» Quand je pense que je me trimbale avec un lapin en marinière rouge, c’est vraiment sauvage » (Madame Lapin)
A qui la faute ?
» Quand je pense que je me trimbale avec un lapin en marinière rouge, c’est vraiment sauvage » (Madame Lapin)
A qui la faute ?
Pourquoi diantre certains radis flottent-ils alors que d’autres coulent ? et ça n’a de rapport ni avec leur taille ni avec la taille de la tige. Ca mériterait bien un TIPE, je trouve.
Pour ceux qui liront ce message, merci de faire passer très rapidement l’information à tout le monde.
En raison d’un problème de dernière minute, votre professeur de mathématiques n’est pas en mesure de faire le devoir de samedi.
En conséquence, l’ordre des deux prochains devoirs est inversé :
– samedi 03 avril (après demain) : physique-chimie
– samedi 10 avril : mathématiques.
Le programme du devoir de physique-chimie tient en 2 mots : optique et alcènes (ce qui inclut évidemment la stéréochimie et la délocalisation électronique).
La moyenne du devoir est de 9,7/20. La moyenne est atteinte par 20 copies, et 4 ont entre 9 et 10. Je trouve ce résultat en-dessous de ce que j’attendais. Le devoir comportait des questions très classiques, et d’autres un peu moins, et les questions classiques n’ont pas toujours été les plus réussies.
Dans la partie stéréochimie, il y a parfois confusion entre formes anomères alpha et beta, et énantiomères D et L. Ce n’est pas la même chose. Les deux formes anomères sont des diastéréoisomères, formés lors de la cyclisation d’un ose.
Le décompte des stéréoisomères possibles d’une molécule, connaissant le nombre d’atomes de carbone asymétriques, c’est du dénombrement. Il y en a 2^6 (et non 2×6 ou 6^2). D’autre part, je suis un peu navré du nombre d’erreurs dans la détermination des configurations absolues ; en particulier, la position des atomes d’hydrogène sur le cycle en conformation chaise est souvent fantaisiste !
Le squelette anthraquinone vous a posé problème. Montrer qu’il y a deux cycles aromatiques donc plans, c’est une chose, mais il faut aussi montrer que ces cycles sont dans le MEME plan, et ceci est dû à la conjugaison avec les groupes carbonyle. Dans ce genre de questions, un schéma avec une forme résonante mettant en évidence la délocalisation est plus démonstrative qu’une phrase filandreuse.
Le phénomène d’intercalation n’a pas été compris, mais c’est hors programme, et je n’ai évidemment pas compté énormément de point à cette question. Curieusement, la stéréochimie du cis-platine a été bien mieux comprise.
Je précise que le laetrile, dont il était question dans le sujet, est une substance dont l’efficacité thérapeutique est très controversée. Son action présumée est la suivante : elle libère du cyanure (le groupe CN se détache) et ceci principalement au niveau des cellules cancéreuses, faisant mourir ces dernières. Néanmoins, des effets indésirables ont été nettement mis en évidence : les patients présentent souvent des symptômes d’empoisonnement au cyanure ! En conséquence, les autorités américaines ont émis un avis négatif à l’utilisation de cette molécule. L’adryamicine est en revanche une substance à l’utilité avérée.
Le problèmes sur les atomes et molécules a été diversement réussi. La structure de Lewis de l’ion sulfate est connue de presque tous. En revanche, certains vont vraiment chercher des trucs pas croyables pour montrer que la molécule est totalement symétrique. Il suffit de montrer que toutes les liaisons sont équivalentes par mésomérie ; pour cela, écrire l’hybride de résonance, c’est bien, mais écrire les différentes formes limite, et les mouvements d’électrons correspondants, c’est encore mieux.
J’ai été fort surpris des acrobaties que vous avez déployées pour montrer que la multiplicité de la liaison SO dans SOCl2 et SO3 est différente, alors même qu’on donnait des longueurs de liaison quasiment identiques !
Concernant la force de l’acide benzènesulfonique, il suffit de montrer que la base conjuguée est très stable ; en effet, on peut en écrire plusieurs formes résonantes qui n’existent pas dans l’acide. Je ne comprends pas ceux qui écrivent que la base se forme facilement parce qu’elle est peu stable ! C’est absurde, car être peu stable signifie être d’énergie élevée, et il est impensable qu’une espèce se transforme spontanément en une espèce plus élevée en énergie.
L’aromaticité du naphtalène est un classique. Encore une fois, dire qu’il y a 10 électrons délocalisés sur toute la molécule est insuffisant. Il faut un schéma pour le montrer, deux formes limite suffisent.
