Le roman du mois de décembre

J’ai dû raté le mois de novembre, mais je vais tâcher de me rattraper ce mois-ci. C’est Noël, fête des enfants. Or qu’êtes-vous, sinon de grands enfants ? Je vous propose donc des livres pour enfants, un peu plus grands que le public habituel de Zou le Zèbre tout de même. Si vous ne savez pas quoi offrir à votre nièce/neveu/cousin/cousine/etc, ou si vous êtes trop fatigués pour relire l’intégrale de Kant, je ne peux que vous suggérer les albums de François Place, magnifique dessinateur et scénariste très original.

Son grand’oeuvre (à mon avis) est l’Atlas des Géographes d’Orbae (chez Casterman), ensemble de 26 courtes histoires, une pour chaque lettre de l’alphabet, sur 26 pays imaginaires. Des histoires tristes, des histoires fantastiques, des histoires qui font peur, des histoires qui font rêver. Un enchantement en trois tomes : Du pays des Amazones aux Iles Indigo, Du pays de Jade à l’Ile Quinookta, et De la Rivière rouge au pays des Zizotls. Je vous mets en garde cependant contre ce qui me parait une petite bassesse de Casterman, qui publie non seulement l’Atlas complet, mais met également en vente les histoires séparément comme s’il s’agissait de livres originaux.

L' Atlas des géographes d' Orbæ - Tome 1 - u pays des Amazones aux îles IndigoL' Atlas des géographes d' Orbæ - Tome 2 - Du pays de Jade à l'île QuinooktaL' Atlas des géographes d' Orbæ - Tome 3 - De la Rivière Rouge au pays des Zizotls

Le Roi des Trois Orients (éditions Rue du Monde) est également un livre magnifique, racontant les tribulations d’une grande ambassade envoyée par des souverains (occidentaux ?) au grand Roi des Trois Orients. Le livre est en fait une longue frise, à la manière des rouleaux chinois, où le dessin glisse insensiblement d’un épisode à l’autre, sans rupture. Normalement, le livre est vendu avec la frise.

J’aime également beaucoup Le Vieux fou de dessin (Gallimard jeunesse), histoire d’un petit garçon de la ville d’Edo (actuelle Tokyo) qui se lie d’amitié avec Hokusai, l’un des plus célèbres dessinateurs japonais du 19è siècle, dont vous avez certainement déjà vu la célébrissime estampe La Grande vague de Kanagawa, qui fait partie de la non moins célébrissime série des 36 vues du Mont Fuji.

Le vieux fou de dessin : Place, François

Enfin, pour les nièces et cousines, ne manquez pas La Fille des batailles (Casterman). Enfin un livre dont le personnage principal est une fille, mais pas une cloche qui joue à la Barbie en rêvant à un prince charmant (généralement un bellâtre ridicule) dont elle souhaite de tout coeur laver les chaussettes et élever les enfants jusqu’à la fin de ses jours ! L’héroïne est une petite fille noire qui se retrouve en France suite à un naufrage, à une époque qu’on peut assez vraisemblablement situer au 17è siècle et vers le sud-ouest de la France du fait du contexte historique. Jolie et intelligente, quoique muette, elle fuit les avances du seigneur du lieu, erre à travers le pays à la recherche de son amoureux enrôlé de force, se cache chez des rebelles qui n’ont pas la même religion. De l’aventure, de l’amour, du suspense, quoi demander de plus ?

Tout l’art de François Place, outre son trait magistral et la beauté de ses illustrations, est de savoir raconter « à la manière de » : à la manière d’un conte chinois pour le Pays de Jade, à la manière d’un récit d’exploration du 19è siècle pour Les derniers Géants (Casterman), etc.

Autant de styles que d’histoires. On en s’en lasse pas.

 

Allez zou !

toutes et tous en vacances !

Pas la peine de se casser la nénette pour savoir quoi faire : dodo et pas de travail la première semaine, mais douce reprise la deuxième. Je vous invite à méditer cet alléchant programme. Il faut arriver dispos et efficace le jour de la rentrée pour découvrir pleins de nouvelles réactions exotiques.

