Le devoir en temps limité de chimie n°5 a été relativement bien réussi, avec une moyenne de classe de 11,7/20. La moyenne est atteinte par 33 copies, et 3 copies ont entre 9 et 10.
La première partie du problème, très classique, a montré que les réactions et les mécanismes sont connus et maitrisés par la plupart d’entre vous, ce qui est déjà très bien. La discussion sur la régiosélectivité dans l’addition électrophile sur un alcène est correctement faite, même s’il serait souhaitable que le vocabulaire soit plus précis. Il n’y a pas d’effet inducteur ni d’induction en chimie, mais un effet inductif, dont il serait d’ailleurs bon de préciser s’il est donneur ou attracteur (du point de vue du carbocation à stabiliser). La discussion sur la stéréosélectivité est également correcte pour ce qui est de l’addition de HX sur un alcène.
On peut déplorer que le nombre de stéréoisomères du composé D ait été si maltraité. La présence d’un carbone asymétrique pouvant se trouver sous deux formes a été identifiée, mais le fait que la double liaison puisse être Z ou E n’a pas eu beaucoup d’écho dans les copies, même dans celle qui ont, à un moment ou à un autre signalé que la double liaison est E dans D !
Enfin, il faut absolument vous mettre dans la tête qu’un problème fait un tout, et que s’il se termine par une question originale, il y a fort à parier que les questions précédentes sont là pour vous mettre la puce à l’oreille. C’était bien le cas de la question 7 de ce problème.
La seconde partie a mal commencé. La plupart de ceux qui ont voulu définir la conjugaison l’ont fait par une de ses conséquences (en l’occurence la stabilisation qui en résulte). Par ailleurs, les données permettaient d’évaluer l’énergie de résonance, et je doute avoir lu ce terme dans plus d’une copie.
Les réactions sur le composé A n’ont pas posé de problème, ce qui est à la fois normal et réconfortant, puisqu’il s’agissait de réactions très classiques. On peut déplorer cependant que dans les discussions stéréochimiques, le carbone asymétrique présent dans le composé de départ A et qui reste inchangé dans toutes les réactions ait rarement été pris en compte. Il faisaient que la dibromation par exemple menait non pas à un couple d’énantiomères, mais à deux diastéréoisomères.
Les réactions sur le diène conjugué ont été moins réussies. Pour des raisons qui me sont mystérieuses, vous vous obstinez à vouloir délocaliser tous les doublets en même temps pour écrire des formes résonantes, ce qui vous complique la vie (et vous n’en avez pas besoin). Délocalisez d’abord le premier doublet pour obtenir une première forme résonante, puis le deuxième doublet à partir de cette première forme résonante, etc. On ne doit déplacer plusieurs doublets en même temps que s’il n’est pas possible d’écrire une forme mésomère acceptable en n’en déplaçant qu’un seul. D’une façon générale, lorsqu’il apparait des produits inattendus, il vaut mieux essayer d’expliquer leur formation en considérant les formes résonantes de l’intermédaire réactionnel (le carbocation en l’occurence) qu’en considérant les formes résonantes du réactif.
Quelques remarques plus générales.
1) Lisez l’énoncé avant de répondre aux questions. Lorsque l’énoncé est « montrer qu’on obtient deux stéréoisomères », il est d’un effet déplorable d’entamer une discussion d’une page pour expliquer qu’on ne va obtenir qu’un seul stéréoisomères … De la même façon, lorsque la formule brute du composé obtenu est donné, et qu’elle ne fait pas apparaitre d’atome de brome, on ne peut pas espérer beaucoup de complaisance de l’examinateur si on lui explique qu’on va obtenir un composé bromé.
2) C’est un corrolaire du point précédent : ne ccommencez pas à répondre à la question avant de l’avoir lue en entier. Rien n’est plus exaspérant d’arriver à la question 4 et d’y lire la réponse à la question 5, puis subitement la réponse à la question 4 (parce que le rédacteur s’est aperçu qu’oups ! il avait pas lu la question), etc. Cela ENERVE le correcteur, et un correcteur énervé est un correcteur méchant.
3) Eviter d’en dire trop. A force de vouloir expliquer en long et en large les subtilités de la règle de Markovnikov, on finit toujours par s’empêtrer et dire des bêtises. Il faut dire l’indispensable, mais pas plus.