Pour estimer la longueur de la chaine carbonée dans le SDS, je pense que seules 2 ou 3 copies ont pris en compte l’angle que font les liaisons CC entre elles. Toutes les autres ont fait comme si les liaisons étaient toutes alignées. Sans commentaire.
Pour conclure, je suis un peu déçu des résultats aux devoirs de physique et de chimie. La semaine après les vacances, je m’attendais à mieux !
Le devoir en temps limité de physique fait apparaitre deux groupes dans la classe : ceux qui connaissent bien leur cours, et ceux qui soit n’ont pas assez travaillé, soit n’ont pas réfléchi assez profondément à certaines subtilités de la thermodynamique. Il est indispensable de combler les lacunes avant qu’on ne commence la deuxième partie du cours de thermodynamique.
La moyenne est de 8,8/20. La moyenne est atteinte par 15 copies, et 4 ont entre 9 et 10.
L’exercice 1 est absolument catastrophique.
Il est satisfaisant de constater que tout le monde connait l’équation d’état d’un gaz parfait, l’expression de l’énergie interne d’un gaz parfait, et le premier principe. Il reste des imprécisions sur l’utilisation l’écriture, avec des mélanges entre dU et Delta U, et delta Q et Q, mais cela devrait s’arranger avec le temps et l’habitude. Cela ne m’inquiète pas.
En revanche, les trois quarts d’entre vous confondent adiabatique et isotherme. Cela est inadmissible. J’ai passé du temps à expliquer que chaleur et température ne signifient pas la même chose en physique. J’ai pris des exemples concrets où une transformation est adiabatique sans être isotherme (une maison parfaitement bien isolée avec un poele qui entretient un feu d’enfer voit sa température monter, alors qu’aucun échange de chaleur n’a lieu avec l’extérieur)). On a étudié en cours des bilans d’énergie dans le cas d’une transformation isotherme, et dans le cas d’une transformation adiabatique infiniment lente, et pour cette dernière, on a calculé une variation de température. On a tracé dans le diagramme de Clapeyron une isotherme et une adiabatique réversible, et ce n’est pas la même courbe (donc pas la même transformation). Il ne vous reste plus qu’à travailler le cours de façon plus approfondie.
La différence entre adiabatique et isotherme est fondamentale. On ne peut pas continuer le cours de thermodynamique, en particulier le cours sur les machines thermiques, si vous ne maitrisez pas cela. Il faut bien réfléchir à ce que ça veut dire concrètement, être isotherme et être adiabatique. Vous êtes isothermes (du moins si vous venez de la même planète que moi), mais vous ne cessez d’échanger de la chaleur avec le monde extérieur (en cette saison, vous en cédez).
L’exercice 2 est à peine mieux.
La détermination de la capacité thermique d’un bout de métal était quasiment identique à l’exercice n°2 de la feuille d’exercices sur les bilans d’énergie. Il y avait juste à rajouter le fait que le calorimètre n’est pas parfait. En outre, on a fait en cours un exercice assez semblable (sauf qu’il y avait 2 solides, au lieu d’un solide et un liquide).
C’est vrai que pour les phases condensées, U et H c’est quasiment pareil. Cependant, comme on travaille ici à P constante, on a Delta H = Q, et donc ici Delta H = 0. C’est mieux de raisonner avec H qu’avec U, ça montre qu’on a compris l’intérêt de la fonction enthalpie. On ne s’est pas foulé à la définir juste pour enquiquiner les étudiants, mais au contraire pour se simplifier la vie.
Je suis coupable d’avoir oublié Te dans la liste des paramètres en fonction desquels il fallait exprimer c0, mais cela n’aurait dû troubler personne connaissant son cours sur le sujet. Faites-vous un peu confiance, parfois ! je ne suis pas parfait, et il y a des coquilles dans mes énoncés. Il y en a aussi parfois dans les énoncés des sujets de concours !
Pour ce qui concerne la détermination de la chaleur latente de vaporisation, je ne dirais qu’une chose : alors même qu’il y avait des changements d’état dans le dernier devoir en temps limité et dans le dernier devoir en temps libre, je suis attéré de constater que les copies où la réponse à la question 6 est juste se comptent sur les doigts d’une main. A pression constante, s’il y a changement d’état d’un corps pur, la température est constante. Il n’y a rien d’autre à dire.
Un roman pas gai, ce mois-ci, et qui fait même un peu froid dans le dos.
Le lieu de l’action : Berlin.
La date : 1940, sous le nazisme.
L’histoire : un couple de personnes déjà âgées, venant de perdre leur fils unique sur le champ de bataille, disséminent à travers Berlin des lettres anonymes appelant à la résistance contre le régime. Je ne crois pas rompre le suspense en dévoilant que leur entreprise sera totalement vaine.
Il s’agit de Seul dans Berlin de Hans Fallada, disponible en collection folio.
