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Corrigé du devoir en temps limité n°1 de chimie

Le devoir de chimie est mitigé. La moyenne de la classe est de 10,1/20. La moyenne est atteinte par 22 copies, et 6 copies ont entre 9 et 10.

Ce devoir commençait de façon très classique, avec des questions de cours (questions 19 à 22). On peut déplorer deux choses.
– Le cours n’est pas connu de la majorité d’entre vous. J’ai pu compter sur les doigts d’une main ceux qui savent repérer un ampholyte et qui savent en calculer le pH. C’est quand même consternant, surtout que la première question demandait de tracer le diagramme de prédominance ! Le cas de HSO3- est absolument analogue au cas de HCO3- vu en cours. Sans vouloir vous prendre pour des ânes, il y a 3 questions de calcul de pH, et, curieusement, il y a 3 cas de calcul de pH dans le cours … cela aurait pu vous mettre la puce à l’oreille.
– La vérification des hypothèses ne se résume pas à une formule magique, genre : « l’hypothèse est vérifiée ». Surtout quand elle ne l’est pas !! Ca fait mauvais genre de dire qu’on a vérifié que quelque chose est vrai, alors qu’il ne l’est manifestement pas. Dans la question 20, la concentration initiale d’acide est 0,1 mol/L et la concentration d’acide consommé à l’équilibre est 0,035 mol/L (en faisant l’hypothèse que la réaction est très limitée). Admettre que l’hypothèse est juste au vu du résultat, c’est considérer que 35 est négligeable devant 100. Je sais bien qu’on s’autorise des licences mathématiques en chimie, mais il y a des limites. On a expliqué en cours que la précision fort moyenne des pH-mètres autorise à considérer que 10 est négligeable devant 100.

Le dosage du H2SO3 est celui d’un diacide. Il est absolument identique au dosage de H3PO4 qui se trouve dans la feuille d’exercices.
– A la question 24, le blabla est sanctionné. Préciser la réaction qui se déroule, cela ne consiste pas à dire : « l’acide sulfureux réagit sur la soude dans la première partie du dosage ». Il faut écrire l’équation bilan de la réaction (comment peut-on faire de la chimie sans écrire l’équation-bilan des réactions ??) et préciser numériquement dans quelle partie du dosage elle a lieu (entre v=0 et VE1 = 10 mL).
– Expliquer comment évaluer les pKa ne consiste pas non plus à parler vaguement de la demi-équivalence. Surtout en écrivant que c’est VE/2. Ca marche pour la première demi-équivalence, mais pour la seconde, c’est moins clair.

Le dosage par l’ammoniac a donné lieu à des fantaisies inattendues. Pourquoi diable aller chercher midi à 14h, alors que c’était strictement la même chose sauf que HO- était remplacé par NH3.

Le dernier dosage était plus compliqué. Je regrette que ceux qui ont bien compris que H2SO4 se dissociait intégralement en H3O+ et HSO4- n’aient pas fait réagir H3O+ sur la soude, ce qui correspond à la réaction prépondérante.

Déroulement des colles

Pour ceux qui bavardaient pendant que je donnais les explications, je reprends les points principaux.

La colle se déroule par groupe de 3, tous les 3 au tableau avec un exercice à résoudre ou une question de cours, ou toute autre chose que l’examinateur vous demande.
Pendant une courte phase de préparation, vous réfléchissez à la question posée, et vous écrivez les points clé du raisonnement au tableau, ainsi que les calculs (pas forcément toutes les lignes) et les résultats. Dans une deuxième phase, l’examinateur vous demande d’expliquer oralement ce que vous avez fait. Vous devez donc parler, en vous aidant de votre tableau.

Le but de la colle est double : 1) s’entrainer à l’oral (ne pas avoir peur de se lancer, de proposer des réponses, de dialoguer avec l’examinateur, de suggérer des explications, de défendre votre opinion, etc) et 2) de faire le bilan de vos connaissances et de vos capacités à résoudre un exercice.

Je n’envisage pas les colles comme une sanction, mais comme une aide. La colle doit vous aider à progresser dans votre façon d’apprendre le cours, dans votre façon de réagir face à un problème nouveau, et éventuellement, de profiter d’être en petit groupe pour éclaircir un point obscur avec le colleur. Il ne s’agit évidemment pas de venir sans avoir travaillé et de demander au colleur de réexpliquer le cours. En revanche, à l’occasion de l’exercice proposé, on peut demander au colleur de préciser quelques points : pourquoi peut-on faire telle approximation ? est-ce que telle loi est toujours valable ? est-ce qu’il y a une méthode plus simple pour tel calcul ?

