si vous l’avez lu (il fait 89 pages, n’est accessible que dans une seule bibliothèque universitaire en France ou en ligne contre la modique somme de 25 dollars). Mais si vous êtes assez calé pour le lire, vous n’aurez aucun mal avec :
      ceci sur les températures moyennes,
      ceci sur l’effet de serre (dans la page, cliquez à droite sur le format que vous voulez, et amusez-vous bien, la lecture est difficile, mais la conclusion sans appel) mais si vous trouvez ça indigeste, vous pouvez vous contentez de cela,
      – et enfin ce commentaire général montrant pourquoi le processus selon lequel cet article a été publié est en soi sujet à caution.

      Quant à Miskolcsi, je n’ai trouvé par une recherche internet qu’un Ferenc Miskolczi, qui s’avère être non pas Américain mais Hongrois, et dont la théorie a été publiée dans une revue hongroise (Quarterly Journal of the Hungarian Meteorological Service), donc a priori pas une publication de climatologie.

      Aucun de vos arguments « scientifiques » ne tient la route. En conséquence, je ferme les commentaires émanant de vous. Votre contribution au débat est stérile. Je rappelle par ailleurs, que dans les billets que vous avez commentés, je ne me suis pas prononcé sur la qualité scientifique des travaux du GIEC (qui, excusez-moi de vous le dire, vous dépassent vraisemblablement encore plus qu’ils ne me dépassent), mais sur la qualité de certaines attaques contre ces travaux (qui sont parfaitement ineptes pour ce qui concerne celles que j’ai citées).

  3. jipebe29 dit :

    Je me permet d’insérer mes commentaires dans le vôtre, ce sera plus lisible.

    1° Vos comparaisons, quoique correctes pour chaque cas pris séparément, ne sont pas vraiment recevables concernant le GIEC. Pourquoi ? Parce que le GIEC est sous la responsabilité de l’UNEP (United Nations Environment Program) qui est connu pour ses positions extrêmes en matière d’écologie. C’est pourquoi le GIEC a repris, sans la critiquer avec les outils et méthodes de la science moderne, la théorie d’Arrhénius, ce qui l’a conduit tout naturellement à considérer le rôle primordial du CO2, puis à se polariser sur les émissions de CO2 d’origine humaine. Or, si l’on regarde les grandes masses de CO2 en présence et l’évolution des émissions humaines, il apparaît que l’accroissement annuel de nos émissions est parfaitement négligeable (si vous le voulez, je pourrais vous donner les chiffres communément admis).

    Dire que les théories actuelles sur l’effet de serre atmosphérique reprennent sans la critiquer la théorie d’Arrhenius est faux. La théorie d’Arrhenius souffre d’insuffisances ; elle a une valeur historique tout au plus.
    L’accroissement de nos émissions est exponentiel. En outre, les analyses isotopiques du carbone dans le CO2 atmosphérique montre que la proportion C14/C12 décroît, ce qui s’explique par la libération de carbone d’origine fossile (donc bien plus âgé que la demi-vie de l’isotope C14). Désolé, je ne retrouve plus la source (j’ai honte). Il y a donc bien augmentation du taux de CO2 et il est d’origine anthropique.

    2° Je n’ai jamais dit que tous les travaux du GIEC étaient faux, mais que, dans certains cas, les procédures rigoureuses du GIEC n’ont pas été respectées, et, en particulier, les sources de ces cas n’étaient pas fiables. Et j’ai dit que, comme nous avons encore beaucoup à apprendre sur les mécanismes climatiques, nul ne peut actuellement se targuer de prévoir les évolutions dans les prochaines décennies, malgré les marges d’incertitudes sur ces prévisions. J’ai dit aussi que les modèles du GIEC ne peuvent expliquer l’Optimum Médiéval, alors que, à cette période, le taux de CO2 atmosphérique était très inférieur aux 380 ppm actuels. Et donc, les modèles du GIEC n’étant pas conformes à cette réalité physique, il faudrait les revoir (en particulier, travailler sur les rétroactions : positives, ou négatives ? On n’en sait rien encore, et l’hypothèse de rétroaction positive, qui crée un phénomène d’emballement, et que le GIEC a retenue, est à revoir et à passer au crible des expérimentations et des mesures)
    Voyez http://climatequotes.com/scientists/the-ipccs-questionable-citations/
    Voici le lien sur un document du climatologue réputé Richard Lindzen (titulaire de la chaire Alfred P. Sloan au MIT) sur le site arxiv :
    http: //arxiv.org/ftp/arxiv/papers/0809/0809.3762.pdf
    (si vous le souhaitez, je peux vous fournir le texte en français).

