… pas loin, pas cher, et pas encore trop bobo (mais ça se gâte, il faut se dépêcher avant que ça ne ressemble à l’île de Ré) : l’île de Groix, au sud de la Bretagne.
On peut laisser de côté le folklore bretonant-gnian-gnian, les pouètes bretonants morts à la guerre, ainsi que les grotesques panneaux bilingues. Je parlerai une autre fois des vicissitudes de la bretonomania, et je précise d’ores et déjà que je modèrerai de façon peu modérée les éventuels commentaires furibards de bretonnants maniaques. Je précise au passage que je me prévaut de 8 arrières-grands parents bretons (au contraire de nombre de bretonolâtres), et que ce n’est pas pour ça que je me sens obligé de sombrer dans le ridicule breton.
De Groix, en revanche, on peut admirer les magnifiques paysages, son ensoleillement digne des Caraïbes (on va pas me croire, et pourtant c’est vrai), ses criques paradisiaques (on va encore pas me croire et c’est encore vrai), sa mer chaude (on va toujours pas me croire, et là on n’aura pas forcément tort), ses milliers de lapins de garenne, et la remarquable réserve naturelle François le Bail, qui se divise en deux parties.
La réserve ornithologique est très riche : fulmars boréal, cormorans huppés, tadornes de belon, goélands argentés, bruns et marins, mouettes tridactyles (qui n’ont malheureusement pas montré le bout de leur bec), sternes caugek, huitriers pies, courlis corlieu, pipits maritimes, vanneaux huppés, grands gravelots, hirondelles de rivage, rustiques et de fenêtre, tariers, traquets motteux, alouettes lulu, fauvettes à tête noire et grisettes, faucons crécerelles et pélerins, grands corbeaux, linottes mélodieuses, sans compter une inhabituelle concentration de grives musiciennes très en voix, et les inévitables troglodytes mignons, accenteurs mouchets, moineaux domestiques, verdiers d’europe, chardonnerets élégants, pinsons des arbres, corneilles noires, étourneaux sansonnets et merles noirs (j’en oublie sûrement). On laissera de côté les innombrables faisans de colchides, introduits par les chasseurs et pour les chasseurs, leur cri stupide (je parle des faisans) et leur allure grotesque (je parle toujours des faisans, la chasse étant fermée, je n’ai pas vu de chasseurs), ainsi que les perdrix rouge dont le destin est également de passer à la casserole.
La réserve minéralogique est, même pour un ignare dans mon genre, sensationnelle. Je me contenterai des aspects purement esthétiques, et je vous renvoie aux aspects techniques ici.