Comme vous êtes fatigués après le devoir de physique, je vous propose un essai pas foulant, puisqu’il s’agit d’un livre de photographies. C’est un peu à la manière de Arthus-Bertrand, mais pas sur le même mode.
Je n’aime pas Arthus-Bertrand. Je trouve ses photographies belles, mais gratuites. Montrer de belles choses vues du ciel avec pour objectif de les préserver, c’est bien, mais c’est un peu léger.
Alex MacLean, dont je découvre en en parlant qu’il possède un site, que je m’en vais de ce pas mettre dans ma blogroll, fait de la photographie aérienne, mais à la base, c’est un urbaniste. Sa formation déteint sur sa pratique photographique, et cela rend d’autant plus passionnantes ses photos. En quelques clichés, l’absurdité du développement urbain des Etats-Unis est patent : constructions sur le littoral à la merci des tempêtes, destructions des dunes, gaspillage incroyable de l’eau, nécessité d’utiliser sa voiture puisque rien n’est prévu pour les piétons, étalement urbain, etc. Et en même temps, quelques clichés montrent tout autant que bien des solutions existent.
Son dernier livre, intitulé Over, et sous-titré Visions aériennes de l’American Way of Life, une absurdité écologique est édité en Français aux éditions La Découverte. Je rappelle au passage que George Bush (père) avait refusé de signer le protocole de Kyoto au motif que « le mode de vie américain n'[était] pas négociable ».
Il va zoner sur internet, évidemment.
Des fois, il a de la chance, il tombe sur un truc drôle (en Anglais).
Le New-York Times publie ici un article (désolé, c’est en Anglais) sur les attaques des créationnistes contre la théorie du réchauffement climatique.
Je rappelle que les créationniste sont les fondamentalistes chrétiens qui soutiennent une interprétation littérale de la version biblique de la création du monde, et s’opposent à l’enseignement de la théorie de l’évolution. Il se trouve que leurs tentatives d’infléchir les programmes scolaires sur ce point ont été retoquées par diverses décisions de justice, au nom de la séparation de l’Eglise et de l’Etat (on a un peu tendance à oublier que les Etats-Unis sont dotés d’une constitution laïque, si si !). En effet, la justice a estimé que réclamer l’enseignement du créationnisme comme une alternative à la théorie de l’Evolution relevait de la croyance religieuse.
Afin de contourner ce problème, les créationnistes ont eu une idée brillante : ne plus contester la théorie de l’évolution, mais imposer par la loi aux programmes scolaires de relativiser toute théorie scientifique (au nom de la formation de l’esprit critique des enfants) … au premier rang desquelles, évidemment, celle de l’évolution, mais aussi celle du réchauffement climatique. Pourquoi elle en particulier ? La raison invoquée dans l’article de New-York Times est que les fondamentalistes chrétiens se sentent attaqués dans leur foi à l’idée qu’on puisse dire que la Terre, création divine, soit abimée par les humains.
Il était déjà difficile d’avoir un débat scientifique de bonne tenue sur le sujet, ça risque de virer à l’impossible.
Conférence donnée à l’ENS Lyon le mois dernier, par Jean Jouzel, membre du GIEC sur ce lien, qui nécessite Real Player (téléchargeable gratuitement, mais faites attention, il faut décocher certaines cases si vous ne voulez pas que des fonctionnalités annexes soient installées par défaut).
La qualité du son n’est pas excellente, et je n’ai pas réussi à visualiser à la fois l’orateur et les documents qu’il montre, ce qui est un peu pénible.
On notera cependant que ce scientifique, quoique membre du GIEC, adopte un ton beaucoup plus mesuré que les détracteurs du GIEC, et que, contrairement à ce qu’on entend ici et là, le GIEC ne prétend pas détenir la vérité, mais seulement un faisceau d’indices nettement concordants. L’orateur prend soin de montrer les limites et incertitudes des connaissances actuelles, mais il montre aussi ce qui peut être tenu pour acquis.
Cette conférence démolit clairement plusieurs allégations entendues fréquemment.
– Que le réchauffement est trop faible pour être indétectable : une courbe d’évolution des températures sur les 100 dernières années est sans équivoque.
– Que c’est le cycle solaire qui est responsable du réchauffement actuel : la même courbe avec des données moyennées sur 11 ans, durée du cycle solaire, a la même allure. D’ailleurs, le cycle solaire étant de 11 ans, son effet en moyenne sur 100 ans devrait être nul.
– Que nous sommes actuellement en période de refroidissement : par rapport à 1998, année la plus chaude jamais enregistrée depuis 100 ans, cette dernière décénie est plus froide, mais par rapport à toutes les décénies précédentes, cette dernière décénie est la plus chaude.