    Désolé, mais je désactive le dernier lien. Comme indiqué en bas de la première page, cet article a été préparé pour un colloque organisé par la Templeton Foundation. L’un des chevaux de bataille de la Templeton Foundation est le créationnisme. Il y a des limites à ma tolérance.

    Le GIEC ne se targue pas de détenir la vérité. Je vous invite à visionner la conférence en ligne dont j’ai donné le lien dans un billet récent. Comme vous le verrez, l’orateur, membre du GIEC est on ne peut plus modéré dans ses propos.

    3° Ferenc Miskolczi a travaillé à la NASA et la NASA lui a refusé la publication de ses travaux. Comme FM est d’origine hongroise, il a démissionné de la NASA et a publié dans une revue hongroise, ce qui n’enlève rien à la qualité de son travail. Bien sûr, ce travail peut être soumis au feu de la critique, comme toute publication scientifique. Mais une critique constructive, argumentée, et non pas dogmatique.
    http://www.friendsofscience.org/assets/documents/The_Saturated_Greenhouse_Effect.htm
    http://www.met.hu/doc/idojaras/vol111001_01.pdf
    http://landshape.org/enm/modeling-global-warming/
    http://www.esrl.noaa.gov/psd/cgi-bin/Timeseries/timeseries1.pl

    4° L’étude du climat de la planète, son passé et ses évolutions futures, relève de nombreuses disciplines qui doivent se coordonner : glaciologie, géophysique, astrophysique, chimie, physique et thermodynamique, vulcanologie, mathématiques, étude des courants marins et de l’atmosphère, modélisation, … La climatologie utilise toutes ces disciplines pour tenter d’estimer les évolutions futures tout en tenant compte du passé de la terre.

    Tout à fait d’accord. D’ailleurs le GIEC comporte des scientifiques de toutes ces disciplines.

    5° OK sur la problématique du caractère intensif de la température. Je conviens bien volontiers que, en étant cohérent, je n’eusse pas dû citer des températures moyennes. Mais, comme ce sont les seuls éléments dont nous disposons pour faire des comparatifs (qui valent ce qu’ils valent), j’ai pris le risque de le faire.

    Je n’ai toujours pas compris ce que l’intensivité de la température venait faire dans cette histoire. Pourquoi diable cela interdirait-il de définir une grandeur moyenne ?

    6° Accès à la publication de Gerlich et Tscheuschner
    http://arxiv.org/PS_cache/arxiv/pdf/0707/0707.1161v4.pdf

    Merci (en fait je l’avais trouvé depuis).

    7° Quelques considérations sur l’effet de serre du CO2 atmosphérique (quelle que soir son origine)
    Considérons une boîte chaude (la terre, à environ 15°C) et une boîte froide à, par exemple, 5°C, placée à proximité de la boîte chaude. Les boîtes sont placées dans le vide, pour éviter tout transfert de chaleur (notamment par convection) autre que purement radiatif.
    Le raisonnement classique est le suivant :
    La boîte d’eau froide, comme tout corps qui est porté à une température supérieure au zéro absolu (ou comme le CO2 dans l’atmosphère) émet un rayonnement infrarouge. Une partie de ce rayonnement IR, émis dans tout l’espace, vient frapper la boîte contenant de l’eau chaude. Cette boîte chaude absorbe les rayons IR émis par la boîte froide et donc, se réchauffe. Donc la température de la boîte chaude (ou de la terre dans le cas de l’atmosphère) va encore augmenter puisqu’elle a reçu des rayons infrarouges. C’est votre raisonnement.

