Monthly Archives: juin 2010

Le roman du mois de juillet

Le roman du mois de juillet est la récompense suprême de l’année, un incontournable, un chef-d’oeuvre. Enfin un roman d’aventures, avec des gentils et des méchants, des rebondissements, du suspense, des batailles épiques, du courage, de l’amour. Le héros a un nom tout bête, il s’appelle Noisette. Au début, c’est un individu lambda, juste un peu plus curieux qu’un autre. Mais quand son frère a l’intuition qu’un malheur va survenir, il part avec quelques comparses dans une périlleuse exploration. Les embûches se multiplient sur sa route : fleuve en crue, ennemis de la même race commandés par l’infâme général Stakis, ennemis d’autres races qui ne demandent qu’à manger Noisette et ses amis, ennemis bipèdes amateurs de civet.

Vous l’aurez deviné, Noisette est un lapin. Et ses aventures en sont d’autant plus palpitantes : Les Garennes de Watership Down, de Richard Adams, édité en Français chez Flammarion. On peut déplorer que la couverture de la nouvelle édition soit aussi hideuse ; la précédente était d’une bien plus élégante sobriété, avec une reproduction de la magnifique aquarelle d’Albrecht Dürer datée de 1502 et visible à l’Albertina (à Vienne en Autriche). Soit dit en passant, des naturalistes comme vous ne peuvent pas rester insensible à l’oeuvre exceptionnelle de Dürer (c’est en base de l’article qu’il faut aller regarder).

Vous pourrez lire avec profit ce chef d’oeuvre en version originale (en Anglais rassurez-vous, pas en langue lapine) : Watership Down, édité chez Paperback. Dépêchez-vous, il n’en reste que 48 exemplaires disponibles sous deux jours chez Amazon pour la modique somme de $10,88 au lieu de $16.

Le livre de chevet des vrais lapinophiles. A avoir lu absolument.

L’essai du mois de juillet

L’essai du mois de juillet est une réponse à une question qui m’a été posée par quelqu’un lors d’une colle récente : « Mais … c’est vrai que Stéphanie, elle est jésuite ? », un peu comme si on demandait : « c’est vrai que Stéphanie a le béri-béri ? » ou « c’est vrai que Stéphanie vient de Pluton ? »

Rappel des faits : il m’est arrivé de traiter l’une ou l’autre d’entre vous de jésuite, et, il faut bien le reconnaitre, ladite Stéphanie n’y a pas coupé. Traiter quelqu’un de jésuite est une façon de dire qu’il coupe les cheveux en 4 ou se pose des questions qui compliquent la vie. Il n’y avait là rien de honteux ni de critique.

Comme il semble que le qualificatif de jésuite soit assez mystérieux pour certain-e-s, je vous propose une saine lecture : Jésuites, de Jean Lacouture, paru aux éditions du Seuil en deux tomes : Les conquérants et Les revenants. L’histoire des Jésuites, ou plus exactement de la Compagnie de Jésus, a quelque chose de fascinant. C’est au départ un ordre religieux banal, fondé en pleine contre-réforme, et qui se met au service direct du pape « pour la plus grande gloire de Dieu » (devise de l’ordre). Les Jésuites s’avèreront cependant d’une activité tout à fait hors du commun. C’est eux qui introduisirent le Christianisme au Japon (Saint François Xavier), qui convertirent presque la Chine au catholicisme n’eut été la rigidité du pape (c’est l’oeuvre du père Mattéo Ricci), qui créèrent nombre de missions en Amérique du Sud, etc. Fondateurs de nombreuses écoles en Europe, de nombreux Jésuites furent également de réels scientifiques, astronome en particulier, mais aussi plus près de nous paléontologues (Teilhard de Chardin).

Les Jésuites ont ceci de fascinant que, du moins dans les deux premiers siècles de leur existence, ils se sont arrogé une étonnante liberté de pensée, se sont pleinement engagés dans la politique (le père Coton auprès de Henri IV par exemple), et n’ont pas hésité à défendre des idées assez novatrices (les Indiens sont des Hommes). Ils ont cependant insensiblement glissé vers un conformisme rigide qui les a fait haïr de beaucoup (Voltaire ne s’est pas privé de les moquer).

Une agréable et instructive lecture pour bien comprendre les remarques de son ex-professeur de physique.