En tout cas merci pour vos délicates attentions. C’est incroyable ce que vous avez dégoté.

Je vous souhaite de très bonnes vacances, de joyeuses fêtes et tout et tout.

Corrigé du devoir en temps limité de physique n°3

La moyenne du devoir est de 9,6/20, avec 19 copies qui ont plus de 10 et 4 qui ont entre 9 et 10.
Je ne vais pas dire que c’est bien, mais en tout cas, cela n’a rien à voir avec la catastrophe de la dernière fois. Ne vous endormez pas sur ces (petits) lauriers, mais au contraire, persistez dans cette voie.

Comme toujours en électrocinétique, les mathématiques approximatives sont un désastre. On en peut pas obtenir des formules exactes si on ne sait pas expliciter la partie réelle de 1/ZZ est complexe, si on écrit que 1/(a+b)=1/a+1/b, si on prétend que partie réelle et module sont la même chose, et si on écrit sans rire que R^2=-(Lw)^2 !!

La première partie est assez calculatoire, mais sans aucune difficulté. Lorsque l’énoncé demande de montrer quelque chose (par exemple que P=UIcos(phi)), il faut … le montrer. Et de préférence sans truander les signes, les facteurs 2 ou autre. Inversement, si on demande simplement l’admittance d’une bobine ou d’un condensateur, on peut supposer connues leurs impédances.

Les choses se gâtaient dès la question 7, qui était pourtant sans aucune difficulté. On suggérait d’utiliser les admittances plutôt que les impédances, mais personne n’a jamais prétendu qu’il suffisait de remplacer Z par Y dans toutes les formules. Pour des dipôles en série, les impédances s’ajoutent, mais pas les admittances ; inversement pour des dipôles en parallèle, les impédances ne s’ajoutent pas mais les admittances oui.
Les calculs sont très simples si on arrive à se retenir de tout mettre au même dénominateur, et si on se rappelle que 1/jLw = -j/Lw.

A la question 8, peu de personne m’ont fait une justification limpide, alors qu’il suffisait de dire qu’il y a conservation de l’énergie, et donc que toute l’énergie fournie par le générateur est reçue par le dipôle qui y est branché. Concernant la question 9, j’ai vu des choses plus fantaisistes. Sachant que les bobines idéales ne consomment rien en moyenne, il est évident que toute la puissance moyenne reçue par le dipôle AB l’est par la résistance R, qui ne sait rien faire d’autre que la dissiper par effet Joule. Certains raisonnement particulièrement filandreux ont conduit à une puissance dissipée par effet Joule négative, autrement dit que la résistance reçoit de l’énergie de l’extérieur lorsqu’elle est parcourue par un courant !! Mince alors, et moi qui continue à payer du courant pour faire marcher mes convecteurs …

Concernant le maximum de la puissance, il fallait évidemment s’inspirer du TD, mais pas refaire la même chose sans réfléchir. D’abord, on demandait de trouver une valeur de R pour laquelle P est max. La puissance doit donc être regardée ici comme une fonction de R (et non de la pulsation) à maximiser. Ensuite, il y a R au numérateur et au dénominateur dans la formule de P ; pour trouver le maximum, il ne suffit donc pas de dire que le dénominateur doit être minimum, ce qui conduit à la fameuse égalité R^2=-(Lw)^2 qui devrait quand même faire frémir. Les devoirs, comme les épreuves de concours, ne sont pas la 192è répétition du même exercice !

Les applications numériques ont été plutôt maltraitées, sous prétexte qu’il n’y avait pas droit à la calculatrice. Bien évidemment, dans ce cas, on ne vous demande pas des résultats avec 3 chiffres après la virgule, mais des ordres de grandeur réalistes. Ainsi, on peut dire que 24 =25 ou que pi = 3, etc. Cela dit, ne pas faire explicitement le calcul 100 x pi, c’est un peu gonflé ! Il me semble que, sans trop se fatiguer le cerveau, on peut présumer que ça fait 314. A ce propos, je précise que, même si le radian est homogène à une grandeur sans dimension, l’unité de la pulsation est rad/s et non pas s^-1 ou Hz.

