Monthly Archives: décembre 2010

Le roman du mois de décembre

J’ai dû raté le mois de novembre, mais je vais tâcher de me rattraper ce mois-ci. C’est Noël, fête des enfants. Or qu’êtes-vous, sinon de grands enfants ? Je vous propose donc des livres pour enfants, un peu plus grands que le public habituel de Zou le Zèbre tout de même. Si vous ne savez pas quoi offrir à votre nièce/neveu/cousin/cousine/etc, ou si vous êtes trop fatigués pour relire l’intégrale de Kant, je ne peux que vous suggérer les albums de François Place, magnifique dessinateur et scénariste très original.

Son grand’oeuvre (à mon avis) est l’Atlas des Géographes d’Orbae (chez Casterman), ensemble de 26 courtes histoires, une pour chaque lettre de l’alphabet, sur 26 pays imaginaires. Des histoires tristes, des histoires fantastiques, des histoires qui font peur, des histoires qui font rêver. Un enchantement en trois tomes : Du pays des Amazones aux Iles Indigo, Du pays de Jade à l’Ile Quinookta, et De la Rivière rouge au pays des Zizotls. Je vous mets en garde cependant contre ce qui me parait une petite bassesse de Casterman, qui publie non seulement l’Atlas complet, mais met également en vente les histoires séparément comme s’il s’agissait de livres originaux.

L' Atlas des géographes d' Orbæ - Tome 1 - u pays des Amazones aux îles IndigoL' Atlas des géographes d' Orbæ - Tome 2 - Du pays de Jade à l'île QuinooktaL' Atlas des géographes d' Orbæ - Tome 3 - De la Rivière Rouge au pays des Zizotls

Le Roi des Trois Orients (éditions Rue du Monde) est également un livre magnifique, racontant les tribulations d’une grande ambassade envoyée par des souverains (occidentaux ?) au grand Roi des Trois Orients. Le livre est en fait une longue frise, à la manière des rouleaux chinois, où le dessin glisse insensiblement d’un épisode à l’autre, sans rupture. Normalement, le livre est vendu avec la frise.

J’aime également beaucoup Le Vieux fou de dessin (Gallimard jeunesse), histoire d’un petit garçon de la ville d’Edo (actuelle Tokyo) qui se lie d’amitié avec Hokusai, l’un des plus célèbres dessinateurs japonais du 19è siècle, dont vous avez certainement déjà vu la célébrissime estampe La Grande vague de Kanagawa, qui fait partie de la non moins célébrissime série des 36 vues du Mont Fuji.

Le vieux fou de dessin : Place, François

Enfin, pour les nièces et cousines, ne manquez pas La Fille des batailles (Casterman). Enfin un livre dont le personnage principal est une fille, mais pas une cloche qui joue à la Barbie en rêvant à un prince charmant (généralement un bellâtre ridicule) dont elle souhaite de tout coeur laver les chaussettes et élever les enfants jusqu’à la fin de ses jours ! L’héroïne est une petite fille noire qui se retrouve en France suite à un naufrage, à une époque qu’on peut assez vraisemblablement situer au 17è siècle et vers le sud-ouest de la France du fait du contexte historique. Jolie et intelligente, quoique muette, elle fuit les avances du seigneur du lieu, erre à travers le pays à la recherche de son amoureux enrôlé de force, se cache chez des rebelles qui n’ont pas la même religion. De l’aventure, de l’amour, du suspense, quoi demander de plus ?

Tout l’art de François Place, outre son trait magistral et la beauté de ses illustrations, est de savoir raconter « à la manière de » : à la manière d’un conte chinois pour le Pays de Jade, à la manière d’un récit d’exploration du 19è siècle pour Les derniers Géants (Casterman), etc.

Autant de styles que d’histoires. On en s’en lasse pas.

 

Allez zou !

toutes et tous en vacances !

Pas la peine de se casser la nénette pour savoir quoi faire : dodo et pas de travail la première semaine, mais douce reprise la deuxième. Je vous invite à méditer cet alléchant programme. Il faut arriver dispos et efficace le jour de la rentrée pour découvrir pleins de nouvelles réactions exotiques.

En tout cas merci pour vos délicates attentions. C’est incroyable ce que vous avez dégoté.

Je vous souhaite de très bonnes vacances, de joyeuses fêtes et tout et tout.

Corrigé du devoir en temps limité de physique n°3

La moyenne du devoir est de 9,6/20, avec 19 copies qui ont plus de 10 et 4 qui ont entre 9 et 10.
Je ne vais pas dire que c’est bien, mais en tout cas, cela n’a rien à voir avec la catastrophe de la dernière fois. Ne vous endormez pas sur ces (petits) lauriers, mais au contraire, persistez dans cette voie.