Minéral exceptionnel

Un échantillon minéralogique très rare (en fait deux minéraux peu rares mais dont l’association est très rare) et d’une exceptionnelle qualité, est actuellement exposé dans la grande galerie du Museum National d’Histoire Naturelle, dans le 5è arrondissement de Paris. Il est également visible sur la galerie virtuelle de minéralogie ici.

Ce minéral est le premier à bénéficier du statut de bien d’intérêt patrimonial majeur, ce qui interdit sa sortie du territoire. Son prix (250 000 euros quand même) a été déboursé par la fondation Total, qui est le mécène attitré de la galerie de minéralogie du MNHN. Pour une fois qu’on peut ne pas dire du mal des pétroliers, on en profite !

Corrigé du devoir en temps limité n°9

La moyenne du devoir, physique et chimie confondues, est de 9,1/20. 14 copies ont plus de la moyenne et 5 copies ont entre 9 et 10.

L’exercice 1 n’était pas difficile, mais il nécessitait de la méthode. La maitrise des angles n’est pas complète, avec des confusions entre sinus et cosinus, ainsi que des problèmes de projection. L’intégration de la vitesse pour obtenir la position n’est pas parfaitement maitrisée. Enfin, la trigonométrie doit être mise à contribution : sin(pi/2-x)=cos(x) ou sin(a-b)=sin(a)cos(b)-sin(b)cos(a). Peu de bon résultats sur l’ensemble des copies.
Cet exercice était inspiré d’une planche d’oral, et était donc faisable en environ 15 minutes…

L’exercice 2 a montré quelques lacunes dans les expressions de la vitesse et de l’accélération en coordonnées polaires. Cependant une majorité d’entre vous les connait. On peut s’étonner que certains ne sachent pas ce qu’est l’allongement d’un ressort (L = x L0 au lieu de L=x+L0).
Concernant l’application du principe fondamental de la dynamique, il suffisait d’être rigoureux. C’était plus simple en projetant sur les 3 axes. Beaucoup ont oublié la réaction de la tige (sur l’axe z, on obtenait alors g=0 ce qui fait quand même un peu désordre), et tous ceux qui y ont pensé ont prétendu qu’elle était uniquement suivant la verticale, ce qui est faux. La réaction est normale à ur, elle a donc a priori une composante suivant utheta et une composante suivant uz (dont aucune ne s’avère nulle).
Personne ne demandait de résoudre l’équation différentielle, et je me demande bien pourquoi certains s’y sont risqué !

Deux points plus délicats.
1) Certains ont invoqué la force centrifuge. Celle-ci n’est pas une vraie force, et apparait lorqu’il y a un phénomène de rotation étudié dans une base fixe. Dans une base mobile, le phénomène de rotation est pris en compte dans la formule de l’accélération, et il n’y a pas de force centrifuge à considérer (la force centrifuge est en fait le terme mLomega^2 dans la composante de l’accélération selon ur).
2) La condition d’équilibre n’est pas somme des forces égale à 0 ici, car le mobile n’est jamais au repos (puisque la tige tourne à vitesse constante). On parlait d’équilibre dans la base locale, c’est-à-dire qu’on voulait que OM soit constant dans la base locale, autrement dit que l’allongement x soit constant. Il suffisait alors de prendre d2x/dt2=0 dans l’équation différentielle.

Concernant la chimie organique, c’est la Bérézina. L’aldolisation n’est pas connue, et je ne parle pas de la crotonisation. J’ai appris avec stupéfaction que passer d’un alcool à une cétone se fait par une réaction acido-basique (il suffit de mettre HO- ou même H-). N’importe quoi.

Sortie botanique du mardi 29 juin

La sortie botanique du mardi 29 juin est organisée par l’éminent professeur A. (applaudissements), que nous remercions ici pour sa disponibilité (applaudissements).

Le rendez-vous est fixé à 9 h 30 à la gare RER de Saint-Rémy-les-Chevreuses à l’extrémité sud de la ligne B.
Il y a une esplanade devant la gare où on peut attendre au soleil. Pour les explorateurs, il y a une boulangerie pas loin mais bien cachée, qui fait du très bon pain.

Pour celles ou ceux qui n’ont jamais pris le RER, ou ceux et celles qui ont un problème d’orientation, je précise ou rappelle certaines choses.