Relativisez les notes de colles. Elles sont importantes en ce sens qu’elles permettent de faire le point. Avoir moins de la moyenne doit vous alerter ; avoir 12 ou 13, c’est tout juste bien sans plus ; avoir 16, c’est rassurant. Cependant, l’année ne se joue pas sur les notes de colle et encore moins sur une seule. En tout état de cause, n’hésitez pas à venir me parler si vous êtes en souci.

Rentrée

Bonjour à toutes et tous.

J’espère que vous avez passé d’excellentes vacances et que vous êtes remonté-e-s à bloc.

La rentrée a lieu le vendredi 03, c’est-à-dire demain, à 11 h. Il y aura normalement un appel fait par le proviseur, puis nous vous accueillerons dans votre salle, la n°205, pour remplir divers papiers et vous donner quelques informations.
La journée se poursuivra à 14 h par un cours de maths, et la semaine se terminera en beauté samedi 04, par deux heures de maths (de 8 à 10) et deux heures de chimie (de 10 à 12), en salle 205. Pensez donc à apporter dès demain votre cahier / classeur de mathématiques, ainsi que votre stylo.
Comme vous le constaterez rapidement, au lycée Fénelon, quand on dit de 8 à 10, ça veut en réalité dire de 8h15 à 10h10.

D’autre part, les TP commenceront dès lundi, autrement dit dans 4 jours. Il vous reste donc environ 96 h pour acquérir une blouse en coton, de préférence qui ferme correctement, et à votre taille. Il serait encore mieux de penser l’apporter lundi … Pour celles et ceux qui portent des lentilles, il est recommandé de chausser plutôt ses lunettes (si on en a), le jour du TP.

Je vous souhaite une très bonne rentrée, et une très bonne année.

Pour bien préparer sa rentrée en physique-chimie

La meilleure chose à faire est de se reposer. L’année va être très longue et très fatigante, voire stressante. Il faut donc arriver aussi dispos que possible, et surtout ne pas commencer à se stresser pendant le mois d’août en relisant tous ses cours depuis la 6è.

Pré-requis mathématiques.

En physique et en chimie, comme dans les autres matières, le cours repartira quasiment de zéro. Evidemment, il y a des choses que vous connaissez déjà, mais elles seront reprises, rapidement mais à fond. Les seuls pré-requis vraiment indispensables sont les techniques de calcul. Pour être à l’aise en physique, il faut être capable de faire des calculs simples sans se tromper :
– savoir la trigonométrie : ne pas confondre sinus et cosinus, connaitre les valeurs remarquables de ces fonctions ;
– savoir manipuler les fractions : division de fraction, réduction au même dénominateur ;
– savoir manipuler les logarithmes népériens et les exponentielles : ln(ab) = ln a + ln b, exp(a+b) = (exp a) (exp b) ;
– ne pas confondre logarithme népérien et logarithme décimal (utilisé en chimie) ni leurs fonctions réciproques (exponentielle et puissance de 10) ;
– savoir faire la dérivée de fonctions usuelles sans se tromper ;
– savoir intégrer les fonctions usuelles sans se tromper ;
– savoir résoudre une équation différentielle du premier ordre à coefficients constants : f ‘+af =b, avec détermination de la constante d’intégration.
Pour ce qui concerne la chimie, sachez comment écrire un tableau d’avancement.

Matériel indispensable.

Il faudra très rapidement après la rentrée disposer d’une calculatrice permettant de faire tous les calculs usuels. En outre, il faudra apprendre à faire une régression linéaire avec sa calculatrice. La régression linéaire est un programme qui est implanté dans toutes les calculatrices, et qui permet de déterminer la meilleure droite qui passe par un ensemble de points. Chaque calculatrice ayant son propre mode opératoire pour réaliser cette opération, vous devez potasser le manuel de votre calculatrice. Je dispose du mode opératoire pour une TI89 titanium et pour une TI82 stats, aimablement rédigés par vos prédécesseurs.

