Category Archives: BCPST

Heureux événement et conséquences fâcheuses

Mes chers petit-e-s, je suis heureux de vous annoncer la naissance de la dernière des lapines, qui répond au nom (très chic et délicieusement suranné) de Mathilde. Elle est, à ce stade, laide comme les 7 péchés capitaux, mais usuellement, cela n’est que temporaire.

Je ne sais pas pourquoi, je n’ai pas du tout l’intention de venir lundi. Cela va entrainer certaines conséquences fâcheuses, à savoir que je compte faire cours vendredi prochain après-midi pour éponger le programme. Cependant, si jamais vos professeurs de langue n’assuraient pas leurs cours pour une raison ou pour une autre, ce serait encore mieux que j’utilise leurs heures. A vous de me tenir informés.

Attention ! je n’ai pas dit que vous n’auriez pas cours lundi à 8 h : il se peut que vous ayiez mathématiques ou SVT. Rester à l’écoute de radio K. Je suis désolé de ces modifications permanentes, mais la naissance ayant environ 8 jours de retard, j’ai eu un peu du mal à prévoir précisément mon emploi du temps.

Sortie botanique

Le mardi 28 juin, l’éminent professeur A. organise une sortie botanique. Celle-ci est OBLIGATOIRE et fait intégralement partie de l’année de BCPST1.

Le lieu de cette sortie n’est pour l’instant pas arrêté, mais il faut prévoir d’y passer la journée (en gros de 9h le matin à 17h le soir), et il n’est pas exclu qu’elle ait lieu en banlieue (accessible par le RER, n’ayez crainte). Monsieur A. réfléchit activement au problème et passe tout son temps libre à visiter les terrains vagues autour de Paris pour choisir celui où les fleurs sont les plus belles.

La journée est évidemment l’occasion d’agapes et de ripailles, et je ne doute pas que, à l’instar de vos prédécesseurs, vous ne vous fassiez un devoir de nous faire partager vos plus belles réussites culinaires : carottes rapées, cake à la carotte, salade de carottes, muffin aux carottes, saucisson aux carottes, terrine de lapin, lapin la moutarde, rognons de lapin, petits foies de lapin, et bien entendu noix de cajou.

Résultats du devoir en temps limité de chimie n°8

Le devoir est décevant, avec une moyenne de 9,4/20. La moyenne est atteinte par 14 copies et 6 copies ont entre 9 et 10 (sur 39 copies en tout).

La chimie organique a été mieux réussie que la cinétique. En gros, le cours sur les alcools est connu et relativement bien maitrisé, malgré son caractère peu aisé. Il y a des progrès dans l’écriture des mécanismes : en gros, les flèches qui symbolisent les « mouvements » d’électrons sont correctes. Il reste bien des copies où les flèches vont d’une lacune à rien du tout, mais cela est marginal dorénavant. Je rappelle pour les derniers distrait qu’une flèche part toujours d’un doublet (éventuellement d’un électron cébibataire) pour arriver à un atome.

La cinétique, en revanche, est indigne. Tout le monde aurait dû avoir la totalité des points des questions 1 à 4, qui ne sont QUE du cours et qui rapportaient déjà un tiers des points. Je concède que la gestion des unités dans l’exploitation des données était un peu casse-pieds.
Les deux parties suivantes n’étaient que des variations sur le même thème : il fallait écrire que la vitesse est celle de l’acte (2), soit v=k2 [ES], et exprimer [ES]. Comme on est en situation de pseudo-équilibre, il est maladroit de parler d’AEQS (mais les calculs menaient au même résultat) ; il suffisait d’écrire la conservation de l’enzyme et d’exprimer tous les termes en fonction de [ES] à l’aide des deux constantes d’équilibre. La dernière partie était dans la même veine.

