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Le roman du mois de janvier

Histoire de faire gai, je me propose de vous conseiller un livre nigérian. L’auteur, Ken Saro-Wiwa, était président du Mouvement pour la survie du peuple Ogoni, qui militait entre autre contre la mainmise des entreprises pétrolières sur les ressources du delta du fleuve Niger, l’exploitation des populations et la pollution insensée qu’elles engendrent. Comme il faisait un peu trop de bruit, et qu’il avait une fâcheuse tendance à mettre son nez dans les pots de vin et la corruption généralisée des autorités, il a été purement et simplement pendu en 1995 après un « procès » (les guillemets ne sont pas de trop) par un « tribunal » (celles-là non plus) militaire pour « meurtre » (là, les guillemets ne peuvent plus suffire). Le livre en question, édité chez Actes Sud et disponible dans la collection de poche de cet éditeur (collection babel), est intitulé Pétit Minitaire, traduction de l’anglais Sozaboy. Petit minitaire signifie évidemment Petit militaire, et Sozaboy est la déformation de Soldier Boy. Le livre entier est écrit en « Anglais pourri » selon l’expression de l’auteur, sorte de sabir anglophone qu’on pratique dans cette partie de l’Afrique, mélange de pidgin et de mauvais anglais mâtiné de quelques expressions anglaises idiomatiques. Les traducteurs ont fait de leur mieux pour retranscrire l’ouvrage dans un sabir francophone équivalent.

Sozaboy

L’histoire est celle d’un jeune homme (Méné) qui s’engage comme militaire pour l’amour d’une jeune fille. Quoique ce ne soit pas explicité, la guerre en question est celle dite « du Biafra », qui a opposé le pouvoir nigérian aux sécessionnistes de l’Est du pays (le Biafra) entre 1967 et 1970, guerre qui s’est soldée par la bagatelle d’environ 1 million de morts. Méné traverse la guerre sans y comprendre grand’chose, regardant avec les yeux du quasi-enfant qu’il est encore les tueries, les viols et les massacres. Roman écrit de main de maitre, mais pas vraiment idéal pour se remonter le moral.

L’essai du mois de janvier

Au menu de ce mois, je vous propose un essai de Stephan H. Lindner intitulé Au coeur de l’IG-Farben – L’usine chimique de Hoechst sous le Troisième Reich, dont la traduction française (je vous épargne l’original en Allemand) est éditée par la vénérable maison des Belles Lettres.