Plus prosaïquement, vous devez disposer d’une blouse en coton pour les TP de chimie. Je présume que cette blouse vous servira aussi pour la biologie.

Livres et manuels.

Aucun manuel de physique-chimie n’est nécessaire pour le cours. Vous aurez à votre disposition (c’est-à-dire téléchargeable) le cours complet de physique-chimie, ainsi que des feuilles d’exercices intégralement corrigés. Si déjà vous assimilez tout ce contenu, ce sera très bien. Il est donc inutile de vous précipiter pour acheter des manuels à destination des BCPST.

La seule chose vraiment indispensable est d’avoir acheté et lu les oeuvres qui sont au programme de lettre. La liste est ici.

Programme du début de l’année.

Sauf modifications de ma part, l’année commencera par :
– les réactions acido-basiques et la stéréochimie pour ce qui est de la chimie,
– le début de la thermodynamique afin de préparer le voyage en Auvergne pour ce qui est de la physique.
Dans les deux cas, il s’agit de parties peu calculatoires.

Je vous souhaite à toutes et tous d’excellentes vacances.

Remerciements divers

Je souhaite remercier d’une part les quelques courageux et courageuses qui sont venus ce matin accueillir les petits nouveaux. C’était très sympathique.

D’une façon plus générale, un grand merci pour cette année. Elle fut pour moi tout à fait excellente à tous points de vue. Merci aussi pour le film et le petit joujou qui fait : « tilt ! ».

Je vous souhaite à toutes et à tous d’excellentes vacances, sans trop penser à la rentrée (un peu quand même), et une bonne continuation scolaire et personnelle.

J’en profite pour signaler que j’ai découvert une page facebouque qui me concerne (suite à la dénonciation d’une ancienne élève qui se plaignait de ne pas pouvoir devenir mon amie). J’espère que vous n’allez pas tout arrêter sous prétexte que vous me quittez.

Corrigé du devoir en temps limité n°9

La moyenne du devoir, physique et chimie confondues, est de 9,1/20. 14 copies ont plus de la moyenne et 5 copies ont entre 9 et 10.

L’exercice 1 n’était pas difficile, mais il nécessitait de la méthode. La maitrise des angles n’est pas complète, avec des confusions entre sinus et cosinus, ainsi que des problèmes de projection. L’intégration de la vitesse pour obtenir la position n’est pas parfaitement maitrisée. Enfin, la trigonométrie doit être mise à contribution : sin(pi/2-x)=cos(x) ou sin(a-b)=sin(a)cos(b)-sin(b)cos(a). Peu de bon résultats sur l’ensemble des copies.
Cet exercice était inspiré d’une planche d’oral, et était donc faisable en environ 15 minutes…

L’exercice 2 a montré quelques lacunes dans les expressions de la vitesse et de l’accélération en coordonnées polaires. Cependant une majorité d’entre vous les connait. On peut s’étonner que certains ne sachent pas ce qu’est l’allongement d’un ressort (L = x L0 au lieu de L=x+L0).
Concernant l’application du principe fondamental de la dynamique, il suffisait d’être rigoureux. C’était plus simple en projetant sur les 3 axes. Beaucoup ont oublié la réaction de la tige (sur l’axe z, on obtenait alors g=0 ce qui fait quand même un peu désordre), et tous ceux qui y ont pensé ont prétendu qu’elle était uniquement suivant la verticale, ce qui est faux. La réaction est normale à ur, elle a donc a priori une composante suivant utheta et une composante suivant uz (dont aucune ne s’avère nulle).
Personne ne demandait de résoudre l’équation différentielle, et je me demande bien pourquoi certains s’y sont risqué !

Deux points plus délicats.
1) Certains ont invoqué la force centrifuge. Celle-ci n’est pas une vraie force, et apparait lorqu’il y a un phénomène de rotation étudié dans une base fixe. Dans une base mobile, le phénomène de rotation est pris en compte dans la formule de l’accélération, et il n’y a pas de force centrifuge à considérer (la force centrifuge est en fait le terme mLomega^2 dans la composante de l’accélération selon ur).
2) La condition d’équilibre n’est pas somme des forces égale à 0 ici, car le mobile n’est jamais au repos (puisque la tige tourne à vitesse constante). On parlait d’équilibre dans la base locale, c’est-à-dire qu’on voulait que OM soit constant dans la base locale, autrement dit que l’allongement x soit constant. Il suffisait alors de prendre d2x/dt2=0 dans l’équation différentielle.