Je constate avec plaisir que l’équivalence Thévenin-Norton est à peu près maitrisée, aux erreurs de calcul (souvent très sottes) près.

Fiabilité des tests ADN

Je vous invite à lire le très intéressant article de Jean Pierre Manach dans le Monde sur la fiabilité des tests ADN.

Il montre, exemple à l’appui, que la réputation de preuve absolue du test ADN est plus qu’usurpée, principalement à cause d’erreurs humaines (matériel contaminé, manipulation erronée…), mais aussi à cause de calculs de probabilité contestables, voire franchement faux.

Si l’on a pu se réjouir de voir démontrée l’innocence de condamnés à tort (y compris à la peine capitale) grâce à une analyse ADN, il est assez inquiétant de constater que des innocents sont également condamnés sur la foi de test ADN.

Corrigé du devoir en temps limité de chimie n°3

Le devoir est plutôt satisfaisant, avec une moyenne de classe de 10,6/20. La moyenne est atteinte par 25 copies, et 2 ont entre 9 et 10.

Je constate avec plaisir que, dans l’ensemble, le chapitre sur les liaisons covalentes est compris, même si ce n’est pas parfait. En particulier, certain-e-s ont eu des notes très basses parce qu’ils ou elles ont perdu un nombre considérable de points pour n’avoir pas compté correctement les électrons. Etablir une formule de Lewis, discuter de la géométrie correspondante et des formes résonantes éventuelles, ne sert strictement à rien si le nombre d’électrons est faux au départ. Je suis tout à fait navré d’avoir dû mettre des notes très basses à certains et certaines, non parce qu’ils ou elles n’ont pas compris les liaisons covalentes, mais parce qu’ils ou elles ne savent pas que 7×3+1=22 ! ou dénombrent 7 électrons de valence à l’iode dans la première question, et font tous leurs décompte d’électrons avec 6 électrons ! ou oublient la charge ! bref toutes choses évitables mais qui ne pardonnent pas.

Les questions 1 à 7 sont bien réussies. Dans l’ensemble, établir les valences possibles d’un atome est bien fait, et la polarité des molécules est comprise. Je précise tout de même que c’est la sous-couche 3d qui est invoquée lors de la promotion dans l’atome de chlore, et non la 4s, ce qui permet au chlore d’accéder aux valences 3, 5 et 7.

Pour ce qui est des formules de Lewis, je n’attendais pas nécessairement LA bonne formule, mais une formule qui se tienne. Par exemple, pour l’ion triiodure, deux formules étaient envisageables (charge négative sur un atome terminal ou sur l’atome central). Faute d’autres informations, on ne peut trancher. Il se trouve que la molécule est linéaire, ce qui implique que la charge soit sur l’atome central, mais j’ai admis l’autre forme.
Pour l’ion I3+, en revanche, il est possible d’écrire une forme de Lewis dans laquelle tous les atomes respectent la règle de l’octet. C’est évidemment la meilleure, et je n’ai pas compté juste les autres.
De la même façon, les indications de l’énoncé permettaient de trouver la formule de I5- sans équivoque. C’est en fait une association par interaction de Van der Waals entre un ion iodure et deux molécules de diiode.
Enfin, pour I5+, la géométrie de la molécule (linéaire autour de l’atome central) et la longueur des liaisons ne laissent qu’une seule possibilité. Il est incohérent que la liaison la plus longue soit une liaison double. De même, la linéarité autour de l’atome central interdit qu’il soit AX2E2.

