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Régression linéaire avec une TI83+

Aimablement envoyé par un de vos condisciple (un alliage curieux de magnésium et de germanium), le mode d’emploi de la régression linéaire sur une TI83+.

-Allumer la calculatrice. (C’est toujours mieux pour la manipuler)
-Appuyer sur le bouton stats en dessous de suppr.
-Appuyer sur le bouton 1, ou simplement entrer, pour éditer un tableau. Un tableau avec des colonnes numérotées L1, L2 … Logique pour des colonnes.
-Entrer les valeurs d’une variable dans une colonne. (Les abscisses doivent être entrées en L1 et les ordonnées en L2)
-Appuyer de nouveau sur la touche stats, la fonction LinReg (ax+b) se trouve dans le deuxième menu, il fait pour cela faire la flèche droite, puis sélectionner LinReg (4). Faire entrer pour effectuer le calcul.

Note: La calculatrice affiche :
y=ax+b
a=
b=

Si vous voulez afficher le coefficient de corrélation, il faut aller dans catalog puis sélectionner DiagnosticOn. Faire entrer pour l’activer (Done est affiché lorsque la fonction est activée). Les boutons de ma calculatrice sont en français mais le programme est en anglais.

Essai : L1=(0;1;2) L2=(0;2;3,8).
LinReg
y
= ax+b
a
= 1,9
b
= 0,33333333
r
2 = 0,99907
r
= 0,99953

C’est pour cette raison que je pense que les abscisses sont en L1 et les ordonnées en L2.

Calculatrice et régression linéaire

Je voudrais bien insister sur un point, concernant le déroulement des colles : il est impératif de venir en colle avec sa propre calculatrice. Le programme de colle de la rentrée indique explicitement qu’on doit savoir faire une régression linéaire, et les colleurs ont eu comme instructions de poser systématiquement un exercice qui la nécessite. La consigne suivante est claire : pas de calculatrice, pas de point à l’exercice.

D’une façon générale, on doit venir en physique-chimie (cours, TD, TP ou colle) avec sa calculatrice. Je sais bien que vous êtes tous excellents en calcul mental, mais bon, des fois, il faut extraire des ln, des exp, des sin et des cos, et vous ne manipulez pas assez vite la règle à calcul ni le boulier.

Concernant la régression linéaire, je rappelle qu’il s’agit d’une méthode numérique permettant de déterminer l’équation de la meilleure droite passant par un ensemble de points. J’ai expliqué son principe dans la fiche n°5 disponible dans la rubrique outils mathématiques sur le site des cours de physique. Les modes d’emploi pour des TI ou des casio sont disponibles quelque part sur ce blog (et constituent soit dit en passant parmi les articles les plus consultés !).

On peut maintenant se poser la question : quand faire une régression linéaire et quand ne pas en faire ?

On fait une régression linéaire si :
– on a une calculatrice,
– on a un tableau comportant pleins de valeurs,
– on postule et on veut vérifier que ces valeurs sont distribuées selon une loi affine.

On ne fait pas une régression linéaires si :
– on n’a pas de calculatrice (si la calculatrice est interdite à l’épreuve, c’est qu’on peut répondre à la question sans faire de régression et donc on ne reste pas comme un âne à se lamenter, mais on cherche comment faire),
– on n’a que 2 points (par deux points, il passe toujours une droite, même s’il ne s’agit pas d’une loi affine, à méditer),
– on n’a besoin que d’un ordre de grandeur et pas de valeurs précises.

Quel est l’avantage d’une régression linéaire par rapport à faire des moyennes à partir des valeurs du tableau. Eh bien la régression linéaire fait trois choses pour le prix d’une : 1) elle montre si oui ou non il y a une loi affine dans l’histoire, 2) elle déterminer le meilleur coefficient directeur correspondant, et 3) elle détermine l’ordonnée à l’origine.

Quel est l’avantage d’une régression linéaire par rapport à juste prendre deux points au hasard pour calculer la pente ? A l’écrit des concours, les valeurs sont la plupart du temps arrangées (elles sont merveilleusement bien alignées) et effectivement prendre deux points au hasard marche tout aussi bien (ce qui ne veut pas dire que c’est ça qu’il faut faire). Dans la réalité, et en particulier en TP, les valeurs sont souvent nettement moins parfaites, et en prenant 2 points au hasard, vous ne pouvez écarter l’hypothèse que l’un des deux soit très faux du fait d’une erreur expérimentale. Faire la régression linéaire permet de lisser les erreurs expérimentales en travaillant simultanément sur toutes les valeurs.

