L’essai du mois de juillet

L’essai du mois de juillet est une réponse à une question qui m’a été posée par quelqu’un lors d’une colle récente : « Mais … c’est vrai que Stéphanie, elle est jésuite ? », un peu comme si on demandait : « c’est vrai que Stéphanie a le béri-béri ? » ou « c’est vrai que Stéphanie vient de Pluton ? »

Rappel des faits : il m’est arrivé de traiter l’une ou l’autre d’entre vous de jésuite, et, il faut bien le reconnaitre, ladite Stéphanie n’y a pas coupé. Traiter quelqu’un de jésuite est une façon de dire qu’il coupe les cheveux en 4 ou se pose des questions qui compliquent la vie. Il n’y avait là rien de honteux ni de critique.

Comme il semble que le qualificatif de jésuite soit assez mystérieux pour certain-e-s, je vous propose une saine lecture : Jésuites, de Jean Lacouture, paru aux éditions du Seuil en deux tomes : Les conquérants et Les revenants. L’histoire des Jésuites, ou plus exactement de la Compagnie de Jésus, a quelque chose de fascinant. C’est au départ un ordre religieux banal, fondé en pleine contre-réforme, et qui se met au service direct du pape « pour la plus grande gloire de Dieu » (devise de l’ordre). Les Jésuites s’avèreront cependant d’une activité tout à fait hors du commun. C’est eux qui introduisirent le Christianisme au Japon (Saint François Xavier), qui convertirent presque la Chine au catholicisme n’eut été la rigidité du pape (c’est l’oeuvre du père Mattéo Ricci), qui créèrent nombre de missions en Amérique du Sud, etc. Fondateurs de nombreuses écoles en Europe, de nombreux Jésuites furent également de réels scientifiques, astronome en particulier, mais aussi plus près de nous paléontologues (Teilhard de Chardin).

Les Jésuites ont ceci de fascinant que, du moins dans les deux premiers siècles de leur existence, ils se sont arrogé une étonnante liberté de pensée, se sont pleinement engagés dans la politique (le père Coton auprès de Henri IV par exemple), et n’ont pas hésité à défendre des idées assez novatrices (les Indiens sont des Hommes). Ils ont cependant insensiblement glissé vers un conformisme rigide qui les a fait haïr de beaucoup (Voltaire ne s’est pas privé de les moquer).

Une agréable et instructive lecture pour bien comprendre les remarques de son ex-professeur de physique.

2 replies on “L’essai du mois de juillet”

  1. ladite. dit :

    Et…puis-je savoir qui perquisitionne en secret??????

    (Et puis d’abord, les jésuites, ils viennent de Franklin. Pas de Stanislas. Un peu précision quand même. LOL)

    • NiCl2 dit :

      Vous n’y êtes pas du tout en parlant de perquisition ! le/la coupable n’avait je pense pas la moindre idée de ce que pouvait être un jésuite. Pour cette personne, Jésuite était un peu comme extraterrestre ou animal exotique, un machin très mystérieux dont on a entendu parler mais on sait pas vraiment ce que c’est. Aussi, et pour éviter de faire honte à ladite personne, je ne la dénoncerai pas.

Comments are closed.