En vrac, quelques remarques.
– La conservation de l’enzyme n’a pas été écrite correctement par la plupart de celles et ceux qui y ont pensé. Avec l’inhibiteur, l’enzyme peut être soit sous forme libre E, soit sous forme de complexe ES, soit sous forme de complexe EI, et donc [E]0=[E]+[ES]+[EI]. Rien de très mystérieux.
– A la question « Que représente Vm ? », un minimum de justification était attendue. De même, montrer que Km s’identifie la constante de dissociation du complexe nécessite de faire un peu plus que d’écrire l’expression de cette constante. Il faut faire une démonstration.
– Au passage, c’est dommage que trop d’entre vous ait écrit la constante d’association au lieu de la constante de dissociation. La dissociation de ES correspond à l’équilibre ES=E+S, de constante [E][S]/[ES].

Un petit effort encore, s’il vous plait !

PS : la meilleure note est 23/20, et je n’ai pas pu monter plus haut pour que la personne en question n’ait pas plus de 20 de moyenne à ce trimestre (et sans préjuger de la note du dernier devoir, évidemment). Comme quoi, c’était possible.

A propos des sujets de devoir

Certains d’entre vous m’ont signifié samedi leur mécontentement à propos du sujet du devoir. Ils me reprochaient d’avoir posé un problème de catalyse enzymatique avec intervention d’un inhibiteur, alors même qu’il n’y avait pas d’exercice sur ce même thème dans la feuille d’exercices. Sur le coup, je pas trop su quoi répondre, mais à la réflexion, je crois qu’il convient de répréciser un point.

Nous sommes en classe préparatoires, nous ne sommes plus au lycée. Il n’est donc plus question de préparer un examen dont le contenu sera la 192è variante d’un exercice dont vous aurez déjà fait les 191 variantes précédentes. Je n’ai donc pas à mettre dans la feuille d’exercices un exemple de chaque exercice pouvant tomber, pour la très bonne raison que c’est impossible. J’essaie de mettre des exercices variés, recoupant autant de thème que possible, et surtout autant de techniques de résolution que possible. Cela n’empêchera nullement que le jour du concours, le sujet sera original. La seule chose dont nous puissions être certain, c’est que le sujet sera faisable avec les connaissances acquises pendant les 2 années de préparation, mais cela demandera de réfléchir à comment utiliser ces connaissances pour la résolution spécifique du problème posé.

Ceci nous ramène à un point déjà évoqué avec certains tout au long de l’année. L’essentiel n’est pas de refaire jusqu’à les connaitre par coeur les exercices des TD et des feuilles d’exercice. L’essentiel est d’en tirer des ideés et des méthodes réutilisables dans des exercices différents. Ce n’est pas facile, et cela nécessite d’éviter le bachotage, rassurant mais inefficace à long terme.

Dans l’exemple qui nous occupe, l’intervention d’un inhibiteur ne nécessitait que d’adapter le calcul classique. Il fallait exprimer [ES] en fonction de [E]0, de [S] et des constantes, et ceci en utilisant la conservation de l’enzyme et les expressions des constantes d’équilibre (ou l’AEQS si on ne se place pas en situation d’équilibre). Autrement dit, la bonne façon de travailler n’est pas seulement de savoir refaire le cas classique vu en cours (je n’ai pas dit qu’il ne fallait pas savoir le faire), mais de comprendre pourquoi on fait comme ça, et quelle est la nécessité de chaque étape du calcul.

Je ne pense vraiment pas avoir posé un sujet insurmontable, ni en chimie ni en physique.

Correction du devoir en temps limité de physique n°7

Le devoir de physique est très décevant, avec une moyenne de classe péniblement montée à 9/20. Sur l’ensemble des copies, la moyenne n’est atteinte que par 12 copies, et 7 copies ont entre 9 et 10. L’optique est scandaleusement indigente, avec une moyenne brute de 4 sur 20 points attribués.

