Monthly Archives: avril 2010

Marée noire en Louisiane

Malgré les gesticulations des autorités, il faut bien se rendre à l’évidence, c’est l’impuissance quasi totale face à la pollution maritime qui menace actuellement la côte sud des Etats-Unis. La catastrophe qui menace est à la fois économique (le secteur de la pêche en Louisiane et du tourisme dans l’Alabama ou le Mississipi sont menacés) et écologique (le delta du Mississipi est une zone de mangrove et de cordons dunaires très riche en oiseaux, poissons, crustacés, etc, et quasi impossible à nettoyer).

Un expert de l’Institut Français du Pétrole (IFP) explique dans cet article du Monde pourquoi l’idée – apparemment sensée – de se débarrasser de la nappe de pétrole par combustion est mauvaise.

Cela dit, on mesure le chemin parcouru depuis les années 80. Lors de l’échouage de l’Amoco Cadiz sur la côté nord de la Bretagne en 1978, la société Standard Oil n’avait pas levé le petit doigt pour nettoyer (au moment du naufrage, sa préoccupation principale était de savoir si sa compagnie d’assurance acceptait l’intervention du remorqueur le plus proche du pétrolier…), se fichait quasiment ouvertement de la pollution engendrée (220 000 tonnes de pétrole déversées, soit 5 fois plus que ce qui s’est déjà échappé de la plate forme Deepwater Horizon) et contestait le préjudice écologique et économique. La justice américaine avait trainé des pieds pour accorder une indemnisation, d’ailleurs décevante, aux collectivités territoriales touchées par la marée noire.
Aujourd’hui, il semble que les compagnies pétrolières se sentent un peu plus mal à l’aise face aux pollutions qu’elles engendrent, et on ne peut que s’en réjouir. Cela dit, il ne faut pas négliger, dans la réaction de BP, le fait que la pollution menace directement les Etats-Unis … c’est bizarre, la pollution chez soi est toujours beaucoup plus préoccupante que celle qui a lieu chez les autres. Qui a entendu parler des marées noires dans le Golfe Persique ?

Correction du devoir en temps limité de physique n°7

Le devoir est très satisfaisant, avec une moyenne de 11,8/20, dont 25 copies supérieures à la moyenne et 5 copies entre 9 et 10.

L’exercice 1 est plutôt bien réussi, avec une moyenne de 13,5/20. Cela dit, il était tout de même facile. J’ai été un peu surpris de certaines choses curieuses.
– Comment peut-on affirmer que P1 est réel, qui plus est en précisant qu’on le verrait sur un écran, alors que ce point est derrière le miroir ??? Faites l’expérience. Mettez un miroir entre une lampe et votre oeil, côté réfléchissant vers la lampe : voyez-vous la lampe ? voyez-vous seulement de la lumière ? C’est pourtant très intuitif !
– Comment peut-on construire des rayons qui traversent le miroir (même expérience que précédemment), alors même qu’on a construit l’image de P1 par le miroir !! Les rayons passent par l’image à la sortie d’un système optique, c’est la définition même d’une image !

L’exercice 2 est un peu moins bien (10,3 de moyenne tout de même). Il me permet de faire remarquer qu’une tangente est sans unité, contrairement à un angle, qui est en radian ou en degré. Ceci est mineur.

Il y a en revanche deux autres points important que je voudrais soulever.
– D’une part concernant les questions 2 et 3. La distance focale de la lentille n’était certes pas donnée. Cependant, il n’est pas interdit d’avoir une petite idée de ce que ça peut valoir. En tout cas, on peut parier que f ‘ est de toute façon très inférieure à la distance Terre-Saturne. En conséquence, Saturne peut être considérée à l’infini. Cela simplifie diablement les formules !
– D’autre part, concernant la construction graphique de A1B1 et A2B2. Il faut distinguer les traits qui relèvent de la construction géométrique (par exemple en pointillés) des rayons réellement parcourus par la lumière (par exemple en traits pleins). Ainsi, un rayon issu de B0 et passant par O1 n’est pas dévié et indique la direction de B1. Cependant, le rayon lumineux correspondant ne va pas jusqu’à B1, car il est dévié par l’oculaire ; il faut montrer ce qui lui arrive. J’ai été plutôt coulant sur cette question, et je me suis en gros satisfait de toute représentation qui mettait en évidence l’angle de sortie alpha’.