Au Cœur de l'IG Farben. L'usine chimique de Hoechst sous le Troisième Reich

Cet essai décrit de façon succincte les origines de la société chimique Hoechst, la troisième plus importante entreprise chimique allemande du début du 20è siècle, et son regroupement avec les deux autres entreprises chimiques majeures (BASF et Bayer) dans le conglomérat IG-Farben en 1925.
La partie la plus importante concerne les rapports de l’usine Hoechst avec le régime nazi. La gestion du personnel, les rapports avec les autorités, avec le parti nazi et avec la Gestapo sont décryptés. Il en ressort que la plupart des décisions, pour certaines terribles de conséquences (licenciements, dénonciation), prises par les dirigeants de l’entreprise, l’ont été non pas sur des motifs strictement politiques, mais sur des motifs purement économiques. Certes, les dirigeants étaient des nazis bon teint (et pour certains des antisémites notoires), mais leurs décisions concernant la gestion de l’usine ont toujours été guidées par l’intérêt de l’entreprise : organiser sa survie, maximiser ses profits, rafler les parts de marché (y compris bien entendu dans l’industrie de guerre), utiliser des prisonniers civils (appelons-les par leur nom : des esclaves) comme main d’oeuvre quasi-gratuite. Cela supposait évidemment un alignement sur les autorités. Mais cet alignement n’était pas total. Un chercheur juif pouvait être provisoirement épargné et protégé parce qu’il représentait un atout irremplaçable pour l’entreprise. A la réflexion, cela est encore moins rassurant que si les dirigeants avaient simplement été des nazis fanatiques, car cela montre (si tant est qu’il fût encore nécessaire de le montrer) qu’en matière économique, et plus exactement dans l’économie capitaliste, aucune règle morale n’existe plus. Malheureusement, on ne voit pas bien ce qui pourrait avoir changé depuis cette époque.
Dans une troisième courte partie, l’auteur apporte les preuves de ce qui a été longtemps nié par Hoechst, à savoir que l’entreprise a organisé des essais cliniques sur des déportés au camp de Auschwitz. Essais d’ailleurs sans aucun intérêt, puisque les substances testées avaient déjà été écartées préalablement par des tests antérieurs comme étant insuffisamment efficaces ; mais voilà, il fallait bien trouver une utilité à ces molécules qu’on avait fabriquées… En pratique, il s’agissait d’infecter des déportés par le typhus, puis d’administrer les substances à tester. Outre l’absurdité de faire de tels tests sur des populations particulièrement fragilisées, et le manque de rigueur scientifique avec lequel ils ont été menés, le consentement des cobayes était bien évidemment purement et simplement omis.
Enfin dans une dernière partie, l’auteur décrit les suites de la guerre pour l’entreprise. Les cadres dirigeants ont quasiment tous été acquités et ont coulé des jours paisibles jusqu’à leur mort. Certains ont bien fait une petite déprime d’avoir été écarté de leurs postes par les autorités américaines, les pauvres. Ceux qui ont été condamnés ont été bien vite libérés, et pour la plupart, ont retrouvé un poste dans l’une ou l’autre des entreprises chimiques issues du démembrement de l’IG-Farben par les Alliés. Le correspondant de la Gestapo à l’usine Hoechst, par exemple, a fini sa carrière comme directeur d’une usine du groupe. Curieusement, en revanche, les personnes licenciées pour avoir été jugées peu enthousiastes pour le régime ou tout simplement juives, ont eu plus de mal à retrouver une place. Ne daubons pas trop, c’est arrivé aussi chez nous.

Une excellente étude, basée sur un travail méticuleux de dépouillement des archives, un vrai travail d’historien.

Les résultats 2010 de la BCPST du lycée Fénelon (Paris)

La saison des tableaux comparatifs des classes prépa ayant commencé, je vais y mettre mon grain de sel et présenter, comme chaque année, les résultats complets de la BCPST du Lycée Fénelon pour l’année 2010 (avec donc intégration en septembre 2010). On peut voir ici les résultats de l’année 2009, et ceux de l’année 2008.

Admissibilités, admissions et choix des élèves.

La BCPST2 comptait l’année dernière 41 élèves, qui se sont tous présentés au concours Agro-Véto, et pour certains aux concours ENS et G2E. Tous concours confondus, 33 élèves ont la possibilité d’intégrer une école (presque 80%), mais seuls 20 intègrent effectivement. Sur les 13 qui choisissent de ne pas intégrer :
– 2 démissionnent de tous les concours et intègrent en magistère à l’ENS de Paris,
– 11 redoublent en 5/2 pour tenter d’obtenir mieux.
Parmi les 10 élèves n’ayant eu aucune admission :
– 1 redouble en L2 de biologie,
– 2 sont admises en L3 de biologie,
– 7 redoublent en 5/2.

Résultats concours par concours.

Concours ENS.
9 candidats se sont présentés aux ENS, dont 2 ont été admissibles à Lyon et Cachan et admis à l’ENS de Lyon. Ceci constitue une bonne performance. Sur les 7 non admissibles, 2 ont été admises en magistère à l’ENS de la rue d’Ulm. Cela faisait longtemps qu’on n’avait pas vu un tel succès aux ENS.

Concours Agro-Véto, écoles vétérinaires.
Les résultats aux ENV sont un peu décevants cette année. Sur 19 présentés, seuls 6 ont été admissibles, et 3 admis (environ 15%), 2 à Alfort et 1 à Nantes. Une satisfaction tout de même : les 3 admis avaient redoublé dans l’espoir d’avoir une école vétérinaire ; c’est donc un redoublement tout à fait profitable.