Le problème d’optique comportait 8 questions, dont 6 étaient purement et simplement des questions de cours (les questions 1 à 6) et rapportaient 13 points sur les 20 du problème. Plusieurs personnes ont eu plus de 10 points, montrant par là que le travail paye.
La formule de conjugaison du dioptre plan n’est pas à connaitre par coeur, mais il est en revanche régulièrement demandé dans les énoncés de concours de l’établir. Le microscope n’est pas explicitement au programme, mais il ne s’agit de rien d’autre que d’un système de deux lentilles successives, et ne nécessite rien d’autre que connaitre les formules de conjugaison. Soit dit en passant, lorsqu’on demande la position d’un objet par rapport au foyer objet de l’objectif, sachant que l’oeil de l’observateur est au foyer image de l’oculaire et qu’on donne la distance entre foyer image de l’objectif et foyer objet de l’oculaire, ça fait quand même beaucoup de foyers … Normalement, le réflexe d’un élève doit être d’utiliser les formules de conjugaison de Newton, et d’autant plus s’il a revu son cours où le microscope est entièrement traité à titre d’exemple.

La question 7 a posé problème, mais j’avoue que je suis un peu démuni. L’énoncé donne uniquement les valeurs numériques du punctum proximum PP et du grossissement commercial G = PP Δ/f ‘1f ‘2. Sachant que la latitude de mise au point est (f ‘1f ‘2/Δ)^2/PP, et qu’on doit l’évaluer, il faut se débrouiller pour se débarasser de ce qu’on ne connait pas, à savoir f ‘1, f ‘2 et Δ. J’ai du mal à comprendre ceux (presque tout le monde en fait) qui, dans la latitude de mise au point, remplacent PP en fonction de G, Δ, f ‘1 et f ‘2, c’est-à-dire qui font disparaitre de la formule la seule grandeur dont ils connaissent la valeur ! Il fallait évidemment remplacer le rapport f ‘1f ‘2/Δ en fonction de G et PP. Soyez logiques !

La question 8 était difficile, et personne ne l’a trouvée parmi les quelques rares qui sont arrivés jusque là. Il fallait utiliser son bon sens, c’est-à-dire imaginer en pratique la suite des opérations réalisées, et visualiser le dispositif : qu’est-ce qui bouge par rapport à quoi et dans quel sens ? En tout cas, c’est comme ça que j’ai fait.

Le problème de thermodynamique a été à peine mieux réussi, avec une moyenne brute d’environ 5/20. Les questions 1 à 7 rapportaient un peu plus d’un tiers des points, et n’étaient que des question de cours. Je suis heureux de constater que la signification de diathermane est maitrisée par tout le monde ou presque, et que calculer le nombre de moles à partir de l’équation des gaz parfaits est possible pour toute le monde ou presque. Je suis en revanche consterné que le terme Mg/s dans la pression extérieure ait si souvent donné lieu à un festival d’évaluations numériques fausses. La masse était de 4 kg, et le kg est l’unité légale de masse, il n’y avait donc pas lieu d’utiliser un 4.10^3 (croyant sans doute que l’unité légale de masse est le gramme, ce que je peux encore comprendre) ou pire encore un 4.10^-3 (l’unité légale de masse est alors la tonne ???). Ca, c’est vraiment n’importe quoi.

Si l’analyse de la transformation totale a été à peu près correctement faite, les choses se gâtent lorsqu’on s’intéresse aux deux étapes du processus. Lorsqu’on pose la masse, le piston descend brusquement et s’arrête à une position intermédiaire, qui correspond évidemment à l’équilibre de pression qui est, comme chacun sait, rapidement atteint. Autrement dit, dans un premier temps le système arrive très rapidement à l’équilibre de pression. Or, comme dans toute compression, il y a échauffement du gaz intérieur, et donc déséquilibre de température entre l’intérieur et l’extérieur. Le système revient alors lentement à l’équilibre thermique (qui est comme chacun sait aussi beaucoup plus lent à être atteint que l’équilibre mécanique), avec diminution de la température intérieure, qui s’accompagne selon l’équation des gaz parfaits d’une diminution de volume, la pression étant constante (l’équilibre de pression est déjà réalisé). Il est donc clair que la température n’est pas constante dans la deuxième phase du processus, sinon on ne comprend pas bien pourquoi le système devrait évoluer après la fin de la première étape (s’il était déjà à l’équilibre de pression et de température, pourquoi diable le piston continuerait-il à descendre ?). La deuxième étape est donc certes telle que P=Pext, mais avec T non constante ; on n’est pas dans le cas d’une transformation isotherme à l’équilibre de pression à tout instant. La transformation dans la deuxième étape est monobare, comme dans la première étape d’ailleurs, et j’ai du mal à comprendre pourquoi si peu d’entre vous l’ont dit, étant donné que dans la question 6, vous avez quasiment tous qualifié la transformation totale de monobare. Si la transformation totale est monobare, alors sa deuxième étape est monobare !