Régression linéaire ou graphique ? Les deux et systématiquement les deux en TP. La représentation graphique permet de détecter instantanément les points aberrants (à condition de savoir reporter des points sur un graphique bien entendu) et donc de pouvoir les écarter de l’exploitation des données par une régression linéaire. Ces deux approches sont complémentaires.

Le roman du mois de février

Comme c’était relativement prévisible, le roman du mois de février est évidemment de Dan Simmons, que je remercie vivement pour m’avoir inspiré la moitié du dernier devoir de physique.

Dan Simmons a commencé sa carrière comme professeur de lettres, et ça se voit quand on le lit. Pasticher les Contes de Canterbury de Chaucer dans un livre de SF, ce n’est pas banal, et ça l’est encore moins quand l’ombre du poète John Keats plane sur l’autre moitié du livre. Les histoires imbriquées, les références multiples, les allusions religieuses, tout cela fait la complexité et donc l’intérêt de l’oeuvre de Simmons, en plus de son imagination débordante évidemment, et de sa capacité à l’exploiter sans que ça paraisse trop tiré par les cheveux.

Le livre en question est en fait en deux parties, elles-mêmes divisées en deux parties, toutes les deux éditées chez Robert Laffont.

La première partie constitue le cycle d’Hyperion, avec Hyperion et La Chute d’Hyperion. Dans un futur lointain, un empire galactique (humain) s’est constitué grâce à la capacité à se déplacer d’un point à un autre à l’aide de portes spéciales (les distrans), contrôlé par le mystérieux Technocentre. Outre d’obscurs ennemis, les Extros, qui vivent dans l’espace, une créature inquiétante venue du futur, le Gritche, s’agite aux alentours d’incompréhensibles constructions répondant au nom de Tombeaux du Temps et agité par des tempêtes entropiques (si, si !). Neuf personnes s’y rendent, racontant chacun leur histoire : un militaire qui a combattu les Extros, un écrivain, un prêtre jésuite qui, au cours de ses voyages, s’est fait greffé une mystérieuse croix sur la poitrine (le cruciforme), etc. Pourquoi et comment, je vous le dirai pas, et toc !

La seconde partie constitue le cycle d’Endymion, avec Endymion et L’Eveil d’Endymion. Des centaines d’années plus tard, l’Eglise catholique contrôle l’empire galactique, grâce aux fameux cruciformes qui confèrent en fait l’immortalité. D’où viennent ces cruciformes, on ne sait pas trop, et on ne cherche pas trop à le savoir, même si le lecteur averti se doute bien qu’il y a une entourloupe là-dessous (mais ne comptez pas sur moi pour vous la révéler, nananèreuh !). Enée, la fille d’un des pélerins (ceux du cycle d’Hyperion) sort des Tombeaux du temps et part dans un périlleux périple à travers la galaxie accompagné de notre fameux Raul Endymion (celui-là même qui se fera manger par une seiche géante de notre connaissance aux fins fonds d’une planète jupitérienne). Je n’en dis pas plus sauf que : oui, à la fin, ils se connaissent (au sens biblique du terme, évidemment).

Je précise que ce livre n’est nullement anti-catholique ni même antireligieux, malgré les apparences que peut en donner mon petit résumé. Il est anti-fanatique, en revanche.

Je précise aussi que les Contes de Canterbury (également disponible chez Robert Laffont) constituent un ouvrage, d’ailleurs fragmentaire, datant du 14è siècle, et, n’en déplaise aux puristes (quand on enseigne à Fénelon, mieux vaut prendre ses précautions !), très décevant. On entend toujours parler de ces contes comme s’il s’agissait du summum de la littérature coquine, et bon, franchement … même Dan Simmons est plus coquin, c’est dire ! Je ne doute pas une seconde que ce soit une œuvre majeure de la littérature du Moyen-Age tardif, mais pour le grand public, c’est assez hermétique.

J’ai mis les liens vers les livres en grand format de la collection Ailleurs et Demain éditée par Robert Laffont, parce que c’est une collection que j’aime beaucoup. Cependant, ils sont tous disponibles en format poche chez Pocket.

L’essai du mois de février

Au menu de ce mois de février, un diptique (à ne pas confondre avec un dytique) de l’anthropologue Nigel Barley.