L’ion iodate a été assez bien réussi, avec deux bémols tout de même. D’une part, il est peu acceptable que la charge négative soit sur l’atome d’iode qui est nettement moins électronégatif que l’oxygène. Par ailleurs, si on a placé la charge négative sur un oxygène, il est alors naturel d’y accrocher le H dans l’acide iodique. N’oubliez pas que, en chimie inorganique, H est fréquemment lié à O ou N ; faute d’autre indication, ce doit être votre premier choix. Les questions sont liées les unes aux autres ; si on vient de traiter IO3- et qu’on parle de HIO3 dans la même question, c’est sûrement qu’il n’y a pas besoin de tout recommencer.
D’autre part, pour expliquer que les trois liaisons I-O sont équivalentes dans IO3-, il ne suffit pas de dire qu’il y a délocalisation, ni même d’écrire l’hybride de résonance, il faut écrire les 3 formes limite, en précisant par quel réarrangement électronique on passe de l’une à l’autre. Cela peut vous paraitre fastidieux, mais c’est ce qui est attendu.

Concernant la question 16, je suis désolé de l’avoir laissée. Elle invoquait des liaisons hydrogène, et je pensais qu’on aurait eu le temps de les évoquer en cours avant le devoir. Je n’ai évidemment pas compté cette question (sauf un micro bonus à ceux qui ont vu la liaison H).

Les trois dernières questions ont été plus folkloriques. Cela dit, je ne trouve pas très difficile de trouver l’anion dans K2MnF6, sachant que le cation est K+ …

Conseil de classe

Le conseil de classe a lieu demain soir, comme vous ne l’ignorez sans doute pas. Je crois qu’il est bon de préciser que nous n’y prendrons aucune décision concernant votre avenir, et donc concernant votre passage en deuxième année.

Le passage en deuxième année est fonction non seulement des résultats de l’année, mais aussi de la progression au cours de l’année. Ainsi, à moyenne annuelle égale, un élève qui stagne toute l’année à 8 nous parait plus tangent qu’un élève qui progresse régulièrement de 4 à 9 au cours de l’année.

Ce conseil de classe est donc simplement un premier point que nous faisons sur la classe collectivement et sur chaque élève individuellement. C’est l’occasion de faire le point aussi pour vous. Il ne faut pas hésiter à venir nous en parler ou a nous écrire. Bien entendu, s’il y a des choses que vous souhaitez nous faire savoir mais que vous hésitez à nous dire face à face, il faut demander aux délégués de transmettre le message demain soir, et donc leur en faire part d’ici là. Votre avis nous intéresse !

A propos de l’étalon universel de masse et de sa disparition

Comme vous le savez sans doute, le système international (SI) définit les unités de base à partir desquelles il est possible de définir toutes les autres. Elles sont au nombre de 7, dont le mètre et le kilogramme.

Le problème est évidemment de définir ce qu’est un mètre ou un kilogramme. Au départ, ces grandeurs étaient définies à l’aide de systèmes matériels, soigneusement conservés au Bureau International des Poids et Mesures, à Sèvres près de Paris. L’étalon du mètre par exemple était un barreau de platine et d’iridium, de même l’étalon du kilogramme est un cylindre de ce même alliage. Le problème est de savoir si ces étalons ont vraiment une masse ou une longueur constante. Pour la longueur, c’est évidemment non puisqu’un métal se dilate ou se contracte en fonction de la température, ce qui imposait des conditions de conservation particulièrement strictes. Il en est de même de l’étalon de masse qui prend environ 1 microgramme par an, parce que des poussières se déposent à sa surface, et ce malgré un dépoussiérage régulier.

L’idée est donc de définir des étalons virtuels, et ceci peut se faire à l’aide de constantes universelles de la nature. L’étalon du mètre a déjà été dématérialisé il y belle lurette ; un mètre est défini à partir de la seconde et de la vitesse de la lumière (qui est une constante universelle), la seconde étant elle même définie à partir d’une transition électronique dans un atome (de césium je crois, mais je ne suis plus trop sûr et j’ai la flemme de vérifier). L’étalon historique du mètre est bien sûr encore visible, mais il n’a plus qu’un intérêt … historique.

Se débarrasser de l’étalon du kilogramme est loin d’être si simple, mais il semble bien que ce soit imminent. Le principe serait d’utiliser une balance de Watt, qui permet de relier une masse à un effet électromagnétique parfaitement calibré par des constantes universelles.