La résolution de la question 10 a été une torture pour vous, alors qu’il s’agissait simplement de résoudre un système de deux équations à deux inconnues. D’une part, on a ΔU en fonction de T1 et T0, l’inconnue étant la température de l’état intermédiaire T1, et d’autre part on a le travail recu en fonction de P1, V1 et V0, l’inconnue étant le volume de l’état intermédiaire V1. Comme c’est adiabatique, ΔU=W, ce qui fait une équation liant les inconnues T1 et V1. La deuxième équation est évidemment la loi des gaz parfait, et c’est dans la poche.

Sans vouloir vous gâcher vos vacances, je vous suggère de potasser un peu le corrigé du devoir avant la rentrée.

Correction du devoir en temps limité de chimie n°7

La moyenne du devoir de chimie s’établit à 10,4/20, avec 22 copies atteignant 10, et 5 copies entre 9 et 10. Le premier problème a été un peu mieux réussi que le second. La meilleure note est de 21/20, afin de pouvoir atteindre une moyenne de classe convenable.

Le premier problème a été plutôt satisfaisant dans l’ensemble. Les 5 premières questions sont généralement bien traitées. On peut déplorer que la réponse à la question 5 ait trop souvent consisté à vérifier que ye était solution de l’équation, alors que la démonstration de la relation proposée était somme toute triviale si on avait fait correctement les questions précédentes.

La discussion de la signification physique de l’autre racine ye a été plutôt médiocre. J’ai lu que l’avancement ne pouvait être supérieur à 1 (confusion avec le taux d’avancement ?), ou qu’il suffisait que l’avancement soit positif pour qu’il ait une signification (mais l’avancement est algébrique et peut être négatif pour une réaction équilibrée si la réaction va dans le sens inverse). Il était assez facile de montrer que ye est supérieur à C0, ce qui est évidemment physiquement impossible.

Les questions 7 et 8 sont étonnament peu réussies. A  nouveau, il suffisait d’avoir correctement répondu à la question 3 pour faire la 7. A partir du moment où on admet qu’il y a deux racines ye et ye, il n’y a qu’une factorisation d’un polynôme de degré 2 (quand même à votre portée) pour obtenir l’équation différentielle. Son intégration n’a été faite correctement que dans 1 copie ! Dans toutes les autres copies qui ont abordé la question, l’intégration a été faite en oubliant de prendre la primitive entre les deux bornes (y=0 et y quelconque), du coup il manque un terme constant (autrement dit, il manque la constante d’intégration). Tout à la fin du cours de cinétique, cela me semble consternant, et d’autant plus que, face à une réaction bêtement du deuxième ordre, tout le monde l’aurait fait correctement !

Les dernières questions ont été moins réussies que ce que j’attendais. D’une part, ne pas réussir à lire correctement la valeur de l’asymptote horizontale de la courbe, c’est un peu navrant. D’autre part, ne pas réussir à calculer correctement K° alors qu’on a évalué correctement ye, c’est du gâchis : on trouvait 6,25 et nombre d’entre vous ont trouvé 0,25, valeur dont j’avoue que malgré mes efforts, je n’ai pas réussi à déterminer de quelle erreur faite en manipulant votre calculatrice elle peut provenir (des parenthèses qui manquent ? une puissance de 10 mal écrite ?…).