J’en profite pour rappeler que le but d’un problème n’est (généralement) pas de faire faire des calculs pour le plaisir. Usuellement, on veut vous faire arriver à une conclusion.
– A la question 3, il y en avait une première : pourquoi le système lentille + écran n’est pas satisfaisant ? Seules quelques rares copies ont fait remarqué que le grandissement étant minuscule, l’image allait être quasiment invisible, et un calcul tout bête avec un ordre de grandeur réaliste pour f ‘ le montre aisément.
– A la dernière question, il faut conclure ! Le point crucial est de savoir si oui ou non on distingue l’anneau de Saturne. Si sur la plaque photosensible, l’image de la planète et l’image de l’anneau sont nettement séparées, alors on a gagné et il faut le dire ! Cela signifie qu’on fait mieux que Galilée, qui n’avait, lui, guère vu qu’une planète avec des « oreilles », ce qui est déjà pas mal, quand on pense au matériel qu’il avait.

Ce problème était historique, puisque 2010 est le 400è anniversaire de l’observation par Galileo Galilei, un des plus remarquables savants qui ait jamais vécu, des « lunes de Jupiter » (les 4 satellites galiléens : Io, Europe, Callisto et Ganymède) et des anneaux de Saturne. Vous pouvez lire à ce sujet l’article de wikipedia sur Galilée, que je trouve bien fait. En outre, l’Institut de Mécanique Céleste et de Calcul des Ephémérides (IMCCE, émanation de l’Observatoire de Paris) publie une lettre d’information sur le thème de l’observation des satellites galiléens de Jupiter. Il faut s’inscrire pour la recevoir, c’est faisable sur la page d’accueil de l’IMCCE, mais on peut aussi les consulter dans les archives du site.

L’essai du mois d’avril

Il est également sous le signe de la science fiction, mais diantrement sérieuse. Le livre est de Roland Lehoucq, qui n’est pas exactement le premier venu, puisqu’il s’agit d’un astrophysicien qui travaille au CEA. L’idée est la suivante : Roland Lehoucq, comme beaucoup de personnes de sa génération, a lu les aventures de Superman (ces petites BD à 2 balles, les comics). A la lumière de ses connaissances et compétences actuelles, il imagine tout ce qu’impliquent les exploits de Superman : ses bonds de 120 m, son aptitude à voler, à voir loin, à entendre à travers les murs, à être anéanti par la kryptonite, etc.

Le lecteur patient et amusé découvre ainsi comment doit nécessairement être la planète Krypton (patrie de Superman), et constate au fil du livre que Superman est en fait inévitablement un nabot aux énormes yeux et aux oreilles démesurées, qui doit chausser des sortes de bottes à semelles très très épaisses et un slip blindé. Tout ça est plein de physique et de biophysique très sérieuse et très drôle.

Le titre : D’où viennent les pouvoirs de Superman ? Physique ordinaire d’un super-héros. C’est disponible aux éditions EDP Sciences, une très respectable maison d’édition scientifique.

Le roman du mois d’avril

Presque déjà le mois de mai, et je n’ai pas encore parlé du roman du mois d’avril… Les fans s’impatientent…

Ce mois-ci donc, sera sous le signe de la science fiction. De Joe Haldeman, je vous recommande La Guerre éternelle, édité chez Flammarion et disponible en collection j’ai lu. Ce n’est pas long, ça se lit bien, c’est assez palpitant. En gros, c’est l’histoire de la rencontre entre les Humains et une civilisation extraterrestre, avec laquelle la communication s’avère impossible . Les va-t-en-guerre en profitent … et cela dure plus de mille ans. Je ne suis pas un très grand fan de science fiction ; je trouve que ça tourne toujours un peu en histoire de super-héros qui font des trucs pas possibles avec des armes miraculeuses, et qui parcourent la galaxie en 3 minutes à l’aide de diverses et improbables astuces relativistes. Dans ce roman, il y a évidemment du panpan-boumboum (c’est quand même l’histoire d’une guerre), mais ça reste à des niveaux crédibles. En outre, même s’il est possible de se déplacer très rapidement (quasiment à la vitesse de la lumière), un point très important n’est pas occulté : le décalage temporel qui existent entre ceux qui voyagent et ceux qui ne voyagent pas (ce qui est connu en relativité sous le nom de paradoxe des jumeaux). L’auteur imagine donc que les états-majors mènent une guerre dans l’espace tout autant que dans le temps : on envoie des troupes au diable vauvert, où elles arriveront dans 300 ans. L’auteur manie ces décalages temporels avec beaucoup d’astuce.