Concernant la chimie organique, c’est la Bérézina. L’aldolisation n’est pas connue, et je ne parle pas de la crotonisation. J’ai appris avec stupéfaction que passer d’un alcool à une cétone se fait par une réaction acido-basique (il suffit de mettre HO- ou même H-). N’importe quoi.

Sortie botanique du mardi 29 juin

La sortie botanique du mardi 29 juin est organisée par l’éminent professeur A. (applaudissements), que nous remercions ici pour sa disponibilité (applaudissements).

Le rendez-vous est fixé à 9 h 30 à la gare RER de Saint-Rémy-les-Chevreuses à l’extrémité sud de la ligne B.
Il y a une esplanade devant la gare où on peut attendre au soleil. Pour les explorateurs, il y a une boulangerie pas loin mais bien cachée, qui fait du très bon pain.

Pour celles ou ceux qui n’ont jamais pris le RER, ou ceux et celles qui ont un problème d’orientation, je précise ou rappelle certaines choses.

1) Il faut un billet spécial pour prendre le RER à l’extérieur de Paris. Saint-Rémy-les-Chevreuses se trouve en zone tarifaire 5. Il est donc indispensable d’acheter un billet (de préférence à l’avance, par exemple la veille) de Paris à Saint-Rémy. On peut même directement en acheter 2, comme ça on ne sera pas 30 à faire la queue devant l’unique guichet de Saint-Rémy le soir à 17 h…
Votre billet doit être précieusement conservé car il vous est indispensable pour pouvoir sortir du RER à l’arrivée.

2) Le RER, c’est comme le métro, il y en a dans les deux sens. Veillez donc à choisir le bon quai, à savoir celui correspondant à « Robinson – Saint-Rémy-les-Chevreuses », et non pas à « Mitry-Clayes – Aéroport-Charles-de-Gaulle » (sauf pour aller herboriser à l’étranger, mais sans nous). Attention, les RER roulent à gauche, comme les trains et contrairement aux métros.

3) Tous les RER ne vont pas au même endroit. Il y en a qui ne vont pas jusqu’au terminus, et d’ailleurs il y a 2 terminus différents sur la ligne B vers le sud. Vous devez prendre un RER dont le nom commence par la lettre P. Il y a des écrans (grosses télés) qui indiquent les noms des trains et leur destination, ainsi que des panneaux avec toutes les gares, celles désservies étant signalées par une petite lumière.
Si vous partez de Saint-Michel, les trains adéquats sont les suivants :
– train nommé PQUR partant à 8:01 et arrivant à 8:45
– train nommé PLAN partant à 8:13 et arrivant à 9:03
– train nommé PLAN partant à 8: 28 et arrivant à 9:13
– train nommé PLAN partant à 8:43 et arrivant à 9:28
– train nommé PLAN partant à 8:58 et arrivant en retard
– tramway nommé DESIR et arrivant chez Marlon Brando.

4) Je vous invite à y aller de préférence en groupe, et d’avoir les numéros de téléphone les uns des autres, de sorte que nous puissions être informés en cas de retard ou autre.

La fin de la promenade (pour moi) et du travail (pour vous) est prévue entre 16 et 17 h, en fonction d’impondérables (nombre de plantes rencontrées, retard éventuel au départ, météo, etc). Le trajet prend 45 minutes, prévoyez donc un retour pour 17 h 30 ou 17 h 45 au centre de Paris.

D’un point de vue purement pratique, quelques conseils.
– Chaussures fermées et tenant au pied, pas de sandales ni de tongs. Sans que ce soit un trek, on va pas mal marcher et pas seulement sur des chemins.
– Pantalons conseillés sauf pour les hippopotames qui ne craignent pas les ronces et les orties. Pas de robes affriolantes (je n’ai rien contre les robes affriolantes, mais là, ce n’est pas indiqué).
– Chapeau et crême solaire OU K-way et chaussettes de rechange. Regardez la météo la veille.
– Prévoir de l’eau en quantité suffisante.
– Prévoir un pique-nique. Ca serait encore mieux (nettement plus sympa) si vous organisiez un pique nique commun plutôt que chacun apporte sa gamelle. Prévenez-nous de vos intentions, qu’on sache à l’avance si on peut se contenter de jouer les pique-assiettes ou s’il faut qu’on se fasse nos sandwiches.
– Prévoir des en-cas pour la récré de 10h et pour le goûter.
– Ne pas oublier un bloc-note et un crayon, ainsi que le fascicule de botanique qui vous sera distribué préalablement.