    Ce n’est pas mon raisonnement, et ce n’est pas une description de l’effet de serre atmosphérique ! Le raisonnement que vous présentez ne met en jeu que des rayonnements IR. Or, le noeud du problème, c’est que le Soleil envoie surtout des UV et du visible. Les UV sont en grande partie absorbés par l’ozone, mais le visible arrive pour une majeure partie sur la surface de la Terre car l’atmosphère est transparente au visible (une partie des radiations visible est réfléchie par les nuages et la glace polaire, mais c’est pris en compte dans les calculs). La surface de la Terre, en revanche, émet dans l’IR, et les gaz à effet de serre sont partiellement opaques à l’IR. En conséquence, une partie du rayonnement émis par la Terre, qui serait émis dans l’espace en l’absence de ces gaz est (en partie) réémis vers le sol. Autrement dit, la présence des gaz à effet de serre diminue les pertes thermiques dans le sens surface -> espace. Et plus la concentration de gaz à effet de serre augmente, plus l’opacité partielle aux IR augmente.
    Je suis désolé mais votre système des deux boites ne correspond en aucune façon à une modélisation de l’effet de serre atmosphérique, qui repose sur le comportement différentiel des gaz à effet de serre vis-à-vis des diverses longueurs d’onde.

    Voici en fait comment les choses se déroulent
    Ayant reçu des rayons IR de la part de la boîte froide, la boîte chaude va émettre, elle-même, encore plus (si j’ose dire) d’infrarouges en retour vers la boîte froide (alors qu’elle en émettait déjà, bien sûr) et en plus grande quantité que ceux émis par la boîte froide parce qu’elle était plus chaude. Ainsi, elle va se refroidir et la boîte froide, elle, va se réchauffer. Le bilan total c’est que la boîte chaude (la terre) va réchauffer la boîte froide (le CO2) et non pas l’inverse. En réalité, c’est un dialogue qui s’établit entre les deux boites et non pas un monologue, comme on le lit ou l’entend si souvent…

    Rien à redire là-dessus, mais cela n’a rien à voir avec l’effet de serre atmosphérique. Votre raisonnement est juste pour le système des deux boites, mais comme je l’ai dit plus haut, cela ne modélise pas l’effet de serre, il s’en faut de beaucoup !
    Vous parlez de dialogue et non de monologue, mais il me semble tout de même que votre démonstration fait abstraction d’un acteur majeur du modèle ! Reprenons. Vous modélisez la Terre par une boite chaude à 15°C et l’atmosphère par une boite froide à 5°C, qui n’échangent que des IR. Et le Soleil à 6000°C, il n’intervient pas ? Et le rayonnement visible et UV du Soleil, il n’existe pas ? Comment pouvez-vous vous convaincre de l’inanité d’une théorie qui met en jeu (pour simplifier) trois sous-systèmes (surface/atmosphère/Soleil) et des radiations qui vont de l’UV à l’IR et vis-à-vis dequelles un des sous-système interagit différemment, à l’aide d’un modèle qui ne comporte que deux des sous système et uniquement des IR ?
    D’autre part, dans votre modèle de boite, les radiations étant émises par les deux boites de façon isotrope, seule une fraction émise par une boite arrive sur l’autre. Or dans le système Terre-atmosphère, ce n’est pas vrai : toutes les radiations émises par la Terre passent par l’atmosphère, alors que les radiations réémises par l’atmosphère le sont pour partie vers la Terre et pour une autre vers l’espace ; la théorie de l’effet de serre atmosphérique ne prétend nullement que les gaz à effet de serre réémettent vers la Terre la totalité du rayonnement IR qu’ils interceptent.
    Vous allez me taxer à nouveau de manque de fair-play, mais votre argumentation est totalement erronée. Elle montre juste ce qui se passe entre deux boites de température différentes émettant des IR. Vous qui prônez la prise en compte de multiples facteurs pour expliquer le climat (à juste titre, et d’ailleurs, c’est ce que font les travaux du GIEC), comment pouvez-vous vous satisfaire d’un modèle aussi manifestement inadapté pour « démontrer » que la théorie de l’effet de serre est fausse ?

    Ce récit séquencé des différentes radiations émises par la boîte froide et la boîte chaude est, bien sûr, incorrect du point de vue de la thermodynamique, car, en fait, il s’agit d’un équilibre atteint par incréments infinitésimaux, extrêmement rapides, à la vitesse de la lumière, et non pas par un processus en plusieurs étapes distinctes comme décrit ci-dessus. Mais, la chose qui est absolument certaine, c’est que le bilan des différentes radiations émises l’une vers l’autre, par la boîte froide et la boîte chaude iront forcément dans le sens de la seconde loi de la thermodynamique. C’est à dire que la boîte chaude va se refroidir et réchauffer la boîte froide, et pas l’inverse.