Ce livre a été adapté par l’auteur lui-même en bande dessinée, avec des dessins de Marvano. La version BD est tout aussi réussie que le livre ; elle est éditée dans la collection Aire Libre chez Dupuis (dans mon souvenir, il y a 3 tomes).

Une chouette destination …

… pas loin, pas cher, et pas encore trop bobo (mais ça se gâte, il faut se dépêcher avant que ça ne ressemble à l’île de Ré) : l’île de Groix, au sud de la Bretagne.

On peut laisser de côté le folklore bretonant-gnian-gnian, les pouètes bretonants morts à la guerre, ainsi que les grotesques panneaux bilingues. Je parlerai une autre fois des vicissitudes de la bretonomania, et je précise d’ores et déjà que je modèrerai de façon peu modérée les éventuels commentaires furibards de bretonnants maniaques. Je précise au passage que je me prévaut de 8 arrières-grands parents bretons (au contraire de nombre de bretonolâtres), et que ce n’est pas pour ça que je me sens obligé de sombrer dans le ridicule breton.

De Groix, en revanche, on peut admirer les magnifiques paysages, son ensoleillement digne des Caraïbes (on va pas me croire, et pourtant c’est vrai), ses criques paradisiaques (on va encore pas me croire et c’est encore vrai), sa mer chaude (on va toujours pas me croire, et là on n’aura pas forcément tort), ses milliers de lapins de garenne, et la remarquable réserve naturelle François le Bail, qui se divise en deux parties.

La réserve ornithologique est très riche : fulmars boréal, cormorans huppés, tadornes de belon, goélands argentés, bruns et marins, mouettes tridactyles (qui n’ont malheureusement pas montré le bout de leur bec), sternes caugek, huitriers pies, courlis corlieu, pipits maritimes, vanneaux huppés, grands gravelots, hirondelles de rivage, rustiques et de fenêtre, tariers, traquets motteux, alouettes lulu, fauvettes à tête noire et grisettes, faucons crécerelles et pélerins, grands corbeaux, linottes mélodieuses, sans compter une inhabituelle concentration de grives musiciennes très en voix, et les inévitables troglodytes mignons, accenteurs mouchets, moineaux domestiques, verdiers d’europe, chardonnerets élégants, pinsons des arbres, corneilles noires, étourneaux sansonnets et merles noirs (j’en oublie sûrement). On laissera de côté les innombrables faisans de colchides, introduits par les chasseurs et pour les chasseurs, leur cri stupide (je parle des faisans) et leur allure grotesque (je parle toujours des faisans, la chasse étant fermée, je n’ai pas vu de chasseurs), ainsi que les perdrix rouge dont le destin est également de passer à la casserole.

La réserve minéralogique est, même pour un ignare dans mon genre, sensationnelle. Je me contenterai des aspects purement esthétiques, et je vous renvoie aux aspects techniques ici.

Modification du planning des devoirs URGENT

Pour ceux qui liront ce message, merci de faire passer très rapidement l’information à tout le monde.

En raison d’un problème de dernière minute, votre professeur de mathématiques n’est pas en mesure de faire le devoir de samedi.

En conséquence, l’ordre des deux prochains devoirs est inversé :
– samedi 03 avril (après demain) : physique-chimie
– samedi 10 avril : mathématiques.

Le programme du devoir de physique-chimie tient en 2 mots : optique et alcènes (ce qui inclut évidemment la stéréochimie et la délocalisation électronique).