Je crois que j’ai tout dit. L’honorable professeur A. est invité à rajouter ce qui manque en commentaires.

L’essai du mois de juin

Le livre que je vous propose ce mois-ci est un classique, que vous avez d’ailleurs peut-être déjà lu : La vie est belle de Stephen Jay Gould, édité au Seuil, et également disponible en collection points science. Dans toute la suite, les spécialistes qui lisent mon blog auront de l’indulgence pour l’ignare que je suis et sont invités à corriger mes inepties dans les espaces prévus à cet effet.

Gould est un auteur que j’aime bien à plus d’un titre. D’abord, c’est un scientifique de tout premier rang, qui a contribué à renouveler la vision de la théorie de l’évolution. D’autre part, c’est un scientifique qui fait l’effort de mettre à la portée du grand public les découvertes faites dans son domaine de recherche, et ceci avec beaucoup de réussite. Contrairement à d’autres livres de vulgarisation, ses ouvrages sont réellement à la portée de n’importe qui, et pourtant, Gould ne cède pas à la facilité de la simplification excessive. C’est un auteur qui considère que ses lecteurs sont a priori suffisamment intelligents pour comprendre des concepts compliqués, et qui d’autre part écrit suffisamment bien pour que le lecteur puisse effectivement comprendre lesdits concepts. En d’autres termes, Gould est de ces auteurs qui nous font nous sentir intelligents, et cela est naturellement très flatteur.

La vie est belle est centrée sur un endroit appelé le Schiste de Burgess, situé au Canada. Il s’agit d’une sorte de rêve de paléontologue et d’évolutionologue (ça, ça s’appelle un néologisme). Ce schiste a été formé au tout début du Cambrien, il y a 530 millions d’année, soit au cours de l’un des épisodes de plus grande prolifération d’espèces nouvelles. Il est l’occasion pour Gould de montrer comment la fonctionne la science à tous les niveaux, du plus bas : le travail parfois fastidieux de recherche (ici mettre au jours les fossiles, les trier, les classer, les reconnaitre), la nécessité d’une imagination débordante (essayez de reconstituer en 3 dimensions un animal inconnu dont vous n’avez que des traces écrabouillées en 2 dimensions !), l’interprétation des résultats au vu des connaissances passées (et ici il s’agissait pour le professeur Harry Whittington de confronter en 1971 ses résultats à des faits qui paraissaient solidement établis par Charles Walcott 60 ans plus tôt), et éventuellement l’émergence d’idées totalement nouvelles. En l’occurrence, le Schiste de Burgess a permis de découvrir des dizaines d’embranchements nouveaux, et a apporté de l’eau au moulin de ceux qui défendent une vision buissonnante de la théorie de l’évolution (ça part dans tous les sens) contre la vision linéaire de cette même théorie (ça avance toujours dans le même sens selon une ligne droite).

L’exposé de Gould est d’une limpidité totale, et son livre est presque construit comme une enquête policière. La partie que je préfère est celle où il expose le travail de reconstitution des animaux à partir des fossiles retrouvés, et comment c’est d’abord l’incrédulité qui a été de mise à la vue des ces êtres vivants qui ne ressemblent à rien de connu, et dont on se demande comment diable ils pouvaient fonctionner. Palpitant de bout en bout ! sans compter qu’à la fin, on voit un potentiel ancêtre. Qui eu crû qu’une telle chose, appelée Pikaia, pût donner un vertébré, disons – au hasard – un gentil petit animal au poil soyeux et aux longues oreilles. Qui a dit un âne?

Correction du devoir en temps limité de chimie n°8

Le devoir n’est pas très réussi, avec une moyenne de 9,6/20.  Il y a 20 copies qui ont plus de 10 et 3 copies entre 9 et 10.

L’exercice 1 a une moyenne de 10,3/20.

Je déplore principalement deux choses : d’une part, vous n’êtes pas efficaces dans votre façon d’aborder les problèmes, et d’autre part vous n’écoutez pas mes bons conseils.