    Ah ça, on est bien d’accord. Le second principe de la thermodynamique n’a jamais encore été mis en défaut. Le bilan radiatif de la Terre avec l’effet de serre atmosphérique est tout à fait conforme au second principe de la thermodynamique. L’effet de serre ne dit pas, et en aucune façon, que le corps froid (l’atmosphère) réchauffe le corps chaud (la surface). Je ne peux que le répéter : l’effet de serre repose sur un comportement différent des gaz à effet de serre vis-à-vis des différents rayonnements électromagnétiques.

    8° Mémo de l’IOP (Intitute Of Physic, GB) pour l’enquête du Parlement anglais concernant le CRU d’East Anglia University et les pratiques de certains membres du GIEC
    http://www.publications.parliament.uk/pa/cm200910/cmselect/cmsctech/memo/climatedata/uc3902.htm

    Je suis tout à fait d’accord pour que le GIEC soit contrôle par la puissance publique, comme n’importe quel organisme gouvernemental ou intergouvernemental. Que son président use d’un langage outrancier ne préjuge en rien de la qualité des travaux scientifiques du GIEC.

    9° Pour finir, voici ce que disait Marcel Leroux
    Marcel Leroux, éminent climatologue français mondialement reconnu, prématurément disparu, disait ceci : « Le CO2 ? Oui, si son taux augmente, cela sera bon pour la végétation » et : « l’histoire du climat terrestre nous montre que tout changement climatique a été suivi d’un changement du taux de CO2, avec un retard de 800 ans à 4.000 ans. Je ne vois pas pourquoi cela changerait de nos jours, et cette histoire de réchauffement climatique ayant pour origine le CO2 est une ânerie ». (source: vidéo disponible sur le site DailyMotion -entrer Marcel Leroux)

    J’avoue que je ne comprends pas. D’un côté, vous expliquez que l’effet de serre atmosphérique ne tient pas la route, et de l’autre vous invoquez quelqu’un qui dit que l’augmentation du taux de CO2 dans l’atmosphère est bénéfique à la végétation. Or, si l’augmentation du CO2 est bon pour la végétation, c’est parce qu’il entraine le réchauffement, et donc une accélération de la pousse des végétaux (comme au carbonifère si je me souviens bien).

    Si vous souhaitez que nous en restions là, pas de problème. Faites-le moi savoir. Je suis un jeune senior, depuis peu retraité, de formation ingénieur Grande Ecole, intéressé par la problématique de l’évolution de climat, et horripilé par le matraquage et les âneries proférées par les médias, les politiques et certains écologistes « intégristes » (ce qui n’est pas le cas de tous les écolos, heureusement !…). Je ne sais pas tout, mais je m’informe et j’exerce mon sens critique. Je peux me tromper, je ne suis peut-être plus capable de comprendre toutes les publications traitant de ce sujet (j’ai terminé ma carrière en qualité de Directeur d’une manufacture, filiale d’un grand Groupe), mais je me replonge dans les arcanes de la Science. Et je trouve que vous n’êtes pas très fair-play dans vos commentaires concernant mes capacités. Je ne me suis jamais permis de vous rendre la pareille.

    Là, les bras m’en tombent ! j’ai publié tous vos commentaires et mis en ligne toutes vos références, alors que rien ne m’y obligeait ! Et je suis navré, mais je maintiens que votre argument comme quoi le second principe de la thermodynamique est violé par la théorie de l’effet de serre atmosphérique est faux.
    Par ailleurs, vous semblez mettre dans le même sac les conclusions du GIEC et le tapage médiatique qui en est fait, et pour le coup, je trouve que ce n’est pas vraiment … fair-play.
    Je pense effectivement que nous allons en rester là. Ce n’est pas que je veuille couper court au débat (quoique j’ai l’impression que nous en avons fait le tour, et que nos positions sont irréconciliables), mais à dire vrai, mes vacances se terminent et je n’aurai plus trop le temps.
    En tout état de cause, merci d’avoir pris intérêt (même très critique) à ce blog et bonne continuation dans vos recherche sur le climat.

Comments are closed.