Tout ceci est un petit résumé d’une info de la Société Chimique de France, que je reproduis in extenso ci-dessous, pour ceux qui veulent en savoir plus. Je précise également que le site du BIPM est accessible par un simple clic sur la barre des liens à droite. Vous y trouverez des photos de l’étalon du mètre et du kilogramme.

Verbatim :

A 131 ans, après avoir survécu à deux guerres mondiales, l’étalon du kilogramme est plus que jamais menacé. Les chercheurs, qui veulent sa peau depuis plusieurs décennies déjà, ont peut être enfin trouvé le moyen de s’en débarrasser. Le National Institute of Standarts and Technology (NIST) semble avoir démontré que ses travaux permettront de redéfinir le kilogramme lors de la réunion du Comité International des Poids et Mesures (CIPM) à Paris en octobre. Une proposition en ce sens a reçu un avis favorable et elle devrait être sérieusement étudiée lors de la Conférence Générale des Poids et Mesures (CGPM) qui se tiendra en octobre 2011.

Pourquoi vouloir remplacer ce cylindre de platine et d’iridium qui semble imperméable aux effets du temps ? Justement, tout est dans le « semble ». En réalité, chaque année, l’étalon du kilogramme prend du poids ! Un microgramme environ. Il existe un protocole de nettoyage mais rien n’assure que la séance d’amaigrissement fonctionne parfaitement. Etant l’étalon, sa masse officielle est toujours théoriquement d’un kilogramme. Conclusion, quand il grossit, ce sont en fait toutes les balances du monde qui se trouvent déréglées. Un microgramme, cela ne parait pas beaucoup. Mais pour assurer la précision et la reproductibilité des mesures scientifiques, cette variation est beaucoup trop importante. De plus, l’étalon matériel international, conservé à Paris, peut être détruit et il n’est pas facilement reproductible. Chaque pays possède une copie, un étalon national, qui sert à faire de nouvelles copies qui peuvent ensuite être utilisées pour calibrer balances et autres instruments de mesure. A chaque reproduction, la précision de l’étalon obtenu baisse. Il faut donc trouver une manière de dématérialiser cet étalon, c’est-à-dire d’en donner une définition qui permette de produire un kilogramme facilement et avec une excellente précision.

Les chercheurs n’en sont pas à leur première victime. Il y a tout juste 50 ans, lors de la 11ème CGPM [1] le Système International d’Unité (SI) était établit. Au passage, la définition du mètre était modifiée permettant de se débarrasser de l’étalon matérialisé en 1889 sous forme d’un barreau de platine et d’iridium d’un mètre de long.

Sept unités de base forment le système international : le mètre (longueur), la seconde (durée), le kilogramme (masse), l’ampère (courant électrique), le kelvin (température), la mole (quantité de matière) et la candela (intensité lumineuse) [2]. Elles sont indépendantes et permettent d’exprimer toutes les autres grandeurs mesurées. La vitesse par exemple s’exprime en mètres par seconde. Le SI a été adopté par tous les pays du monde à l’exception du Liberia, du Myanmar et… des États-Unis ! Intéressant de voir donc que malgré cela, le NIST concentre une partie de ses activités sur le SI.

Pour atteindre une précision maximale dans la définition des étalons pour chaque unité du système international, il faut utiliser des repères les plus stables possibles. Les progrès de la physique ont permis de découvrir ces repères stables dans la nature : les constantes fondamentales. Ces grandeurs sont considérées, dans les théories actuelles, comme invariables dans le temps et dans l’espace. La vitesse de la lumière en est un exemple. En 1960, la seconde étant définie de manière relativement précise, il a suffit de fixer la vitesse de la lumière pour définir le mètre. Et ainsi se débarrasser du barreau de platine iridié. Le mètre est maintenant défini comme la distance parcourue par la lumière pendant une durée de 1/299 792 458 seconde.Cet exemple montre que, bien que les unités soient indépendantes, la définition d’un étalon peut faire appel aux autres unités. A l’heure actuelle par exemple, les définitions de la mole, de l’ampère et de la candela font appel au kilogramme (figure 2). L’imprécision sur l’étalon du kilogramme implique donc aussi une imprécision sur les autres unités.