Le second problème était moins difficile qu’il n’y paraissait. On peut d’emblée déplorer qu’après une question 2 précisant que l’équilibre de formation de HAsc- était rapide, celui-ci soit classé parmi les intermédiaires à durée de vie courte dans la question suivante. Les intermédiaires à durée de vie courte sont les deux espèces radicalaires.

La détermination de la loi de vitesse est en fait exempte du moindre calcul puisque l’application de l’AEQS aux deux intermédiaires radicalaires donne deux équations qui, combinées, permettent d’arriver instantanément à v4=v2. La vitesse de formation de Asc (qui est v4) est donc limitée par la vitesse de l’acte (2) qui est cinétiquement déterminant (aucune justification fumeuse n’est à fournir, le calcul fournit cette information sans aucune ambiguïté). Une fois qu’on écrit v=v2, il n’y a plus qu’à appliquer la loi de Van’t Hoff et à utiliser K°. A ce propos, l’énoncé (écrit par mes soins) demandait d’établir l’expression de la vitesse en fonction des concentrations des réactifs et des constantes. Certains ont été troublés que la concentration des ions H+ intervienne alors que H+ est un produit. Je plaide coupable, mais j’invoque deux circonstances atténuantes. D’une part, je suis un vieux schnock et de mon temps, on faisait moins attention (en tout cas mes enseignants faisaient moins attention) à distinguer réactifs et produits : ces deux mots désignaient en gros n’importe quelle espèce présente (en langage courant de chimiste, on parle d’un produit chimique ou d’un réactif chimique pour désigner une substance indépendamment du rôle qu’elle va jouer dans la réaction). D’autre part, la constante de vitesse kobs dépendant du pH comme indiqué dans la suite du problème, il faut bien qu’on y trouve la concentration des ions H+, ce qui devait normalement résoudre votre cas de conscience.

Grave question : comment maintenir le pH d’une solution constant ? Il suffisait de dire qu’on devait opérer dans une solution tampon. J’ai eu d’autres propositions moins satisfaisantes dont la plus fréquente était : on rajoute un acide si le pH monte et une base s’il diminue. En théorie, rien à redire à cela, mais en pratique, cela est d’une précision proche de la nullité totale. Rajouter des gouttes au petit bonheur la chance, c’est voué à l’échec. Quand on pense que la moitié du temps, vous ratez l’équivalence lors d’un dosage acido-basique, c’est plutôt amusant que vous proposiez une méthode qui nécessite un doigté peu commun même chez les chimistes les plus éprouvés. Celui qui m’a dit qu’il fallait utiliser une électrode au calomel et une électrode de verre viendra m’expliquer comment on s’en sert pour maintenir un pH constant.

L’ensemble des questions 7 et 9, que je n’aurais peut-être pas dû séparer, nécessite une mise au point. On pouvait dire, à la question 7, que le fait que kobs diminue quand [H+] augmente est compatible avec le fait que kobs soit en 1/[H+], et vérifier à la question 9, par une régression linéaire (et éventuellement une courbe) que kobs en fonction de 1/[H+] est une droite passant par l’origine. Ou bien on pouvait faire une régression dès la question 7, et n’en tirer K1k2 qu’à la question 9. L’essentiel est d’avoir vérifié la validité de la loi en 1/[H+] suivie par kobs, car kobs peut diminuer en fonction de [H+] de plein d’autres façons (en 1/[H+]^2 par exemple).
Ceux qui se sont contenté, à la question 7, de dire qu’à la louche, ça marche (kobs diminue quand [H+] augmente) et qui ont ensuite calculé K1k2 pour toutes les valeurs du tableau en supposant la loi en 1/[H+] exacte n’ont en définitive jamais montré que la loi en 1/[H+] est vérifiée. Faire une moyenne de tous les produits kobs[H+] ne montre pas que kobs est en 1/[H+] à moins éventuellement de préciser clairement que le produit kobs[H+] est le même pour toutes les valeurs expérimentales du tableau, ce qui n’était qu’approximativement vrai (car les valeurs en question sont des vraies valeurs émanant d’une vraie expérience avec toutes les incertitudes qui en découlent).