1) Il faut un billet spécial pour prendre le RER à l’extérieur de Paris. Saint-Rémy-les-Chevreuses se trouve en zone tarifaire 5. Il est donc indispensable d’acheter un billet (de préférence à l’avance, par exemple la veille) de Paris à Saint-Rémy. On peut même directement en acheter 2, comme ça on ne sera pas 30 à faire la queue devant l’unique guichet de Saint-Rémy le soir à 17 h…
Votre billet doit être précieusement conservé car il vous est indispensable pour pouvoir sortir du RER à l’arrivée.

2) Le RER, c’est comme le métro, il y en a dans les deux sens. Veillez donc à choisir le bon quai, à savoir celui correspondant à « Robinson – Saint-Rémy-les-Chevreuses », et non pas à « Mitry-Clayes – Aéroport-Charles-de-Gaulle » (sauf pour aller herboriser à l’étranger, mais sans nous). Attention, les RER roulent à gauche, comme les trains et contrairement aux métros.

3) Tous les RER ne vont pas au même endroit. Il y en a qui ne vont pas jusqu’au terminus, et d’ailleurs il y a 2 terminus différents sur la ligne B vers le sud. Vous devez prendre un RER dont le nom commence par la lettre P. Il y a des écrans (grosses télés) qui indiquent les noms des trains et leur destination, ainsi que des panneaux avec toutes les gares, celles désservies étant signalées par une petite lumière.
Si vous partez de Saint-Michel, les trains adéquats sont les suivants :
– train nommé PQUR partant à 8:01 et arrivant à 8:45
– train nommé PLAN partant à 8:13 et arrivant à 9:03
– train nommé PLAN partant à 8: 28 et arrivant à 9:13
– train nommé PLAN partant à 8:43 et arrivant à 9:28
– train nommé PLAN partant à 8:58 et arrivant en retard
– tramway nommé DESIR et arrivant chez Marlon Brando.

4) Je vous invite à y aller de préférence en groupe, et d’avoir les numéros de téléphone les uns des autres, de sorte que nous puissions être informés en cas de retard ou autre.

La fin de la promenade (pour moi) et du travail (pour vous) est prévue entre 16 et 17 h, en fonction d’impondérables (nombre de plantes rencontrées, retard éventuel au départ, météo, etc). Le trajet prend 45 minutes, prévoyez donc un retour pour 17 h 30 ou 17 h 45 au centre de Paris.

D’un point de vue purement pratique, quelques conseils.
– Chaussures fermées et tenant au pied, pas de sandales ni de tongs. Sans que ce soit un trek, on va pas mal marcher et pas seulement sur des chemins.
– Pantalons conseillés sauf pour les hippopotames qui ne craignent pas les ronces et les orties. Pas de robes affriolantes (je n’ai rien contre les robes affriolantes, mais là, ce n’est pas indiqué).
– Chapeau et crême solaire OU K-way et chaussettes de rechange. Regardez la météo la veille.
– Prévoir de l’eau en quantité suffisante.
– Prévoir un pique-nique. Ca serait encore mieux (nettement plus sympa) si vous organisiez un pique nique commun plutôt que chacun apporte sa gamelle. Prévenez-nous de vos intentions, qu’on sache à l’avance si on peut se contenter de jouer les pique-assiettes ou s’il faut qu’on se fasse nos sandwiches.
– Prévoir des en-cas pour la récré de 10h et pour le goûter.
– Ne pas oublier un bloc-note et un crayon, ainsi que le fascicule de botanique qui vous sera distribué préalablement.

Je crois que j’ai tout dit. L’honorable professeur A. est invité à rajouter ce qui manque en commentaires.

L’essai du mois de juin

Le livre que je vous propose ce mois-ci est un classique, que vous avez d’ailleurs peut-être déjà lu : La vie est belle de Stephen Jay Gould, édité au Seuil, et également disponible en collection points science. Dans toute la suite, les spécialistes qui lisent mon blog auront de l’indulgence pour l’ignare que je suis et sont invités à corriger mes inepties dans les espaces prévus à cet effet.