Concours Agro-Véto, écoles agronomiques.
Sur 41 élèves présentés, 29 sont admissibles (soit 70%). A l’issue de l’oral
– 11 élèves ont un rang leur permettant d’intégrer l’Agro Paris (un peu plus de 25% de la classe), dont 5 intégrent effectivement ;
– 25 élèves ont un rang leur permettant d’intégrer en école d’agro (Montpellier, Rennes, Toulouse, Dijon ou Nancy), dont 2 vont à Montpellier, 2 à Agrocampus Ouest (1 à Rennes et 1 à Angers), 3 à Nancy.
– 28 élèves ont un rang leur permettant d’intégrer une ENITA, dont 2 intègrent l’ENITA de Bordeaux.

Concours Agro-Véto, écoles de chimie (PCbio).
Sur 10 élèves présentés, 9 sont admissibles (90%). A l’issue de l’oral, tous ont un rang leur permettant d’intégrer, dont 4 peuvent entrer à l’ESPCI et à l’ENSCP (chimie Paris). Aucun ne choisit cette filière.

Concours G2E.
Sur 35 présentés, 19 sont admissibles (un peu plus que 50%), dont seulement 12 se présentent effectivement aux épreuves orales, à l’issue desquelles :
– 8 peuvent intégrer l’école de géologie de Nancy, dont un intègre effectivement,
– 11 peuvent intégrer l’ENGEES de Strasbourg,
– 9 peuvent intégrer l’ENTPE dont 7 en fonctionnaires,
– tous peuvent intégrer Polytech Orléans.

Résultats du devoir en temps limité de chimie n°4

La moyenne du devoir est 11,1/20, ce qui est tout à fait acceptable. Je suis surpris que l’exercice sur la stéréochimie ait été nettement moins réussi (moyenne brute de 9,5/20) que l’exercice sur la délocalisation (moyenne brute de 11/20). La moyenne est atteinte par 30 copies et 3 copies ont entre 9 et 10.

Concernant l’exercice 1.

La dose léthale LD50 est par définition la quantité à absorber pour avoir 50% de chance de mourir. Si votre masse est m (en kg), vous devez donc inhaler m fois la LD50 pour avoir 1 chance sur 2 d’y rester. La LD50 est la mesure la plus courante de la toxicité d’une substance. Elle peut être différente en fonction du mode d’administration (ingestion, inhalation ou contact avec la peau), et bien entendu, elle est différente en fonction de l’animal (le paracétamol est un hépatotoxique léger pour l’être humain et foudroyant pour le chat par exemple). Les animaux qui sont, du point de vue des études de toxicité, les plus proches de l’humain sont … les cochons (bah oui, c’est comme ça, et c’est pas flatteur).
Je passe sur les conversions fantaisistes, genre 1400 mg = 1,4 kg (que j’ai vu plusieurs fois quand même …), et j’avoue ma perplexité face à ceux et celles qui ont entrepris de compter le nombre de feuilles de tabac. Etant donné qu’on ne connaissait que la teneur massique, je ne vois pas ce qu’on peut calculer d’autre que la masse de feuilles qui contiennent la dose léthale.
C’est vrai que fumer provoque des cancers des poumons, mais ce n’est pas la nicotine qui en est la cause. La combustion dégage toutes sortes de molécules (produit de décomposition du tabac, des additifs, du papier à cigarette), dont certaines sont cancérogènes (le benzène par exemple ou l’acide cyanhydrique). Ce sont ces substances qui sont responsables des cancers. La nicotine, comme tous les alcaloïdes, a un effet sur le système nerveux central, puisqu’elle est reconnue par les récepteurs de certains neurotransmetteurs.

Concernant le signe (-), il faut à tout prix que vous évitiez de vous embarquer dans des explications très délicates sur ce qui se passe physiquement. En tout état de cause, il ne s’agit pas de lumière qui tourne (elle va en ligne droite) et encore moins de molécules qui tournent (aucun rapport), mais de la rotation du plan de polarisation de la lumière (chose relativement abstraite). Il suffit de dire que le signe (-) signifie que la molécule est lévogyre.
Soit dit en passant, parler de tourner à gauche ou tourner à droite pour décrire un sens de rotation est incompréhensible. Le sens peut être trigonométrique ou horaire (et encore faut-il préciser où on se place pour faire l’observation).