Déjà, je rappelle aux ceusses qui n’ont pas de dictionnaire qu’un anthropologue est une personne qui étudie les sociétés humaines. Un temps fut, le principal travail de l’anthropologue était de trouver toutes les preuves possibles et imaginables visant à démontrer que les noirs/marrons/gris/rouges/jaunes et autres bleus étaient nettement inférieurs à l’Homme Blanc  (ne pas oublier les majuscules) et tous plus ou moins simiesques. Après, on pouvait faire de subtiles hiérarchies mêlant hommes et femmes, mais là les choses se compliquaient : la femme blanche était clairement inférieure à l’homme blanc, on était bien d’accord, mais à l’homme noir, hein ? Ah ! que de problèmes à résoudre pour l’anthropologue Blanc ! Quand je tombe sur des vieux textes sur ce thème, je ne peux pas m’empêcher de penser à ce bon mot d’André Gide, inspiré par son voyage au Congo : « Moins le Blanc est intelligent, plus le Noir lui parait bête. »

Les temps ont heureusement changé, et on peut dire que l’anthopologie est devenue une discipline digne de ce nom et relativement fascinante, principalement parce qu’elle oblige à remettre en cause beaucoup de ses préjugés. Aussi bête que cela puisse paraitre, les couleurs, par exemple, ne sont pas universelles : elles ne sont pas perçues de la même façon dans tous les groupes humains (ainsi que l’étude des mots les désignant le montre). Je ne sais plus trop où j’avais lu ça, peut-être bien dans un numéro spécial de Pour la Science sur la couleur.

Bref, arrivons-en au fait. Nigel Barley est un anthropologue britannique, à qui l’idée est venue d’aller étudier les Dowayos, groupe humain vivant au Nord du Cameroun. Comme un anthropologue est un anthropologue, il commence par faire l’anthropologie de sa demande de crédit auprès de son employeur, ce qui est déjà cocasse. Il relate ensuite ses aventures chez les Dowayos, avec un humour tout britannique. Bien loin d’être des sauvages un peu niaiseux, les Dowayos s’avèrent de redoutables négociateurs, de fins psychologues et des débrouillards de première. Le pauvre anthropologue en ressort totalement éreinté, roulé dans la farine, exploité sans vergogne par ses hôtes qui s’amusent beaucoup à ses dépens.

Les deux ouvrages sont disponibles aux éditions Payot (en format poche) : Un anthropologue en déroute et Le Retour de l’anthropologue.

PS : n’allez surtout pas croire que le travail d’un anthropologue consiste juste à aller passer des vacances en Afrique pour ensuite écrire des livres rigolos. Ca n’est que le côté grand public de l’affaire, bien entendu.

Correction du devoir en temps limité de chimie n°5

Le devoir de chimie n’est pas si réussi que le devoir de physique, puisque la moyenne de la classe est de 10,2/20. Les copies ayant plus de 10 sont au nombre de 17 et 2 ont entre 9 et 10.

D’une façon générale, vous avez 5 problèmes, qui sont relativement habituels pour des débutants en chimie organique, mais qu’il faudra s’attacher à corriger aussi vite que possible.

– Vous devez distinguer la nature de la réaction (addition, substitution nucléophile, élimination, oxydation, réaction acido-basique) du mécanisme de la réaction (SN1 ou SN2, E1 ou E2 etc). Cela permet de résoudre les problèmes les uns après les autres : d’abord quelle est la réaction qui se produit ? ensuite selon quel mécanisme se produit-elle ? C’est souvent une bonne manière de procéder parce que ça permet de ne pas mélanger tous les arguments, ce qui conduit ensuite le correcteur à devoir se débrouiller pour y retrouver les siens.

– Vous n’êtes pas à l’aise avec la question : « quelle est la réactivité de l’espèce machin ». Votre réponse est souvent : c’est une espèce très réactive, ou peu réactive, ce qui n’a aucun sens en soi car cela peut dépendre (parfois considérablement) des conditions. Déterminer la réactivité d’une espèce, c’est savoir en tant que quoi elle réagit : en tant que base, acide, nucléophile, électrophile, oxydant, réducteur, solvant, etc. Identifier la réactivité d’une espèce, c’est déjà avoir fait un grand pas vers la compréhension de ce qui se passe.

– L’écriture d’un mécanisme obéit à des règles précises : on doit y faire figurer les « mouvements électroniques », c’est-à-dire préciser quels électrons initialement à tel endroit se retrouvent à tel autre. Cela se fait à l’aide de flèches qui partent d’un doublet d’électrons (liant ou non liant) et arrivent à un atome. Ces règles ne sont en aucun cas des lubies personnelles. Ce sont les règles officielles en vigueur chez les chimistes organiciens, et il n’est pas question de les contester une seule seconde : on les applique et puis c’est tout.