Comme toujours en électrocinétique, les mathématiques approximatives sont un désastre. On en peut pas obtenir des formules exactes si on ne sait pas expliciter la partie réelle de 1/ZZ est complexe, si on écrit que 1/(a+b)=1/a+1/b, si on prétend que partie réelle et module sont la même chose, et si on écrit sans rire que R^2=-(Lw)^2 !!

La première partie est assez calculatoire, mais sans aucune difficulté. Lorsque l’énoncé demande de montrer quelque chose (par exemple que P=UIcos(phi)), il faut … le montrer. Et de préférence sans truander les signes, les facteurs 2 ou autre. Inversement, si on demande simplement l’admittance d’une bobine ou d’un condensateur, on peut supposer connues leurs impédances.

Les choses se gâtaient dès la question 7, qui était pourtant sans aucune difficulté. On suggérait d’utiliser les admittances plutôt que les impédances, mais personne n’a jamais prétendu qu’il suffisait de remplacer Z par Y dans toutes les formules. Pour des dipôles en série, les impédances s’ajoutent, mais pas les admittances ; inversement pour des dipôles en parallèle, les impédances ne s’ajoutent pas mais les admittances oui.
Les calculs sont très simples si on arrive à se retenir de tout mettre au même dénominateur, et si on se rappelle que 1/jLw = -j/Lw.

A la question 8, peu de personne m’ont fait une justification limpide, alors qu’il suffisait de dire qu’il y a conservation de l’énergie, et donc que toute l’énergie fournie par le générateur est reçue par le dipôle qui y est branché. Concernant la question 9, j’ai vu des choses plus fantaisistes. Sachant que les bobines idéales ne consomment rien en moyenne, il est évident que toute la puissance moyenne reçue par le dipôle AB l’est par la résistance R, qui ne sait rien faire d’autre que la dissiper par effet Joule. Certains raisonnement particulièrement filandreux ont conduit à une puissance dissipée par effet Joule négative, autrement dit que la résistance reçoit de l’énergie de l’extérieur lorsqu’elle est parcourue par un courant !! Mince alors, et moi qui continue à payer du courant pour faire marcher mes convecteurs …

Concernant le maximum de la puissance, il fallait évidemment s’inspirer du TD, mais pas refaire la même chose sans réfléchir. D’abord, on demandait de trouver une valeur de R pour laquelle P est max. La puissance doit donc être regardée ici comme une fonction de R (et non de la pulsation) à maximiser. Ensuite, il y a R au numérateur et au dénominateur dans la formule de P ; pour trouver le maximum, il ne suffit donc pas de dire que le dénominateur doit être minimum, ce qui conduit à la fameuse égalité R^2=-(Lw)^2 qui devrait quand même faire frémir. Les devoirs, comme les épreuves de concours, ne sont pas la 192è répétition du même exercice !

Les applications numériques ont été plutôt maltraitées, sous prétexte qu’il n’y avait pas droit à la calculatrice. Bien évidemment, dans ce cas, on ne vous demande pas des résultats avec 3 chiffres après la virgule, mais des ordres de grandeur réalistes. Ainsi, on peut dire que 24 =25 ou que pi = 3, etc. Cela dit, ne pas faire explicitement le calcul 100 x pi, c’est un peu gonflé ! Il me semble que, sans trop se fatiguer le cerveau, on peut présumer que ça fait 314. A ce propos, je précise que, même si le radian est homogène à une grandeur sans dimension, l’unité de la pulsation est rad/s et non pas s^-1 ou Hz.

Je constate avec plaisir que l’équivalence Thévenin-Norton est à peu près maitrisée, aux erreurs de calcul (souvent très sottes) près.

Fiabilité des tests ADN

Je vous invite à lire le très intéressant article de Jean Pierre Manach dans le Monde sur la fiabilité des tests ADN.

Il montre, exemple à l’appui, que la réputation de preuve absolue du test ADN est plus qu’usurpée, principalement à cause d’erreurs humaines (matériel contaminé, manipulation erronée…), mais aussi à cause de calculs de probabilité contestables, voire franchement faux.

Si l’on a pu se réjouir de voir démontrée l’innocence de condamnés à tort (y compris à la peine capitale) grâce à une analyse ADN, il est assez inquiétant de constater que des innocents sont également condamnés sur la foi de test ADN.

Corrigé du devoir en temps limité de chimie n°3

Le devoir est plutôt satisfaisant, avec une moyenne de classe de 10,6/20. La moyenne est atteinte par 25 copies, et 2 ont entre 9 et 10.