Gould est un auteur que j’aime bien à plus d’un titre. D’abord, c’est un scientifique de tout premier rang, qui a contribué à renouveler la vision de la théorie de l’évolution. D’autre part, c’est un scientifique qui fait l’effort de mettre à la portée du grand public les découvertes faites dans son domaine de recherche, et ceci avec beaucoup de réussite. Contrairement à d’autres livres de vulgarisation, ses ouvrages sont réellement à la portée de n’importe qui, et pourtant, Gould ne cède pas à la facilité de la simplification excessive. C’est un auteur qui considère que ses lecteurs sont a priori suffisamment intelligents pour comprendre des concepts compliqués, et qui d’autre part écrit suffisamment bien pour que le lecteur puisse effectivement comprendre lesdits concepts. En d’autres termes, Gould est de ces auteurs qui nous font nous sentir intelligents, et cela est naturellement très flatteur.

La vie est belle est centrée sur un endroit appelé le Schiste de Burgess, situé au Canada. Il s’agit d’une sorte de rêve de paléontologue et d’évolutionologue (ça, ça s’appelle un néologisme). Ce schiste a été formé au tout début du Cambrien, il y a 530 millions d’année, soit au cours de l’un des épisodes de plus grande prolifération d’espèces nouvelles. Il est l’occasion pour Gould de montrer comment la fonctionne la science à tous les niveaux, du plus bas : le travail parfois fastidieux de recherche (ici mettre au jours les fossiles, les trier, les classer, les reconnaitre), la nécessité d’une imagination débordante (essayez de reconstituer en 3 dimensions un animal inconnu dont vous n’avez que des traces écrabouillées en 2 dimensions !), l’interprétation des résultats au vu des connaissances passées (et ici il s’agissait pour le professeur Harry Whittington de confronter en 1971 ses résultats à des faits qui paraissaient solidement établis par Charles Walcott 60 ans plus tôt), et éventuellement l’émergence d’idées totalement nouvelles. En l’occurrence, le Schiste de Burgess a permis de découvrir des dizaines d’embranchements nouveaux, et a apporté de l’eau au moulin de ceux qui défendent une vision buissonnante de la théorie de l’évolution (ça part dans tous les sens) contre la vision linéaire de cette même théorie (ça avance toujours dans le même sens selon une ligne droite).

L’exposé de Gould est d’une limpidité totale, et son livre est presque construit comme une enquête policière. La partie que je préfère est celle où il expose le travail de reconstitution des animaux à partir des fossiles retrouvés, et comment c’est d’abord l’incrédulité qui a été de mise à la vue des ces êtres vivants qui ne ressemblent à rien de connu, et dont on se demande comment diable ils pouvaient fonctionner. Palpitant de bout en bout ! sans compter qu’à la fin, on voit un potentiel ancêtre. Qui eu crû qu’une telle chose, appelée Pikaia, pût donner un vertébré, disons – au hasard – un gentil petit animal au poil soyeux et aux longues oreilles. Qui a dit un âne?

Le roman du mois de juin

Rattrapé par l’actualité, je change mes plans. L’écrivain portugais José Saramago est mort aujourd’hui. C’est un auteur que j’admire énormément pour son originalité. Beaucoup de ses romans ont une intrigue totalement invraisemblable : détachement de la péninsule ibérique du continent européen (Le Radeau de Pierre), cécité simultanée de toute la population d’un pays (L’Aveuglement), refus de voter d’une ville entière (La Lucidité), rencontre entre Dieu et le Diable (L’Evangile selon Jésus-Christ), etc. Ces situations farfelues sont pour l’auteur un magnifique prétexte pour décortiquer avec minutie et de façon totalement impitoyable la société dans laquelle nous vivons et montrer les plus bas instincts toujours prêts à resurgir à la moindre occasion. Si je n’en avais qu’un à recommander, ce serait L’Aveuglement, paru aux éditions du Seuil, et également disponible en collection Points (où le roman s’appelle désormais Blindness/L’Aveuglement depuis qu’un film en a été tiré, sans commentaire). Comment, dans une société où tout le monde est devenu aveugle, la lutte pour la survie transforme les humains en barbares absolus. C’est à  frémir.

Correction du devoir en temps limité de chimie n°8

Le devoir n’est pas très réussi, avec une moyenne de 9,6/20.  Il y a 20 copies qui ont plus de 10 et 3 copies entre 9 et 10.

L’exercice 1 a une moyenne de 10,3/20.

Je déplore principalement deux choses : d’une part, vous n’êtes pas efficaces dans votre façon d’aborder les problèmes, et d’autre part vous n’écoutez pas mes bons conseils.