Pour pouvoir définir les sept unités de base, il faut fixer la valeur de sept constantes fondamentales. Leur choix dépend des protocoles expérimentaux qui permettent de produire les étalons. Connaissant la relation mathématique entre fréquence et longueur d’onde d’une onde monochromatique – impliquant la vitesse de la lumière – il est possible de produire un étalon du mètre avec un laser, si la seconde est bien définie et si la vitesse de la lumière est fixée. Dans ce cas, il y a une dépendance unique entre mètre et seconde et donc besoin d’une seule constante. Etant donné les relations de dépendance entre étalons, la dématérialisation du kilogramme implique de fixer la valeur de plusieurs constantes fondamentales en même temps.

Avant de fixer des constantes simultanément, il faut s’assurer que les différents protocoles expérimentaux mis en place pour définir les étalons assurent une définition assez précise de la valeur de chaque constante. Cela est important aussi pour éviter une variation trop forte entre l’étalon actuel et l’étalon futur. Et c’est justement là que le bât blesse. Les protocoles expérimentaux en place ne permettaient pas jusqu’à présent d’atteindre un assez bon niveau de précision. Mais les efforts de ces dernières années semblent enfin être payants.

Au NIST, les chercheurs travaillent sur une expérience qui pourrait permettre de dématérialiser le kilogramme : la balance de Watt (figure 3). Il s’agit d’un instrument qui utilise différentes lois physiques pour convertir l’effet d’une masse en un effet électromagnétique mesurable [3]. Les calculs décrivant cette conversion permettent de définir le kilogramme en fonction de la constante de Planck. Une autre méthode concurrente, notamment soutenue par les australiens [4], consiste à fabriquer une sphère contenant précisément une mole de silicium nécessitant alors de fixer la constante d’Avogadro. Il existe donc des enjeux diplomatiques importants dans les négociations qui vont conduire à l’adoption d’une nouvelle définition.

Il semble au final que les limitations sur la précision de la balance de Watt soient aujourd’hui levées ouvrant la voie à une nouvelle définition du kilogramme et la naissance d’un étalon dématérialisé. Pour assurer la réalisation de cette définition, une dernière difficulté demeure. Il reste à assurer le développement des balances de Watt afin de permettre à chaque pays de bénéficier d’une manière de produire un étalon fiable. Cependant, cela n’empêchera sans doute pas le kilogramme de disparaître très prochainement.

Contacts

– [1] Résolution 12 de la 11ème CPGM instituant le SI : http://redirectix.bulletins-electroniques.com/85Klr

– [2] Brochure du CIPM sur le SI : http://www.bipm.org/utils/common/pdf/si_brochure_8_fr.pdf

– [3] Description du fonctionnement de la balance de Watt :

http://redirectix.bulletins-electroniques.com/LLSls

– [4] Nouvel étalon du kilogramme, BE Australie 53, M. Le Gleuher, 03/09/2007 –

www.bulletins-electroniques.com/actualites/50716.htm

Sources

‘Si’ on the New SI: NIST Backs Proposal for a Revamped System of Measurement Units, NIST News, B. Stein, 26/10/2010 – www.nist.gov/pml/wmd/20101026_si.cfm

ADIT, BE États-Unis (N°225, 5 novembre 2010)

Un matériau anti-insectes

Je retranscris ici une info de la Société Chimique de France, qui pourra intéresser les biologistes que vous êtes. Bon, je ne vais pas prétendre que les histoires d’adhérence sont à la portée du premier venu, mais c’est quand même rigolo. A noter que vous pouvez bien sûr vous référer à l’article original, à condition de lire le Japonais…

Verbatim :

Une équipe composée de chercheurs de l’Institut National des Sciences des Matériaux (NIMS – Japon) et de la Société Max Planck pour le Développement des Sciences (Allemagne) a développé un matériau sur lequel les insectes éprouvent des difficultés à marcher.