Savoir si la nicotine est chirale a donné lieu à des explications qui n’en sont pas. Dire qu’elle est chirale parce qu’on précise qu’elle est (S), c’est retourner le problème : c’est parce qu’elle est chirale qu’il y a deux énantiomères et qu’il faut préciser la configuration du carbone asymétrique. De même dire qu’elle est chirale parce qu’elle a une activité optique, c’est inverser cause et conséquence : l’activité optique est la conséquence de la chiralité. Ce qu’il faut préciser, c’est la cause de chiralité, qui est évidemment la présence d’un unique (mot à ne pas oublier) carbone asymétrique.
Dans la même veine, pour la tropinone, certain-e-s ont écrit que la tropinone est achirale parce qu’elle a deux atomes de carbone asymétriques. Je ne sais pas d’où ça sort, mais dit comme ça c’est totalement faux. Une molécule ayant deux atomes de carbone asymétriques peut être chirale ou achirale; si elle est achirale, alors il s’agit d’un composé meso, ayant un carbone (R) et l’autre (S), ainsi qu’un plan de symétrie. Cela implique d’ailleurs qu’il est impossible, si vous constatez que la tropinone est achirale, de trouver que les deux atomes de carbone asymétriques ont la même configuration.

Concernant les représentations, je ne sais pas combien de fois il faudra que je le répète, mais il serait bon que cela entre enfin dans vos petits crânes : on ne peut pas parler de la géométrie d’une molécule en faire une représentation spatiale, c’est-à-dire dans le cas de la nicotine, représenter le carbone asymétrique en convention de Cram (c’est le plus simple), avec 2 liaisons dans le plan, 1 vers l’avant et 1 vers l’arrière. Si vous faites une représentation plane, comment pouvez-vous déterminer si la molécule est superposable à son image spéculaire, ou déterminer la configuration du carbone asymétrique ?

Je déplore que si peu d’entre vous aient trouvé la composition du mélange B. J’apprécie en revanche que la plupart d’entre vous aient identifié le mélange racémique.

Concernant l’exercice 2.

Le critère d’aromaticité est la plupart du temps très mal défini. Il y a aromaticité si la molécule possède un cycle plan avec 4n+2 électrons π délocalisés sur toutes les liaisons du plan. Il est insuffisant de compter les électrons π si on ne montre pas qu’ils sont délocalisés sur toutes les liaisons du cycle ; pour cela, il suffit d’écrire les formes résonantes qui le prouve (mais il est nécessaire de le faire). Le critère de Hückel doit être connu ; il ne s’agit ni de 2n+2 électrons, ni d’une formule moléculaire du type CnHn ou C(4n+2)H(4n+2) ou autres fariboles.

Les questions 3 à 6 étaient assez qualitatives, mais j’avoue parfois ma stupéfaction devant vos réponses. Réduire le graphite aux mines de crayons, c’est un peu restrictif. Le graphite est le constituant du charbon, dont on fait entre autres les mines de crayon. Je passe sur l’affirmation comme quoi le graphite est le constituant des règles en métal (si!si! je l’ai lu et je peux même dénoncer le coupable).
Je vous invite d’une façon générale à éviter les explications trop longues. Le graphite est conducteur du fait de la présence d’électrons délocalisés et donc susceptibles de se déplacer dans la molécule ; cette explication qualitative suffit. La conduction du graphite en fait un matériau intéressant pour la réalisation d’électrodes non métalliques.
Concernant les interactions entre les plans de graphène dans le graphite, une explication est nécessaire. Dire abruptement qu’il s’agit d’interactions de Van der Waals, c’est insuffisant. La distance entre les plans, nettement plus longue qu’une liaison covalente, est un indice manifeste d’une interaction de faible énergie. Du coup, les plans sont faiblement associés et peuvent glisser les uns par rapport aux autres, d’où le pouvoir lubrifiant. Je ne sais pas si tout le monde sait ce qu’est un produit lubrifiant, étant donné ce que j’ai parfois lu, j’ai des doutes.

Je m’aplatit encore une fois et je me couvre la tête de cendres concernant les questions 9 et 10, qui étaient sans queue ni tête. Cela dit, j’ai compté bon tous ceux qui ont répondu aux questions, même sans s’apercevoir de l’erreur grossière. Celle-ci n’empêchait d’ailleurs pas de discuter de la stabilité de l’ion tropylium (qui est aromatique) et de deviner le cation triphényle qui est fortement stabilisé par mésomérie.