La question sur l’unité de kobs est casse-pieds, mais je pense que c’est bien de l’avoir rencontré une fois. La loi v=kobs[Fe(CN)6][H2Asc] est une loi de vitesse du second ordre, ce qui permet de déterminer l’unité de kobs (c’est en L/mol/s comme pour toute cinétique du second ordre). Utiliser l’expression de kobs=k2K1/[H+] nécessite de jongler un peu. En effet, une constante d’équilibre est normalement sans unité, on la construit exprès pour ça, donc attribuer une unité à K1 nécessite une petite explication : le K1 utilisé ici est en fait le rapport k1/k-1 qui a une unité mais dont la valeur numérique est égale à celle de la constante thermodynamique sans unité K1. En revanche, ceux qui se sont rappelé que K1 est sans unité ont été obligé de tricher pour s’en sortir, en prétendant que k2 était homogène à des s-1, ce qui est faux puisque k2 est une constante de vitesse d’un acte élémentaire bimoléculaire donc est une constante de vitesse d’une réaction du deuxième ordre. Selon une formule désormais célèbre, je vous invite à méditer ce point très délicat, qui concerne les relations entre constantes de vitesse et constante d’équilibre.

Dernière remarque sur les valeurs numériques et les unités. Certains ne se sont pas aperçu que le tableau ne donnait pas les valeurs de [H+] mais de 10^3[H+] ; apparemment une concentration en H+ égale à 213 mol/L ne leur fait pas peur. D’autre part, l’unité de Ea est trop souvent fausse (c’est une grandeur molaire en J/mol, nom d’un petit bonhomme en bois !), sans parler de sa valeur numérique dont je n’ai pas cherché à savoir pourquoi vous l’avez parfois trouvé si fausse (avec des erreurs de plusieurs ordre de grandeur).

Annulation probable du devoir de samedi prochain

Pour des raisons personnelles indépendantes de ma volonté, je dois être samedi prochain au fin fond de l’Autriche (précisément à Karnickelstadt an der Mohrrübe, vraiment au fin fond de nulle part !). Je n’ai pas d’autre solution que de partir dès le vendredi, ce qui pose un problème de surveillance. Comme j’ai quelques scrupules à gâcher le premier jour de vacances de mes collègues, et à moins que l’un d’eux ne se dévoue, il est plus que probable que le devoir de samedi prochain n’aura pas lieu. Je suis désolé de ce contretemps, mais en même temps, c’est presqu’une bonne nouvelle pour vous.

Correction du devoir en temps limité de physique n°6

Le devoir en temps limité est convenable, avec une moyenne de 10,9, avec  26 copies supérieures à la moyenne et 6 copies entre 9 et 10. Cependant, cette moyenne cache de fortes disparités.

L’exercice de construction (exercice 2) a été bien voire très bien réussi. Dans l’ensemble, les constructions graphiques sont maitrisées, même si le tracé du faisceau est parfois curieux : pourquoi ne vient-il pas de P (mais part de P1), et dans le cas où il vient de P, la traversée de la lentille L1 est parfois pour le moins improbable… Je note avec satisfaction que seuls 2 ou 3 d’entre vous ont tracé un faisceau qui se réfléchit sur L2 pour passer par l’image virtuelle. Je rappelle que si une image est virtuelle, les rayons traversent quand même la lentille, en semblant venir de cette image.

Le problème est moins réussi dans l’ensemble, bien qu’il n’ait comporté que des questions d’un classicisme absolu. Il ne s’agissait somme toute que de la traversée d’une lame à faces parallèles et de dispositifs à 1 puis 2 lentilles. Les principales remarques suivent.

