Un matériau anti-insectes

Je retranscris ici une info de la Société Chimique de France, qui pourra intéresser les biologistes que vous êtes. Bon, je ne vais pas prétendre que les histoires d’adhérence sont à la portée du premier venu, mais c’est quand même rigolo. A noter que vous pouvez bien sûr vous référer à l’article original, à condition de lire le Japonais…

Verbatim :

Une équipe composée de chercheurs de l’Institut National des Sciences des Matériaux (NIMS – Japon) et de la Société Max Planck pour le Développement des Sciences (Allemagne) a développé un matériau sur lequel les insectes éprouvent des difficultés à marcher.

De nombreux insectes tels que les mouches ou les chrysomèles possèdent des poils sur leurs pattes qui leur permettent d’adhérer aux parois lisses comme le verre et de marcher sans glisser, y compris la tête à l’envers. Partant du principe que les forces d’adhérence mises en jeu dépendent de la rugosité de la surface, les chercheurs ont développé une technique qui permet de fabriquer des matériaux en contrôlant la hauteur des irrégularités de leur surface de quelques nanomètres à 300 nanomètres. Ils ont ensuite observé la marche de chrysomèles sur plusieurs matériaux différents.

Ils ont ainsi constaté que, sur un certain matériau dont les irrégularités de surface sont de l’ordre de 100 nm, 60% des insectes se sont nettoyé les pattes dès la première minute alors qu’aucun d’entre eux ne se les est frottées pendant ce même laps de temps lorsqu’ils ont marché sur des matériaux plus lisses. Une étude plus poussée a permis de démontrer que les insectes perdent 97% de leur adhérence sur ce matériau.

Cette étude permet d’expliquer comment les insectes qui ont l’habitude de se frotter régulièrement les pattes pour les nettoyer, détectent la présence de saleté. En effet, en marchant sur ce matériau spécial, les chrysomèles se sont mises à nettoyer leurs pattes alors qu’elles étaient propres. Le réflexe de nettoyage ne serait donc pas guidé par la présence de saleté mais par la perte d’adhérence. D’autre part, cette étude ouvre la voie vers la fabrication de nouveaux matériaux qui garderaient éloignés les insectes des endroits où ils ne sont pas les bienvenus.

Sources

Communiqué du NIMS – 09/11/2010 (japonais)

www.nims.go.jp/news/press/2010/11/p201011090.html

ADIT, BE Japon (N°556, 19 novembre 2011)