– Vous ne devez pas inventer de mécanisme, sauf si la question est : « imaginer le mécanisme » (ce qui sous-entend qu’il n’est pas dans le cours). Les mécanismes sont intégralement décortiqués en cours, et il faut les restituer dans leur intégralité.

– L’étude stéréochimique d’une réaction nécessite d’une part de représenter les molécules dans l’espace (généralement en Cram ou éventuellement en Newman ou en Haworth), et d’autre part de faire figurer clairement les directions d’arrivée des réactifs (en anti par exemple). Pour cela, la meilleure façon est de s’arranger pour que tous les groupes impliqués soient dans le plan de la feuille. C’est en particulier indispensable pour bien faire comprendre l’inversion de Walden. Je l’ai déjà dit et je ne me lasserais pas de le répéter.

Soit dit en passant, je vais en revanche bientôt me lasser de répéter qu’on ne peut pas dire si un carbone est R ou S si on a fait une représentation plane et non spatiale. Je me suis d’ores et déjà lassé de répéter comment on fait une représentation propre selon la convention de Cram. Tant pis pour vous si vous persistez à représenter 3 liaisons dans le plan de la feuille. Faire proprement apparaitre une inversion de Walden avec ça, c’est tout simplement impossible. N’oubliez jamais que le jour du concours, peu importe que vous ayez compris ; ce qui compte, c’est que le correcteur en soit convaincu. A la lecture de vos copies corrigées, ayez la modestie de ne pas dire « mais, c’est bien ça que je voulais dire ! » (sous entendu : « il est bouché à la toile émeri, ce vieux schnoque de lapin »), mais au contraire de vous demandez pourquoi je n’ai pas compris votre schéma.

Concernant l’exercice 1, je n’ai pas de remarques particulière, sinon la réaction de HO- sur l’ion ponté nécessitait de considérer les deux ions pontés possibles pour pouvoir trouver tous les stéréoisomères.
Egalement, attention à ne pas dire d’âneries. Les questions 11 et 12 visaient à déterminer sur quel atome de carbone de l’ion ponté l’ion HO- attaquait préférentiellement. C’est une expérience de pensée qui consiste à dire : si jamais le cycle s’ouvre, qui porte la charge positive ? et en déduire qui est le plus électrophile. En aucun cas on ne prétend que la réaction passe par l’intermédiaire d’un carbocation !

Concernant l’exercice 2.
Dans la SN1 de la première question, l’eau joue le rôle de nucléophile (un nucléophile porteur d’un H labile). En aucun cas, elle ne se dissocie pour donner HO- et H+. Cette réaction est très très limitée (K=10-14 dans l’eau). De la même façon, l’acide éthanoïque, avec ou sans eau, ne libère que des quantités totalement négligeables d’ion éthanoate (c’est un acide faible).
Je déplore que les inversions de Walden soient si mal faites (quand elle le sont), et j’attire votre attention sur le fait que seul le carbone qui réagit subit l’inversion de Walden. Ainsi, dans A, l’autre carbone asymétrique, initialement R, est inchangé par la réaction (et reste R car l’ordre de priorité reste le même). Le mécanisme de la E2 est généralement bien connu ou inconnu.
Concernant l’incompatibilité d’un milieu acide avec les ions cyanure, outre le fait qu’une fois que les ions cyanure se sont transformés en acide cyanhydrique HCN, il n’y a plus de doublet sur le C, il est important de préciser que HCN peut se dégager sous forme de gaz et que ce gaz est très toxique (c’est le gaz qui était utilisé dans les chambres à gaz nazies).

Deux perles pour finir :
– « l’acide éthanoïque va jouer le rôle de base »;
– « les carbones asymétriques sont tous les deux plans. »

Et enfin, une dernière remarque tout à fait générale : mieux vaut une bonne rature qu’un gribouillis. Si vous vous êtes trompé, barrez et récrivez tout proprement. Quand la question porte sur les relations d’isomérie entre deux composés et que la réponse est constituée du mot énantiomère sur lequel a été rajouté diastéréoisomère (à moins que ce ne soit l’inverse), c’est littéralement incompréhensible, et n’apporte évidemment aucun point. Pareil pour un R sur lequel on rajoute un S ou une liaison vers l’avant qu’on gribouille parce qu’en réalité elle est vers l’arrière. Comment voulez-vous que le correcteur n’ait pas l’impression que vous essayez de le truander ?
Dans au moins 10 copies, la note relativement basse est uniquement due à une présentation tellement déplorable qu’il était impossible d’attribuer les points. Quel gâchis !