– Lire l’énoncé est indispensable. On précisait qu’on souhaitait ne pas éclairer le pied du verre, il est donc contre-productif de répondre à une question en supposant qu’on l’éclaire entièrement.
– On demandait la distance minimale à laquelle le spot doit être, qui correspond évidemment à la situation où on éclaire pile le verre. Utiliser seulement la moitié du cône de lumière pour éclairer le verre ne répond pas à la question, puisque l’autre moitié du cône de lumière est perdue. On veut donc éclairer les 10 cm sous 36° ou encore 5 cm sous 18°. Je suis surpris des débauches de calculs parfois menés (Thalès + Pythagore), alors qu’écrire la tangente dans un triangle bien choisi répond à la question. Notons également que l’approximation tan alpha = alpha est vraiment limite ici.
– Dans les questions 5, 6 et 7, il est important de garder 1 chiffre après la virgule, sans quoi les résultats varient beaucoup (avec D= -35 cm et avec D = -35,3 cm, on trouve OB’1 qui varie de 480 à 420 cm). J’ai évidemment tout compté juste.
– L’algébrisation n’est pas facultative. L’énoncé définissait D>0 ; il faut donc lui mettre le signe qui convient.
– Pour connaitre la position de B’1 et B’2, on ne peut pas utiliser le grandissement du couple B/B’, car le grandissement n’est pas le même pour tous les couples objet/image pour une même lentille !! Facile à voir avec une loupe : l’image n’est pas aussi grosse dans toutes les positions de l’objet.
– Pour mettre en évidence le fait qu’on a des taches sur l’écran, il faut considérer tous les rayons qui sont issus de B1 (ou de B2) et qui passent par la lentille ; ils n’arrivent pas tous au même endroit sur l’écran et donc B1 et B2 donnent 2 taches. En diminuant le rayon de la lentille, on diminue la taille des taches, et donc la netteté. C’est un procédé utile en photographie : quand on veut avoir aussi net que possible des objets qui ne sont pas dans le même plan, une astuce est de diaphragmer. L’inconvénient est évidemment que la photo est plus sombre puisqu’on limite l’entrée de lumière par la même occasion.

Résultats du devoir en temps limité de chimie n°6

Le devoir n’est pas satisfaisant. La moyenne de la classe est de 10,1 avec 21 copies ayant plus de 10 et 3 copies ayant entre 9 et 10.

Tant le problème que l’exercice étaient des variantes à peine modifiées d’exercices faits en TD, et c’est loin d’être perceptible à la lecture des copies. Pour un devoir qui avait lieu après les vacances, cela est pour le moins dommage.

Il n’y a rien à dire de plus sinon que :
– il y a encore certains d’entre vous qui ne savent pas que les températures sont en K dans la relation d’Arrhenius,
– la loi de Beer Lambert n’est pas connue de tout le monde,
– les régressions linéaires ont été plutôt bien faites, on ne peut pas vous enlever ça.

Ce devoir n’était pas, loin s’en faut, d’un niveau de concours. En revanche, il était long, mais (comme au concours), il n’y pas besoin de tout faire pour avoir 20.

Ca ira mieux la prochaine fois !

Régression linéaire sur une TI82 (mise au point)

Le mode d’emploi d’une régression linéaire sur une TI82 est en ligne sur ce blog ici. Suite à divers courriers de lectrices déçues (non, non, n’allez pas vous imaginer des choses), j’ai fait une petite mise au point. Il semblerait que les avis divergent quant à la question de savoir s’il faut mettre les abscisses dans la liste L1 et les ordonnées dans L2 ou l’inverse.

Le problème est vite résolu avec un exemple simple. Il suffit d’entre les deux points suivants : (x = 0 ; y = 0) et (x = 1 ; y = 2). Si la régression vous donne une pente égale à 2, c’est bon, si elle vous donne une pente égale à 0,5, c’est qu’abscisses et ordonnées ont été inversées.

N’ayant pas de TI82 et n’ayant nulle intention d’en acheter une, je ne peux pas faire le test moi-même pour résoudre ce difficile problème. En revanche, si quelqu’un acquiert une Sharp PC 1401 chez un antiquaire, je me ferai un plaisir de lui expliquer comment faire une régression.