Concernant la façon d’aborder les problèmes, j’ai l’impression que vous ne lisez que superficiellement les énoncés. Le titre parle de synthèse d’étheroxydes. Les questions 6 à 9 se réfèrent à quelques lignes dans lesquelles il est écrit qu’on travaille à 0°C. Penser à une élimination, c’est gonflé !
D’autre part, je souhaiterais que vous soyiez bien convaincus que le verbe « expliquer » en physique ou en chimie n’implique pas qu’il faille se lancer dans une page de longues phrases filandreuses. Expliquer une réaction, c’est tout simplement schématiser ce qui se passe : première étape, il se passe ça, deuxième étape, il se passe ceci, etc, éventuellement agrémenté de termes lumineux, du style « site nucléophile » (avec une petite flèche qui le montre) ou « site électrophile » etc. J’ai eu bien du mal à comprendre la réponse à la question 10 dans bon nombre de copies !

Concernant mes bons conseils, je vous avoue un certain découragement. J’ai bien précisé, et à de nombreuses reprises que la SEULE façon raisonnable de ne pas se tromper dans la stéréochimie d’une SN2 est de représenter dans le plan de la feuille les liaisons et les atomes impliqués dans la réaction. Une quantité infinitésimale d’entre vous a été capable de donner la configuration correcte de D, ce qui était pourtant très facile.
Dans le même ordre d’idée, j’ai bien précisé que les histoires de solvants, c’est du deuxième ordre pour trancher entre un mécanisme monomoléculaire ou bimoléculaire. Réussir à invoquer une SN1 lors de la synthèse de l’éther-couronne, alors que l’iodoalcane est primaire et sous prétexte que le solvant est polaire, c’est nul. Le paramètre n°1  à considérer est la classe de l’halogénoalcane (qui conditionne la plupart du temps la stabilité du carbocation et l’accessibilité du carbone réactif au nucléophile), le solvant, c’est seulement dans les cas litigieux (halogénoalcane secondaire) qu’on doit s’y intéresser. Certains ont eu le culot de proposer que F perde ses deux atomes d’iode d’un coup, pour aboutir à un double carbocation primaire !!
Toujours dans la même veine, j’ai vaguement l’impression que les devoirs en temps libres ne sont mêmes pas lus par la plupart d’entre vous. Dans le dernier, il y était question d’une molécule qui réagissait par ses deux extrémités, et dans la correction, il était indiqué que cela se faisait en 2 fois (d’abord un côté, puis l’autre côté). C’est général ; tout ne se passe pas en même temps, car tout ne peut pas se passer en même temps. Rappelez-vous le cours de cinétique : si une molécule réagit en même temps par ses deux extrémités, cela signifie qu’on aurait un acte élémentaire trimoléculaire, ce qui est très improbable.

Je termine avec le classique florilège :
– ne toujours pas savoir représenter un carbone de configuration S, même dans un cas aussi trivial que le 2-bromobutane !!
– ne pas savoir que si la cinétique est du deuxième ordre, c’est forcément une SN2 et pas une SN1,
– ne pas savoir déterminer la configuration électronique d’un atome,
– ne pas savoir que le cation Tl+ a un électron de moins (et non de plus) que l’atome neutre Tl,
– ne pas savoir qu’une espèce qui arrache un H+ est une base (et non un nucléophile et encore pire un acide !!).

L’exercice 2 est moins bon (8,3/20).  Il était plus original, avec des réactions qu’on n’a pas vues en cours, mais de mécanismes proches de réactions connues. Je suis consterné par certaines choses :
– le mécanisme de la dihalogénation d’un alcène est inconnu de certains,
– dans la plupart des mécanismes, il manque des flèches et des charges,
– j’ai vu un nombre affreusement élevé de carbocation primaire qu’aucune conjugaison ne venait stabiliser, ce qui est INADMISSIBLE après un trimestre de chimie organique,
– j’ai vu trop souvent des ions hydroxyde intervenir dans des mécanismes catalysés par un acide (en milieu acide, il ne peut pas y avoir d’hydroxyde autre qu’à l’état de traces),
– combien de fois devrais-je répéter que l’autoprotolyse de l’eau ne fournit que des quantités négligeables d’hydroxyde (ou d’oxonium évidemment).