Je constate avec plaisir que le mécanisme de l’addition de HX sur un alcène est connu, et que, pour une majorité d’entre vous, la discuter de la stabilité d’un carbocation est correctement fait. Il faut néanmoins veiller à dire tout ce qui est attendu : pour discuter de la régiosélectivité, il faut impérativement représenter les deux carbocations possible puis expliquer pourquoi l’un est plus stable que l’autre. Dire que machin est plus stable à cause de la règle de Markovnikov, cela n’explique rien. Un carbocation tertiaire est plus stable qu’un primaire à cause de l’effet inductif donneur des groupes alkyles, tel carbocation est plus stable parce que la lacune est conjuguée avec une double liaison ou un cycle aromatique, etc.
Dernier mot pour conclure : l’utilisation du vocabulaire approprié permet souvent de dire les choses plus simplement et plus clairement. Dire que c’est stable « à cause des nombreuses formes mésomères », cela implique qu’on en écrive quelques unes, sinon ce n’est pas convaincant. Alors que dire que telle lacune ou tel doublet est conjugué avec telle double liaison ou tel cycle aromatique et qu’il y a donc délocalisation, cela dit tout.

Petite session d’auto-flatterie

Avec vos 223 amis facebook, vous me faites bien rire. Le nombre de visites sur ce blog a franchi aujourd’hui la barre des 100 000 depuis sa création. Mince alors, et moi qui n’ai pas prévu une bouteille de liqueur de carotte pour arroser ça !

Corrigé du devoir en temps limité de physique n°4

La moyenne du devoir est 9,1/20, avec 17 copies qui atteignent 10 et 6 copies qui ont entre 9 et 10. Le premier exercice est légèrement moins bien réussi que le second.

Premier exercice.

La première question était un peu délicate, car la réponse est évidente. L’évidence est souvent difficile à justifier. Le bon argument est de dire que le dispositif est symétrique par rapport à l’axe (Oz): on a en effet deux ressorts identiques dont les points d’attache sont symétriques par rapport à (Oz). En conséquence, l’état d’équilibre est également symétrique par rapport à (Oz), ce qui ne laisse aucune autre possibilité pour la masse m que d’être sur l’axe (Oz).
La plupart d’entre vous ont bien énoncé le fait que les deux ressorts doivent être identiques, mais vous êtes moins nombreux à avoir précisé qu’ils étaient fixés à la même hauteur, donc à n’avoir pas mis en évidence la symétrie du problème.

Une erreur très grave et incompréhensible à mon sens: la confusion entre un vecteur et sa norme. Beaucoup d’entre vous ont dit que les forces de rappel des deux ressorts étaient égales d’après la première question. Dire cela, c’est faire un abus de langage (regrettable mais classique dans le langage courant), car en réalité, les forces de rappel ne sont pas égales; seules leurs normes le sont. En effet, elles n’ont clairement pas la même direction. En conséquence, on ne peut pas leur donner le même nom, par exemple T. Au contraire, il faut soigneusement les distinguer: il y a T1 (premier ressort) et T2 (second ressort). La condition d’équilibre n’est pas 2T+mg = 0, mais T1+T2+mg = 0.
Passe encore pour ceux qui ont écrit 2T+mg = 0, et qui ont ensuite raisonné proprement en projetant les forces sur l’axe (Oz); on dira que c’est une maladresse d’écriture (vraiment très très très maladroite). Mais d’autres sont sans complexe passé aux normes et là c’est faux.
Comment pouvez-vous écrire que deux vecteurs sont égaux, alors même que vous avez fait un schéma où ils ne sont pas colinéaires? C’est à croire que vous faites un lavage de cerveau avant de venir en devoir de physique, afin de purger votre esprit de toute connaissance mathématique! Je suis sûr que dans un exercice de géométrie, personne n’aurait fait cette erreur.