Corrigé du devoir en temps limité de physique n°5

Le devoir de physique est plutôt bien réussi, avec une moyenne de 11,1/20. La moyenne est atteinte par 31 copies, et 2 ont entre 9 et 10.

L’exercice 1 était trivial et avait pour unique but de vérifier que la loi de l’hydrostatique était connue, et que la relation entre sinus, côté opposé et hypothénuse ne posait pas de problème. Si la trigonométrie est bien maitrisée, en revanche, j’ai été un peu surpris que tant d’entre vous, sans doute tétanisés par la facilité de la question, se soient trompés dans les signes. Quand la pression au point C (en haut) est plus grande que la pression au point A (en bas), ça fait désordre. La moyenne de cet exercice est de 15,2/20.

L’exercice 2 a donné lieu à des résultats plus contrastés, avec une moyenne de 10/20.

Les 5 premières questions étaient ni plus ni moins du cours, et je déplore que certains ne les aient pas traité correctement. Quelques horreurs, toutes lues dans les copies :
– l’air est constitué à 80% de dioxygène (ou même pire : d’oxygène),
– ne pas savoir calculer la masse molaire moyenne de l’air,
– ne pas savoir l’unité de H0 (j’en ai vu des J/mol/m2/s-1 ou je ne sais quoi),
– ne pas savoir que dans le calcul numérique de H0 il faut mettre la masse molaire en kg/mol et trouver H0 = 8 m (il y en a qui truandent en mettant 8 km parce qu’ils savent qu’on doit trouver des km, mais je ne jurerais pas qu’ils savent pourquoi).

Plus subtile est la réponse à la question concernant la constance de g. On peut considérer le champ de pesanteur constant, si on ne raisonne pas sur des variations d’altitude trop grandes (et non sur des altitudes trop grandes); ainsi, sur la hauteur d’une tour (quelques centaines de mètres), on pourra considérer que le champ de pesanteur est égal à celui mesuré au sol.

Autre remarque subtile concernant les chiffres significatifs dans les calculs. Les données de l’énoncé n’ont que 2 chiffres significatifs, donc il faut donner les résultats avec 2 chiffres significatifs. Cependant, dans les calculs intermédiaires, il est impératif de garder plus de chiffres. En effet, la loi est exponentielle, et varie donc très vite. Les écarts au résultat réel deviennent alors vite importants si on ne cesse de faire des arrondis. En fonction de la façon de mener les calculs, la hauteur de l’immeuble pouvait varier facilement d’une vingtaine de mètres. D’une façon générale, dès qu’on a une loi exponentielle ou une loi logarithmique (qui varient très vite pour x>1 et x<1 respectivement), il ne faut pas arrondir les calculs intermédiaires.

Les questions 6 à 9 sont classiques et il est bon d’y avoir réfléchi au moins une fois. Concernant le coefficients a et b, rien n’interdit évidemment de les exprimer en °C et en km. Cependant, une fois l’intégration faite, il apparait un terme du genre ln[(az+b)/b], qui correspond à un rapport de températures. Un tel rapport n’a de sens qu’avec des températures exprimées en K. Il est donc nettement plus judicieux de calculer a et b en K directement, ou à tout le moins de penser à faire la conversion au moment approprié.
Au passage, je signale à nouveau qu’en physique, il est d’usage de n’utiliser que des expressions littérales et de ne faire les applications numériques qu’à la fin. Il fallait donc garder a et b, et ne surtout pas les remplacer par leurs valeurs numériques.

La dernière partie n’avait aucune difficulté particulière, sinon qu’elle se déroulait dans un environnement exotique. Dans un tel contexte, un peu de bon sens ne fait pas de mal.
D’abord pourquoi donne-t-on les valeurs de P et T au niveau des nuages externes de Jupiter? Tout bêtement parce que ces valeurs sont les seules qu’on est capable de mesurer. Etant données les pressions insensées qui règnent dans l’atmosphère jupitérienne, il est impossible d’y envoyer un vaisseau susceptible d’aller y faire quelques relevés. Qui plus est, bien malin qui sait où se trouve le sol de Jupiter, si toutefois il y en a un (il semble que oui, et certains pensent même que Jupiter pourrait avoir un noyau composé d’hydrogène métallique, autrement dit un cristal d’hydrogène ayant des propriétés analogues aux métaux).