De nombreux insectes tels que les mouches ou les chrysomèles possèdent des poils sur leurs pattes qui leur permettent d’adhérer aux parois lisses comme le verre et de marcher sans glisser, y compris la tête à l’envers. Partant du principe que les forces d’adhérence mises en jeu dépendent de la rugosité de la surface, les chercheurs ont développé une technique qui permet de fabriquer des matériaux en contrôlant la hauteur des irrégularités de leur surface de quelques nanomètres à 300 nanomètres. Ils ont ensuite observé la marche de chrysomèles sur plusieurs matériaux différents.

Ils ont ainsi constaté que, sur un certain matériau dont les irrégularités de surface sont de l’ordre de 100 nm, 60% des insectes se sont nettoyé les pattes dès la première minute alors qu’aucun d’entre eux ne se les est frottées pendant ce même laps de temps lorsqu’ils ont marché sur des matériaux plus lisses. Une étude plus poussée a permis de démontrer que les insectes perdent 97% de leur adhérence sur ce matériau.

Cette étude permet d’expliquer comment les insectes qui ont l’habitude de se frotter régulièrement les pattes pour les nettoyer, détectent la présence de saleté. En effet, en marchant sur ce matériau spécial, les chrysomèles se sont mises à nettoyer leurs pattes alors qu’elles étaient propres. Le réflexe de nettoyage ne serait donc pas guidé par la présence de saleté mais par la perte d’adhérence. D’autre part, cette étude ouvre la voie vers la fabrication de nouveaux matériaux qui garderaient éloignés les insectes des endroits où ils ne sont pas les bienvenus.

Sources

Communiqué du NIMS – 09/11/2010 (japonais)

www.nims.go.jp/news/press/2010/11/p201011090.html

ADIT, BE Japon (N°556, 19 novembre 2011)

Résultats du devoir en temps limité de physique n°2

Ils sont nullissimes. La moyenne de la classe est 5,5/20, ce qui constitue de très loin la pire moyenne que j’ai jamais mis à un devoir depuis que je sévis. La moyenne est atteinte par 6 copies seulement.

Tout est à reprendre en électrocinétique. La majorité d’entre vous ne savent pas reconnaitre des résistances en parallèle, ne savent pas qu’on ne peut pas associer des générateurs de Thévenin en parallèle (il faut passer par Norton), ne savent pas l’équivalence Thévenin-Norton. En d’autres termes, la majorité d’entre vous ne connait pas son cours.

Il n’y a rien d’autre à dire.

Ah si quand même : concernant l’exercice sur les régimes transitoires, les questions 2, 3, 4 et 5 sont identiques au deuxième exercice du TD, exception faite de la condition initiale. Sans commentaire.

A propos du (de la) partenaire idéal-e

Des chercheurs très sérieux – en tout cas, ils sont au CNRS – ont fait l’expérience suivante. Ils ont demandé à un homme les caractéristiques physiques d’une partenaire qu’il jugerait idéale, puis ils les ont comparées aux caractéristiques physique de la partenaire réelle de cet homme. Ils ont procédé de la même façon pour tout un échantillon d’hommes, puis pour tout un échantillon de femmes.

Les résultats sont clairs : la différence entre partenaire réel-le et partenaire idéal-e est moindre chez les hommes que chez les femmes. Autrement dit, les hommes trouvent leur partenaire plutôt pas mal roulée, alors que les femmes trouvent leur partenaire soit trop maigrichon soit avec trop de bide.

Les chercheurs font plusieurs hypothèses à ce constat, que je vous laisse lire ici. Je trouve que les deux hypothèses les plus probables sont injustement laissées de côté.
– Hypothèse la plus probable n°1  (proposée par mon Beauf) : jamais contentes ces mal baisées, toutes des salopes (note : les propos de mon Beauf sont sous sa stricte responsabilité et ne reflètent pas nécessairement l’opinion du rédacteur de cet article).
– Hypothèse la plus probable n°2 (proposée par Madame Lapin) : c’est normal, les femmes sont plus proches de la perfection.

On vote ?