Concernant la façon d’aborder les problèmes, j’ai l’impression que vous ne lisez que superficiellement les énoncés. Le titre parle de synthèse d’étheroxydes. Les questions 6 à 9 se réfèrent à quelques lignes dans lesquelles il est écrit qu’on travaille à 0°C. Penser à une élimination, c’est gonflé !
D’autre part, je souhaiterais que vous soyiez bien convaincus que le verbe « expliquer » en physique ou en chimie n’implique pas qu’il faille se lancer dans une page de longues phrases filandreuses. Expliquer une réaction, c’est tout simplement schématiser ce qui se passe : première étape, il se passe ça, deuxième étape, il se passe ceci, etc, éventuellement agrémenté de termes lumineux, du style « site nucléophile » (avec une petite flèche qui le montre) ou « site électrophile » etc. J’ai eu bien du mal à comprendre la réponse à la question 10 dans bon nombre de copies !

Concernant mes bons conseils, je vous avoue un certain découragement. J’ai bien précisé, et à de nombreuses reprises que la SEULE façon raisonnable de ne pas se tromper dans la stéréochimie d’une SN2 est de représenter dans le plan de la feuille les liaisons et les atomes impliqués dans la réaction. Une quantité infinitésimale d’entre vous a été capable de donner la configuration correcte de D, ce qui était pourtant très facile.
Dans le même ordre d’idée, j’ai bien précisé que les histoires de solvants, c’est du deuxième ordre pour trancher entre un mécanisme monomoléculaire ou bimoléculaire. Réussir à invoquer une SN1 lors de la synthèse de l’éther-couronne, alors que l’iodoalcane est primaire et sous prétexte que le solvant est polaire, c’est nul. Le paramètre n°1  à considérer est la classe de l’halogénoalcane (qui conditionne la plupart du temps la stabilité du carbocation et l’accessibilité du carbone réactif au nucléophile), le solvant, c’est seulement dans les cas litigieux (halogénoalcane secondaire) qu’on doit s’y intéresser. Certains ont eu le culot de proposer que F perde ses deux atomes d’iode d’un coup, pour aboutir à un double carbocation primaire !!
Toujours dans la même veine, j’ai vaguement l’impression que les devoirs en temps libres ne sont mêmes pas lus par la plupart d’entre vous. Dans le dernier, il y était question d’une molécule qui réagissait par ses deux extrémités, et dans la correction, il était indiqué que cela se faisait en 2 fois (d’abord un côté, puis l’autre côté). C’est général ; tout ne se passe pas en même temps, car tout ne peut pas se passer en même temps. Rappelez-vous le cours de cinétique : si une molécule réagit en même temps par ses deux extrémités, cela signifie qu’on aurait un acte élémentaire trimoléculaire, ce qui est très improbable.

Je termine avec le classique florilège :
– ne toujours pas savoir représenter un carbone de configuration S, même dans un cas aussi trivial que le 2-bromobutane !!
– ne pas savoir que si la cinétique est du deuxième ordre, c’est forcément une SN2 et pas une SN1,
– ne pas savoir déterminer la configuration électronique d’un atome,
– ne pas savoir que le cation Tl+ a un électron de moins (et non de plus) que l’atome neutre Tl,
– ne pas savoir qu’une espèce qui arrache un H+ est une base (et non un nucléophile et encore pire un acide !!).

L’exercice 2 est moins bon (8,3/20).  Il était plus original, avec des réactions qu’on n’a pas vues en cours, mais de mécanismes proches de réactions connues. Je suis consterné par certaines choses :
– le mécanisme de la dihalogénation d’un alcène est inconnu de certains,
– dans la plupart des mécanismes, il manque des flèches et des charges,
– j’ai vu un nombre affreusement élevé de carbocation primaire qu’aucune conjugaison ne venait stabiliser, ce qui est INADMISSIBLE après un trimestre de chimie organique,
– j’ai vu trop souvent des ions hydroxyde intervenir dans des mécanismes catalysés par un acide (en milieu acide, il ne peut pas y avoir d’hydroxyde autre qu’à l’état de traces),
– combien de fois devrais-je répéter que l’autoprotolyse de l’eau ne fournit que des quantités négligeables d’hydroxyde (ou d’oxonium évidemment).