Autre erreur très grave sur les forces de rappel des ressorts. Certains ont écrit qu’elles étaient suivant ux, et j’avoue que j’ai eu du mal à comprendre d’où cela sortait. Dans le cours j’ai appelé ux l’axe défini par le ressort ; dans ce cas la force de rappel est colinéaire à ux. Mais dans ce problème, ux définit l’axe horizontal, et les forces de rappel ne sont évidemment pas selon ux. Attention à ne pas appliquer sans réfléchir les formules du cours.
Par ailleurs, les projections des forces de rappel ont donné lieu à des erreurs de signe. Il faut raisonner physiquement: dans la première partie, les ressorts sont manifestement en extension donc (LL0)>0. De plus, la projection des forces de rappel selon l’axe uz est positive, puisque les forces sont vers le haut, comme uz. On doit tomber sur quelque chose de cohérent point de vue signe.

Pour ce qui concerne la seconde partie, je conviens qu’il fallait un peu d’imagination, mais somme toute pas beaucoup. J’ai eu le plaisir de voir que quelques uns d’entre vous ont clairement identifié que la masse pouvait être en équilibre à une altitude supérieure aux points d’attache des ressorts. Cependant, je suis navré que les forces de rappel des ressorts aient souvent été représentées à l’envers. En effet, si la masse est au-dessus du point d’attache des ressorts, ceux-ci vont être comprimé (la masse a tendance à tomber), donc les forces de rappel sont encore vers le haut (dans le sens de l’extension des ressorts). C’est quand même gonflé de présenter un système à l’équilibre en n’y représentant que des forces vers le bas !! Dans une telle situation, ça ne peut que tomber.

La lecture des courbes n’a été qu’à moitié comprise. A peu près tout le monde a compris que la position d’équilibre est donnée par l’intersection des deux courbes f(x) et g(x). En revanche, à la question de savoir s’il y avait toujours une solution, beaucoup d’entre vous ont raisonné sur les valeurs possibles de h, ce qui est absurde, puisque c’est h l’inconnue. Dire si h=0, il n’y a pas de solution, revient à dire : si la solution vaut 0, alors il n’y a pas de solution, ce qui est manifestement une abération. La question était : si je change les caractéristiques du problème (L0, k, m), est-ce qu’il y aura toujours une valeur h qui vérifiera g(h)=f(h), autrement dit, est-ce que les courbes représentatives de f et g se coupent toujours?

Deuxième exercice.

Les moments des forces sont maitrisés lorsque la droite d’action des forces est orthogonale à la porte. En revanche, à la question 3, la détermination du bras de levier a posé quelques problèmes.

D’une façon générale, en mécanique, il faut établir des expressions littérales, avant de passer aux applications numériques. De même, il faut appliquer les théorèmes de façon rigoureuse, sans faire du patouillage de signe.
Je déplore fortement qu’une seule personne m’ait évoqué le poids de la porte (pour préciser que son moment est nul) et que personne ne m’a parlé de la réaction des gonds (moment nul aussi). Ces forces ont un moment nul, mais elles n’en existent pas moins. Cela rend évidemment totalement faux les raisonnements faits avec la somme des forces, puisque certaines forces manquaient.

La force de frottement fluide a donné lieu à des énormités, genre que l’eau attire la porte vers elle … Soyez prudent dans l’application de la formule ! La vitesse v est ici celle de l’eau, et non celle de la porte.

Une vision de l’enfer …

… est disponible sur le site d’Alex MacLean, photographe aérien dont j’ai déjà parlé, et qui a un site accessible directement à partir d’un lien dans la blogroll ci-contre à droite.

Il a récemment mis en ligne une série de photos, intitulée Beaches, et qui montre quelques plages parmi les plus sinistres qu’on puisse imaginer. Elles sont pourtant manifestement destinées à accueillir des hordes de touristes. La seule question que je me pose est : qu’ont-ils bien pu faire pour mériter ça ?

Décidément, on ne sait plus de qui on tient

Ca m’avait échappé, mais il a été démontré récemment qu’une nouvelle branche de l’espèce humaine, nommé Denisovan, a été identifiée à partir des restes d’une femme vivant au fin fond de la Sibérie. Quand je dis « les » restes, il s’agit, pour tout dire, d’un reste, très exactement une phalange.

Je commence donc par m’éverveiller que des gens soient suffisamment soigneux pour, au cours de fouilles, être capables 1) de repérer une phalange au milieu d’un vaste fatras, 2) de l’en extraire et 3) de la conserver sans la souiller, au lieu de la jeter avec la terre et les cailloux comme une vulgaire rognure d’ongle.