La difficulté (très relative) est alors de bien comprendre que le zéro des altitudes est en haut. Toutes les altitudes qui seront atteintes par notre vaillant explorateur seront donc négatives (exactement comme quand on étudie l’océan, le zéro étant généralement à la surface, et les altitudes étant négatives). La loi de pression est donc inchangée dans sa forme, et en particulier, le signe y est le même (puisque l’axe vertical est orienté vers le haut). Seulement, quand on fait les applications numériques, l’altitude atteinte par Endymion est -1152 km.

Bien évidemment, on constate facilement que la pauvre est réduit à l’état de crêpe depuis longtemps, et ce d’autant que dans le livre, il se trouve dans un petit kayak ouvert… La physique, ça tue la littérature !

Chimiologie

Boulet, dessinateur dont le blog est savoureux, propose une alternative sympathique à l’astrologie, numérologie, bidulologie et autre stupidologies : la chimiologie. J’aime bien.

Régression linéaire sur une Casio Graph 85

Le mode d’emploi qui suit m’a été envoyé par un éminent correspondant de la BCPST1, que je remercie vivement. (Je rappelle que le mode d’emploi pour une TI82 est ici.)

La régression linéaire sur CASIO (Graph 85) :
– On commence par l’allumer … C’est toujours mieux !
– C’est parti : peu importe où l’on se trouve, il faut se rendre sur le menu. MENU.
– Une fois sur le menu direction : STAT ( numéroté 2).
– Ensuite : on entre dans la première liste (list 1) les valeurs que prennent nos x. Puis dans la deuxième liste (list 2) les valeurs que prennent nos y=f(x).
– Une fois cela fait : on sélectionne CALC en appuyant sur F2. Ensuit REG (F3). Puis finalement ‘X’ (F1).

La Zététique

Comme vous ne l’ignorez pas, les dimensions de la Grande Pyramide sont tout à fait extraordinaires ! En effet si vous divisez le demi périmètre de la base par la hauteur, vous tombez exactement sur π !! De même Stonehenge est un site tout à fait spécial : à l’équinoxe, le Soleil se lève pile entre deux pierres !!
Cela peut sembler somme toute banal. Les études concernant les proportions « idéales » des édifices ont été faites depuis l’Antiquité (ce qui n’enlève rien à l’admiration qu’on peut avoir pour les architectes de la Grande Pyramide), et ma foi que dans un cercle de pierres,  le Soleil se lève entre deux d’entre elles … Mais il en est pour trouver tout cela incroyable ! et qui concluent que ça prouve bien que les extraterrestres sont les vrais architectes de ces merveilles.

Tout ça pour en venir à la zététique. Car si certains font leur beurre en profitant de la crédulité et du désir de rêve de nos concitoyens, d’autres se sont attelés à la (lourde) tâche de démêler le vrai du faux, et surtout de démontrer que le faux est faux, ce qui est loin d’être une évidence.

La zététique est une spécialité enseignée à l’université de Nice par le professeur Henri Broch. Quoique d’un nom qui a l’air loufoque, c’est une discipline tout à fait sérieuse, puisqu’elle vise à expliquer rationnellement les phénomènes paranormaux et à démystifier les affirmations et agissements des gourous et sorciers de tout poil : astrologues, ufologue, télékinesistes (ceux qui déplacent la matière par la pensée), fakirs, et autres. Le mot zététique est un néologisme basé sur le verbe grec zetein qui signifie « chercher ».

Le laboratoire de zététique a un site, sur lequel vous trouverez la déjà longue liste des travaux du professeur Broch. Je vous engage vivement, en futurs scientifiques que vous êtes, à aller y mettre votre nez. En ces temps où les créationnistes ne cessent de monter en puissance, et où les enseignements de sciences sont purement et simplement sacrifiés sur l’autel des économies, il est urgent et salutaire de se remettre de temps en temps les idées en place.

Afin de bien mettre les choses au clair, Broch n’est pas exactement le premier venu : titulaire d’un doctorat en physique quantique, il a écrit de nombreuses publications de biophysique, portant principalement sur les conformations des molécules biologiques. C’est un scientifique de gros calibre.
Il est membre du CSI, le Comitee for Skeptical Inquiry, dont sont ou ont été également membres des biologistes comme Richard Dawkins, Stephen Jay-Gould, Carl Sagan.