Je constate avec plaisir que, dans l’ensemble, le chapitre sur les liaisons covalentes est compris, même si ce n’est pas parfait. En particulier, certain-e-s ont eu des notes très basses parce qu’ils ou elles ont perdu un nombre considérable de points pour n’avoir pas compté correctement les électrons. Etablir une formule de Lewis, discuter de la géométrie correspondante et des formes résonantes éventuelles, ne sert strictement à rien si le nombre d’électrons est faux au départ. Je suis tout à fait navré d’avoir dû mettre des notes très basses à certains et certaines, non parce qu’ils ou elles n’ont pas compris les liaisons covalentes, mais parce qu’ils ou elles ne savent pas que 7×3+1=22 ! ou dénombrent 7 électrons de valence à l’iode dans la première question, et font tous leurs décompte d’électrons avec 6 électrons ! ou oublient la charge ! bref toutes choses évitables mais qui ne pardonnent pas.

Les questions 1 à 7 sont bien réussies. Dans l’ensemble, établir les valences possibles d’un atome est bien fait, et la polarité des molécules est comprise. Je précise tout de même que c’est la sous-couche 3d qui est invoquée lors de la promotion dans l’atome de chlore, et non la 4s, ce qui permet au chlore d’accéder aux valences 3, 5 et 7.

Pour ce qui est des formules de Lewis, je n’attendais pas nécessairement LA bonne formule, mais une formule qui se tienne. Par exemple, pour l’ion triiodure, deux formules étaient envisageables (charge négative sur un atome terminal ou sur l’atome central). Faute d’autres informations, on ne peut trancher. Il se trouve que la molécule est linéaire, ce qui implique que la charge soit sur l’atome central, mais j’ai admis l’autre forme.
Pour l’ion I3+, en revanche, il est possible d’écrire une forme de Lewis dans laquelle tous les atomes respectent la règle de l’octet. C’est évidemment la meilleure, et je n’ai pas compté juste les autres.
De la même façon, les indications de l’énoncé permettaient de trouver la formule de I5- sans équivoque. C’est en fait une association par interaction de Van der Waals entre un ion iodure et deux molécules de diiode.
Enfin, pour I5+, la géométrie de la molécule (linéaire autour de l’atome central) et la longueur des liaisons ne laissent qu’une seule possibilité. Il est incohérent que la liaison la plus longue soit une liaison double. De même, la linéarité autour de l’atome central interdit qu’il soit AX2E2.

L’ion iodate a été assez bien réussi, avec deux bémols tout de même. D’une part, il est peu acceptable que la charge négative soit sur l’atome d’iode qui est nettement moins électronégatif que l’oxygène. Par ailleurs, si on a placé la charge négative sur un oxygène, il est alors naturel d’y accrocher le H dans l’acide iodique. N’oubliez pas que, en chimie inorganique, H est fréquemment lié à O ou N ; faute d’autre indication, ce doit être votre premier choix. Les questions sont liées les unes aux autres ; si on vient de traiter IO3- et qu’on parle de HIO3 dans la même question, c’est sûrement qu’il n’y a pas besoin de tout recommencer.
D’autre part, pour expliquer que les trois liaisons I-O sont équivalentes dans IO3-, il ne suffit pas de dire qu’il y a délocalisation, ni même d’écrire l’hybride de résonance, il faut écrire les 3 formes limite, en précisant par quel réarrangement électronique on passe de l’une à l’autre. Cela peut vous paraitre fastidieux, mais c’est ce qui est attendu.

Concernant la question 16, je suis désolé de l’avoir laissée. Elle invoquait des liaisons hydrogène, et je pensais qu’on aurait eu le temps de les évoquer en cours avant le devoir. Je n’ai évidemment pas compté cette question (sauf un micro bonus à ceux qui ont vu la liaison H).

Les trois dernières questions ont été plus folkloriques. Cela dit, je ne trouve pas très difficile de trouver l’anion dans K2MnF6, sachant que le cation est K+ …

Conseil de classe

Le conseil de classe a lieu demain soir, comme vous ne l’ignorez sans doute pas. Je crois qu’il est bon de préciser que nous n’y prendrons aucune décision concernant votre avenir, et donc concernant votre passage en deuxième année.

Le passage en deuxième année est fonction non seulement des résultats de l’année, mais aussi de la progression au cours de l’année. Ainsi, à moyenne annuelle égale, un élève qui stagne toute l’année à 8 nous parait plus tangent qu’un élève qui progresse régulièrement de 4 à 9 au cours de l’année.

Ce conseil de classe est donc simplement un premier point que nous faisons sur la classe collectivement et sur chaque élève individuellement. C’est l’occasion de faire le point aussi pour vous. Il ne faut pas hésiter à venir nous en parler ou a nous écrire. Bien entendu, s’il y a des choses que vous souhaitez nous faire savoir mais que vous hésitez à nous dire face à face, il faut demander aux délégués de transmettre le message demain soir, et donc leur en faire part d’ici là. Votre avis nous intéresse !