Par ailleurs, et si j’ai bien compris (je ne me suis pas fatigué, j’ai juste lu le blog de Tomroud, et je vous invite à aller le lire vous-même), cette branche est cousine au premier degré de Neanderthal, et elles sont toutes les deux cousines au deuxième degré de la nôtre. Je pense que les termes de premier degré et de second degré feraient frémir un spécialiste, mais je veux dire par là que Denisovan et Neanderthal sont plus proche l’un de l’autre qu’ils ne le sont de nous.

Bon alors déjà qu’on venait de nous expliquer qu’en fait on était tous un peu néanderthalien, voilà qu’on explique en prime qu’on est tous un peu denisovien. On ne sait plus qui on est, ma brave dame, sans compter que ce mélange des races est bien inquiétant, on va finir par être tous des métèques ! En définitive, les seuls « vrais » et « purs » sapiens sapiens, le seul endroit où on a une chance d’en trouver, c’est en Afrique, non ? Ca risque d’en ulcérer plus d’un.

Record d’affluence sur ce blog

Jusqu’à récemment, les jours qui voyaient passer le plus de monde sur ce blog étaient les 1er avril. Par exemple, le 1er avril dernier a battu le record précédent avec 299 visites.

Ce record est tombé récemment, très exactement le 21 novembre dernier, avec 324 visites. J’ai beaucoup réfléchi pour comprendre pourquoi, et je pense que l’explication est la suivante. Le 21 novembre était un dimanche, qui suivait le vendredi 19 novembre, date à laquelle j’ai posté un billet se référant à l’étude d’une équipe du CNRS sur la comparaison entre partenaire idéal-e et partenaire réel-le. Manifestement, les mots « partenaire idéale » dans le titre de l’article ont attiré du monde.

Que conclure ? A mon avis ceci : il est ainsi prouvé que les internautes passent leur dimanche à chercher un ou une partenaire idéale. Je ne sais pas s’il faut s’en réjouir ou s’en attrister.

Changement d’adresse des sites de cours et d’exercices

L’adresse des sites où vous pouvez trouver les cours et les exercices a changé. Les adresses ont été actualisées dans les liens disponibles ci-contre à droite (BCPST1 cours de chimie, BCPST1 cours de physique, BCPST1 exercices de chimie et BCPST1 exercices de physique).

Les sites de cours sont en accès libre. L’accès aux sites d’exercices est en revanche réservé aux élèves du lycée Fénelon. Le plus simple pour pouvoir télécharger les fichiers, dont je rappelle qu’il sont protégés par une licence Creative Commons BY-NC-SA, est de procéder comme suit.

1) Se connecter à http://campus.claroline.net

Sur la page en haut à droite, cliquer sur Create a user account pour vous ouvrir un compte Claroline.
Remplissez alors le formulaire en mettant votre vrai nom et votre vrai prénom (que je sache qui s’est inscrit et que je puisse radier ceux qui n’ont pas le droit de le faire) :
name (nom)
first name (prénom)
user name (nom d’utilisateur aussi appelé login)
password (mot de passe)
password (confirmation du mot de passe)
Je vous conseille de mettre aussi votre adresse mel, pour pouvoir vous faire envoyer votre login et votre mot de passe (toujours utile si on risque de les oublier).
Cliquer ensuite sur OK puis, lorsque votre compte est créé, sur NEXT.

3) Vous pouvez maintenant vous inscrire à un cours. Pour cela, cliquez sur Enrol on a new course, puis cliquez sur French (car mon cours est en Français).
Vous avez alors une liste de cours en Français parmi lesquels vous trouverez le cours intitulé NC03, que je vous invite à sélectionner en cliquant dessus.  Vous serez alors inscrit au cours de chimie. Ceci étant fait, cliquez sur Back to my personal course list et recommencez l’opération pour les cours NC04 (cours de physique), NC05 (exercices de chimie) et NC06 (exercices de physique).
Pour l’inscription à NC05 et NC06, il vous sera demandé une clé d’inscription (enrolment key), que je communiquerai à ceux qui y ont droit.